SANTÉ
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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 30 OCTOBRE 2025
PLF 2026 Une nouvelle impulsion pour un système de santé plus équitable
du projet royal de la Couverture sanitaire universelle (CSU) et la refonte de notre système de santé ont imposé la nécessité non seulement de renforcer le réseau de centres de santé pri- maires, mais aussi de moderniser et de créer des infrastructures hospitalières de haut niveau. Alors que le secteur privé de la santé s’est développé à grande vitesse, sur tous les plans, le sec- teur public, lui, a connu un retard significatif. Aujourd’hui, il existe indiscutablement une volonté politique affirmée de rattraper ce retard considérable afin de mieux répondre aux besoins de la population, en particulier ceux des couches les plus démunies, souvent incapables de recourir au secteur privé sans s’endetter lourdement. Des avancées notables ont déjà été enregistrées. Le Maroc compte désormais cinq centres hospitaliers universitaires opé- rationnels, à savoir Rabat, Casablanca, Marrakech, Fès ainsi que celui d’Agadir, pratiquement finalisé. Par ailleurs, deux nou- veaux CHU sont en construc- tion, il s’agit de Tanger et de Laâyoune. L’investissement de 5 milliards de dirhams permettra à la fois de construire et d’équiper ces nouveaux CHU, mais aussi de moderniser et de doter les plus anciens d’équipements de der- nière génération. Après plusieurs décennies de forte centralisa- tion hospitalière universitaire, une décentralisation progressive s’est engagée, accompagnée de la création de nouvelles facultés de médecine. L’impact de cette dynamique est double : sanitaire et socioécono- mique. Sur le plan sanitaire, ces CHU renforcent l’offre de soins spé- cialisés et de haute technicité, facilitent l’accès aux technolo- gies médicales avancées et contribuent à réduire les inéga- lités territoriales. Les patients et leurs familles n’auront plus à par- courir de longues distances pour accéder à certains soins aupara- vant concentrés dans quelques grandes villes. Sur le plan socioéconomique, ces
Le projet de Loi de Finances 2026 consacre plus de 42,4 milliards de dirhams au ministère de la Santé et de la Protection sociale. Une enveloppe qui vise à moderniser les infrastructures hospitalières, renforcer les CHU et améliorer la gouvernance territoriale à travers les Groupements sanitaires territoriaux (GST). Entretien avec Abdelmadjid Belaïche, expert en industrie pharmaceutique, analyste des marchés pharmaceutiques et membre de la société marocaine de l’économie des produits de santé.
Propos recueillis par Ibtissam Z.
Finances News Hebdo : Le budget du ministère de la Santé et de la Protection sociale a augmenté de 30% pour atteindre 42,4 milliards de dirhams en 2026. Quelles sont les prio- rités que ce renforcement budgétaire permettra de concrétiser ? Abdelmadjid Belaïche : L’augmentation de 30% du bud- get du ministère de la Santé et de la Protection sociale dans le PLF 2026, qui a atteint 42,4 mil- liards de dirhams, vise à renforcer notre système de santé. Primo, ceci permettra de consolider les infrastructures hospitalières exis- tantes et d’en réaliser d’autres. Secundo, de renforcer l’offre en ressources humaines. Et tertio, de poursuivre la modernisation
du système de santé. En ce qui concerne le renforce- ment des infrastructures hospi- talières, l’objectif est de mettre rapidement en service deux nouveaux CHU à Agadir et à Laâyoune avant fin 2025, d’ache- ver le CHU Ibn Sina à Rabat, dont l’ouverture est prévue pour début 2026, et de poursuivre les travaux de construction d’autres CHU à travers le Royaume. Pour ce qui est du renforcement des ressources humaines, l’ob- jectif est de créer 8.000 nou- veaux postes budgétaires pour le ministère de la Santé et de la Protection sociale en 2026, et d’allouer 16,4 milliards de dirhams aux dépenses de per- sonnel afin de rendre le secteur hospitalier plus attractif, à la fois par des motivations salariales et par l’amélioration des conditions de travail. Quant à la modernisation et à la refonte de notre système de santé, le ministère vise à la fois l’amélioration de l’accès aux
soins, y compris dans les zones rurales, enclavées ou défavori- sées, et la garantie d’un accès universel et équitable aux soins de santé. F. N. H. : Plus de 5 mil- liards de dirhams sont consacrés à la construction et à l’équipement de nou- veaux CHU. Quelles retom- bées peut-on attendre sur la qualité et l’accessibilité des soins, notamment dans les régions ? A. B. : Malheureusement, le Maroc accusait jusqu’à une période récente un important retard en matière de CHU. En effet, notre pays a fonctionné pendant plusieurs décennies avec seulement deux centres hospitaliers universitaires celui de Rabat et de Casablanca. La pandémie de la Covid-19 a constitué un véritable électro- choc, révélant aux décideurs l’im- portance de faire de la santé une priorité nationale. Le lancement
Fort d’un investissement de 5 milliards de dirhams, le Maroc engage un vaste chantier pour construire de nouveaux CHU et moderniser les structures existantes.
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