FNH N_ 1213

DEVELOPPEMENT DURABLE 32

FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 30 OCTOBRE 2025

du Royaume. Dans ce cadre, le lancement des travaux du tron- çon Nador-Dakhla a été fait en juillet dernier par la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali. Et ce, pour marquer le début de l’opérationnalisation de ce mégaprojet régional.

Le GNL au service de la transition

 Le GNL s’impose désormais comme

La stratégie nationale positionne le gaz comme le pilier de transi- tion capable d'assurer la stabilité du système électrique et d'offrir la flexibilité nécessaire à l'intégra- tion des énergies intermittentes, notamment solaire et éolienne. Pour sécuriser l'approvisionne- ment, le Maroc mise sur le GNL. La planification d’un terminal flot- tant de regazéification (FSRU) à Jorf Lasfar est en phase avancée, avec une mise en service prévue à l'horizon 2026-2027, offrant une capacité d'importation annuelle de 1,5 à 2 milliards de m³. Ce projet vise à offrir une capacité d’impor- tation directe, indépendante du réseau ibérique. De son côté, le site de Nador West Med est iden- tifié comme un futur point nodal du système gazier national pour intégrer une infrastructure GNL, en cohérence avec la montée en charge du NMGP. Sur le plan de la production élec- trique, l’approvisionnement des centrales est sécurisé. Un contrat avec Shell garantit la fourniture de 500 millions de m³ de GNL par an pour l’autonomie opération- nelle de la centrale de Tahaddart. Le Maroc renforce également ses capacités avec un ambitieux pro- gramme d’extension de ladite cen- trale, visant 1.500 MW d’ici 2028, et la construction de la centrale à gaz Al Wahda (990 MW) dans la province de Ouazzane, afin de ren- forcer la stabilité du réseau natio- nal et de favoriser l’intégration des renouvelables. Enfin, bien que la production nationale ne couvre qu'environ 10% des besoins, le Royaume valorise ses ressources locales. Le projet de Tendrara vise à structu- rer un pôle gazier national avec un

un pilier de la transition énergétique mondiale, combinant flexibilité, compétitivité industrielle et sécurité des approvisionnements.

GNL

Un paradoxe nécessaire ?

C'est une ressource fossile, mais elle est plus verte que le fioul ou le charbon. Une énergie dite de «transition» capable d’apporter flexibilité, compétitivité et sécurité des approvisionnements en énergies dont le Maroc a tant besoin.

Par Désy M. L

que plusieurs centrales existantes fonctionnant au fioul et au charbon seront converties en centrales à gaz naturel. L’objectif étant de faire du gaz naturel un vecteur de flexibilité pour le réseau, en parfaite synergie avec le déploie- ment massif des énergies renou- velables. L’on ne saurait parler d’infrastruc- tures gazières sans mentionner la pièce maîtresse de cette feuille de route qui est le gazoduc Nigéria- Maroc (NMGP). Un récent rapport de BMCE Capital Global Research y a consacré une grande partie de son analyse, le qualifiant de catalyseur d'intégration régionale et levier pour positionner le Maroc comme hub énergétique entre l'Afrique et l'Europe. En effet, ce projet, dont le coût d'investisse- ment est estimé entre 20 et 25 milliards de dollars US, devrait générer une économie de presque 1,5 milliard de dollars US par an sur les importations d'énergies

e Maroc est fortement dépendant des importations énergétiques cou- vrant près de 94% de ses besoins. En 2024, elles ont coûté à l’Etat près de 114 milliards de dirhams. L’impératif est actuellement de limiter cette hémorragie financière. Pour ce faire, le Royaume mise sur les énergies renouvelables, repré- sentant aujourd’hui 45% du mix électrique national. L’économiste Abdelghani Youmi affirmait sur les colonnes de Finances News Hebdo que « chaque point de subs- titution d’énergie fossile par du renouvelable fait économiser envi- ron 2 milliards de dirhams par an». Oui, le Maroc investit dans les énergies renouvelables, mais pas

que. Depuis un certain temps, il s’est engagé sur la voie d’une res- source énergétique fossile assez paradoxale, dite de transition : le gaz naturel liquéfié (GNL). Cette ressource s’impose désormais comme un pilier de la transition énergétique mondiale, combinant flexibilité, compétitivité industrielle et sécurité des approvisionne- ments. S’inscrivant dans cette dyna- mique, le pays a formalisé cette trajectoire en mettant en place une feuille de route gazière à l’hori- zon 2050. Celle-ci semble évo- luer au niveau national, à travers l’annonce faite récemment par la ministre de l’Economie et des Finances, Nadia Fettah, lors de la présentation du PLF 2026, du lancement de la première station de gaz naturel liquéfié à Nador West Med. La ministre a ajouté que deux nouvelles unités de pro- duction sont prévues à Tahaddart, fonctionnant au gaz naturel, alors

Selon les projections macroéconomiques, l'intégration et l'exploitation optimisée de ces infrastructures gazières pourraient induire un gain cumulé sur le PIB marocain de l'ordre de +5% à +8% sur la période 2025 à 2040.

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