FNH N_ 1213

DEVELOPPEMENT DURABLE

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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 30 OCTOBRE 2025

contrat de vente ferme de 350 millions de m³ par an. Par ailleurs, le permis offshore Anchois, au large de Larache, recèle des ressources récupérables estimées à plus de 13 milliards de m³. Compétitivité industrielle et crois- sance du PIB L'accès à une source de gaz fiable et abondante à un coût compétitif est envisagé comme un levier puis- sant pour la compétitivité industrielle. La disponibilité du gaz devrait sti- muler le développement d'industries gourmandes en énergie, telles que le ciment, les engrais et la métallurgie. Cette dynamique favorisera la créa- tion de nouvelles unités de produc- tion, notamment pour la fabrication d'engrais à base de phosphate et le développement de pôles pétrochi- miques. En assurant la stabilité des prix de l'énergie pour l'industrie natio- nale grâce à des approvisionnements diversifiés, le Maroc renforcera la com- pétitivité de ses exportations et pour- rait encourager la relocalisation de certaines productions industrielles sur son territoire. Selon les projections macroécono- miques, l'intégration et l'exploita- tion optimisée de ces infrastructures gazières pourraient induire un gain cumulé sur le PIB marocain de l'ordre de +5% à +8% sur la période 2025 à 2040, tiré par les effets induits sur la compétitivité industrielle et la diversifi- cation économique. Le seul NMGP est susceptible d'ajouter entre +0,5% et +1,0% au taux de croissance annuel du PIB marocain pendant la phase de construction. En articulant le projet de gazoduc Nigéria-Maroc, la diversification par le gaz naturel liquéfié et la valorisation de ses gisements locaux, le Maroc anticipe les tendances mondiales. La feuille de route gazière 2050 est une stratégie proactive et visionnaire qui témoigne de la détermination du Royaume à assurer sa sécurité énergé- tique, à améliorer sa compétitivité et à renforcer l’intégration économique du continent africain. Le gazoduc, ouvrant potentiellement la voie au transport futur de gaz «vert» (hydrogène, bio- méthane), promet de transformer le paysage énergétique de la région en donnant accès à l’énergie à plus de 600 millions de personnes. ◆

La fin du charbon au Maroc tributaire d’un appui international Transition énergétique

L e Royaume inscrit la sortie du charbon dans une trajectoire maîtrisée, dépendante d’un accompagnement financier et techno- logique durable, pour accélérer sa mutation verte à l’horizon 2040. Il confirme sa volonté de mettre fin à la produc- tion d’électricité issue du charbon d’ici 2040. Mais cette sortie anticipée reste conditionnée à un soutien international solide. Cette orientation, ins- crite dans la nouvelle Contribution déterminée au niveau national (CDN 2035), traduit une ambition climatique renouvelée, alignée sur les principes de l’Accord de Paris. Selon le document officiel, le Royaume «s’en- gage à sortir du charbon d’ici 2040», à condition de bénéficier du soutien financier et technique nécessaire pour fermer plus tôt ses centrales thermiques. À défaut, Rabat prévoit une réduc- tion progressive de l’usage du charbon durant les années 2040. La ministre de la Transition énergétique et du

Développement durable, Leila Benali, rappelle que le Maroc « a cessé de planifier de nouvelles cen- trales à charbon », décision prise dès 2023, année où le pays a rejoint la Powering Past Coal Alliance, coalition internationale pour la sortie du charbon. En 2023, le charbon représente encore 29,2% de l’approvisionnement énergétique national et 62% de la production d’électricité, selon l’Agence inter- nationale de l’énergie (AIE). Une part élevée, mais en recul, que le Royaume compte remplacer par le déploiement massif des énergies renouvelables. ◆

Le Comité des experts arabes sur l’environnement en conclave Nouakchott L e Comité des experts arabes sur l’environne- ment a tenu sa 36 ème ses- sion à Nouakchott, en pré-

lude à la 61 ème session du Bureau exécutif du Conseil des ministres arabes de l’Environnement. Le secrétaire général du ministère mauritanien de l’Environnement, Moulaye Brahim Ould, a souli- gné que cette rencontre inter- vient alors que se poursuivent les négociations multilatérales sur les grands accords environnemen- taux mondiaux, notamment ceux relatifs au climat, à la biodiversité et à la lutte contre la désertifi- cation. Il a insisté sur la néces- sité de soutenir les avancées récentes, dont la reconnaissance de l’élimination progressive des combustibles fossiles, en vue de la COP30 à Belém (Brésil). Le responsable a également plai- dé pour un appui accru à la mise en œuvre des conventions inter- nationales, en coordination avec le Programme des nations unies

pour l’environnement (PNUE) et la Commission économique et sociale pour l’Asie Occidentale (CESAO). De son côté, Mohamed Fathallah, représentant de la Ligue arabe, a précisé que la session vise à ren- forcer la coopération régionale et

à apporter un soutien technique aux pays confrontés à des défis environnementaux. Cette réunion coïncide avec la 4ème session du Forum arabe pour l’environ- nement, plateforme d’échanges sur les enjeux écologiques régio- naux. ◆

Avec la participation de

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