FNH N° 1172

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JEUDI 7 NOVEMBRE 2024 / FINANCES NEWS HEBDO

BOURSE & FINANCES

cette période, un manque de coor- dination entre ces acteurs a été constaté. Ainsi, si le Maroc ou la France souhaite établir un modèle de gouvernance financière adapté aux défis du 21e siècle et aux multiples crises auxquelles ces pays sont confrontés, une des premières étapes serait de créer un organisme de coordination regroupant les différents acteurs concernés : les représentants de l’État, des collectivités locales, ainsi que les acteurs sociaux. Ce type d’organisation permettrait d'assurer une meilleure synergie entre les différents intervenants, d’optimiser les ressources et de garantir plus d’harmonie et d'effi- cacité dans la gestion publique. F.N.H. : Avec l'augmenta- tion des niveaux d'endet- tement dans de nombreux pays, quelles stratégies de gouvernance devraient être mises en place pour gérer la dette publique de manière responsable et durable ? M. B. : La première stratégie essentielle serait de réduire les dépenses publiques, en se concentrant particulièrement sur celles qui ne sont pas indispen- sables. Un mécanisme clé pour cela serait la mise en place d’une revue systématique des dépenses publiques, afin d’examiner leur efficacité et leur pertinence. Les dépenses superflues devraient être supprimées, ou du moins réduites si nécessaire. La deuxième stratégie consiste- rait à renforcer la coordination des acteurs publics, afin de mieux gérer les ressources et d’éviter tout gaspillage. En l'occurrence, un modèle de gouvernance publique qui favorise la collabo- ration entre les différents acteurs (gouvernements, administrations publiques, collectivités locales, etc.) permettrait de rationaliser les dépenses et d’éviter les che- vauchements inutiles. In fine, une meilleure coordination pour- rait également faciliter la mise en œuvre de réformes visant à maîtri- ser la dette publique et garantir sa soutenabilité à long terme. ◆

«Le Maroc progresse particulièrement rapidement, notamment en ce qui concerne l’exécution du budget» Finances publiques

Alors que le Maroc et la France poursuivent des réformes ambitieuses de

leurs finances publiques, les défis liés à la transparence, à l'efficacité et à la gestion de la dette restent centraux. Entretien avec Michel Bouvier, professeur émérite à l'Université Paris 1 Panthéon- Sorbonne, président de l'Association pour la fonda- tion internationale de finances

publiques (Fondafip), directeur de la Revue française de finances publiques.

Propos recueillis par M. Boukhari

des finances publiques. Cependant, si la philosophie des réformes est comparable, chaque pays a adapté son modèle à ses spécificités. Par exemple, la loi organique relative à la Loi de Finances (LOLF) au Maroc est particulière, prenant en compte les réalités économiques et administratives locales. En ce sens, bien qu'il y ait des conver- gences dans les objectifs de ces réformes, la manière de les mettre en œuvre diffère selon les contextes. En termes d'institu- tions, les Parlements français et marocain ne sont pas structu- rés de la même manière, ce qui entraîne des divergences dans le processus législatif. Mais,

dans l'ensemble, les deux pays avancent dans une direction simi- laire, et le Maroc progresse par- ticulièrement rapidement, notam- ment en ce qui concerne l’exécu- tion du budget. F.N.H. : Comment les dif- férentes parties prenantes (gouvernements, citoyens, ONG) peuvent-elles être impliquées dans le proces- sus de restructuration des- dits modèles ? M. B. : Depuis plusieurs décen- nies, nous observons un mouve- ment progressif de morcellement du système financier public, avec la multiplication des acteurs et des structures. Toutefois, au cours de

Finances News Hebdo : Quelles différences majeures observez-vous entre les modèles de gouvernance financière publique au Maroc et en France ? Michel Bouvier : Il y a en effet plus de similitudes que de dif- férences entre les modèles de gouvernance financière publique au Maroc et en France. Le Maroc, en 2015, a réformé l’organisation des finances publiques de l’État, à peu près dans les mêmes objec- tifs que la France en 2001. Les deux pays partagent une volon- té de renforcer la transparence, d'améliorer l'efficacité et d'assu- rer une gestion plus rigoureuse

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