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JEUDI 7 NOVEMBRE 2024 / FINANCES NEWS HEBDO
ECONOMIE
15-24 ans, il devient clair que le système économique actuel peine à offrir des débouchés pour cette jeunesse en quête d'opportunités. Cette tranche de la population, souvent diplô- mée, intègre difficilement le marché du travail. D’ailleurs, le taux de chômage parmi les diplômés reste élevé (19,8%), frôlant les 20%. Ce constat met en évidence l’ina- déquation entre les formations académiques et les besoins réels des entreprises. De nom- breux diplômés se retrouvent ainsi à occuper des postes qui ne correspondent pas à leur niveau de qualification ou, pire, à rester en marge du marché du travail. En cela, outre le chômage, le sous-emploi constitue une autre forme de précarité qui gangrène le marché du travail marocain. En 2024, 1.066.000 personnes se trouvent en situation de sous-emploi, soit une augmen- tation de 60.000 par rapport à l'année précédente. Le sous- emploi touche particulièrement les secteurs du BTP et de l’agri- culture, avec des taux atteignant respectivement 19,9% et 11,9%. Ces chiffres traduisent un mar- ché de l’emploi où de nom- breux travailleurs sont soit sous- employés en termes d'heures de travail, soit surqualifiés pour les tâches qu’ils effectuent. Une inadéquation qui, au-delà de l'insatisfaction personnelle, représente une perte de produc- tivité pour l’économie nationale. Face à ces constats, il est donc tout à fait légitime de douter de l'efficacité des politiques publiques mises en place en matière d'emploi. Idmaj, Tahfiz, Taehil, Awrach ou encore Ana Moukawil… sont autant de programmes qui illustrent une stratégie ancrée dans une logique de réponse immédiate aux besoins sociaux, mais qui peinent à répondre aux défis structurels de l'emploi.
Avec 57.000 emplois créés au T3, le BTP vient
en seconde position derrière le secteur des services.
Malgré la création de 213.000 postes en un an, le taux de chômage augmente légèrement à 13,6%. Il frôle les 40% chez les jeunes, révélant les limites, voire les échecs des politiques publiques en matière d'emploi. Ces fragilités du marché de l’emploi Par D. William L Chômage
e dernier rapport du haut-com- missariat au Plan (HCP) sur la situation du marché du travail au troisième trimestre 2024 est sans appel : le chômage reste un défi de taille pour l'économie marocaine, et ce malgré des indicateurs qui, sur le papier, semblent plutôt positifs. Selon les données du HCP, l'écono- mie marocaine a créé 213.000 emplois au niveau national entre le troisième trimestre de 2023 et celui de 2024. Avec un tel niveau d’emplois créés, on aurait pu s’attendre à un recul significatif du chômage. Or, celui-ci affiche une légère hausse, passant de 13,5 à 13,6%. Ce paradoxe révèle des failles structurelles dans les stratégies d’emploi et laisse entrevoir une inadéqua- tion profonde entre les oppor- tunités créées et les attentes des demandeurs d'emploi. Car
si l'on observe de plus près les secteurs ayant contribué à cette création d'emplois, on constate que celui des services est en tête, avec 258.000 postes créés. Viennent ensuite le BTP avec 57.000 emplois et l’indus- trie (23.000 postes). Ces chiffres reflètent certes un certain dyna- misme, mais suggèrent tout autant une précarité grandis- sante sur ces emplois. En effet, le secteur des services reste en grande partie marqué par des emplois peu qualifiés et des contrats souvent temporaires ou partiels. Quant au BTP, il est connu pour sa vulnérabilité aux cycles économiques, et l’ins- tabilité qui en découle expose les travailleurs à des périodes d’inactivité fréquentes. Par ailleurs, les chiffres du HCP montrent un large déséquilibre, avec 231.000 emplois créés en
milieu urbain contre une perte de 17.000 en milieu rural. Ce contraste met en lumière un phénomène de plus en plus fréquent au Maroc : l'urbani- sation croissante de l'emploi, tandis que le secteur rural reste en déclin, en particulier dans l’agriculture, forêt et pêche, qui a perdu 124.000 postes durant cette période. En effet, ce secteur, historiquement un pilier de l’économie marocaine, subit les aléas climatiques avec des sécheresses successives, contribuant ainsi à la précarisa- tion des travailleurs ruraux. En outre, la problématique du chômage des jeunes est au cœur des préoccupations et reste toujours prégnante. Avec un taux de chômage qui est passé de 38,2 à 39,5% entre le troisième trimestre de l’année 2023 et celui de 2024 pour les
Quid de la croissance ? L’un des principaux défis auquel
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