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JEUDI 7 NOVEMBRE 2024 / FINANCES NEWS HEBDO
ECONOMIE
«On parle de 450 milliards de dollars de revenus supplémentaires pour l’Afrique» Zlecaf
de sa proximité avec le marché américain situé à une traversée de l’océan Atlantique et de son ancrage à l’Afrique. Mais le Maroc se caractérise aussi par son dyna- misme économique qui s’est diver- sifié (Aéronautique, automobile, agroalimentaire, industrie phar- maceutique) et a su construire un réseau d’accords commerciaux qui lui permet d’accéder à plu- sieurs marchés. J’ajouterais ses ressources humaines qualifiées ayant très sensiblement amélioré la qualité et ses capacités de formation. F.N.H. : Quelles mesures réglementaires et adminis- tratives le gouvernement marocain met en œuvre pour permettre la mise en pratique de la Zlecaf et qui pourrait être un modèle pour les autres gouverne- ments africains ? S. K. B. : Le Maroc a mis en place les mesures réglementaires et administratives pour se conformer aux exigences de la Zlecaf en par- ticulier en révisant sa législation commerciale et douanière et en mettant en œuvre des programmes de soutien pour les exportateurs. Une cinquante d’entreprises maro- caines ont déjà profité de ces mesures et ont exporté ou amé- lioré leurs exportations ou importé plus facilement. Je citerais aussi les plateformes numériques pour simplifier les procédures doua- nières et commerciales. L’accord portant création de la Zlecaf a été signé en 2018 et le Maroc, dès 2019, a mis en place par décret du chef de gouverne- ment le comité de mise en œuvre de la Zlecaf, où siègent l’ensemble des départements ministériels concernés par le commerce et l’investissement ainsi que le sec- teur privé représenté par la CGEM et l’Asmex. F.N.H. : Quelles sont les opportunités de complé- mentarité de chaînes de valeur qui peuvent être sai- sies par les pays africains pour à la fois pallier le
Avec un potentiel d'échanges intra-africains évalué à 52,3% d'ici 2025 selon le FMI, la Zlecaf représente la plus vaste zone de libre-échange au monde en termes de pays membres. Cependant, à ce jour, le commerce intra africain ne représente que 17% des échanges totaux du continent. Quelles opportuni- tés et perspectives pour boos- ter cette initiative ? Et quelle place pour le Maroc ? Entretien avec Saloua Karkri Belkeziz, vice-présidente de l'Asmex, présidente de la Commission Afrique.
Propos recueillis par Désy M.
de la pauvreté près de 70 millions d’Africains. Il y a évidemment plu- sieurs défis à relever, et particu- lièrement la carence au niveau des infrastructures pour faciliter le transport des marchandises et réduire les coûts logistique. De même, des thématiques comme la standardisation des réglemen- tations, l’utilisation des technolo- gies numériques, les partenariats et l’accès au financement ne sont pas à négliger. La Zlecaf ne contribue au PIB mondial qu’à hauteur de 2%, en dépit de sa richesse en matières
premières, et si l’on compare aux 30% de la RCEP (Chine), aux 28% de l’Alena et aux 18% de l’UE-27, il y a encore du chemin a parcourir. F.N.H. : Quelle est la place du Maroc ainsi que ses atouts pour booster la dyna- mique de la Zlecaf ? S. K. B. : Le Maroc a plusieurs atouts, et en particulier son infras- tructure de transport. Le Maroc peut aussi se prévaloir de sa posi- tion stratégique, de sa proximité avec l’Europe, de son apparte- nance au marché proche-oriental,
Finances News Hebdo : Comment envisager la mise en place effective de la Zone de libre-échange continen- tale (Zlecaf) alors que les statistiques révèlent que les échanges entre pays afri- cains demeurent encore en deçà des attentes ? Saloua Karkri Belkeziz : L’objectif justement est de sti- muler la croissance des pays afri- cains et le commerce intra afri- cain. On parle de 450 milliards de dollars de revenus supplémen- taires pour l’Afrique, et d’extirper
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