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JEUDI 7 NOVEMBRE 2024 / FINANCES NEWS HEBDO
HIGH-TECH
Mohammed Attaa, consultant digital, partage son parcours et ses insights sur l’adoption de l’intelligence artificielle au Maroc. Il revient sur les défis rencontrés, les opportunités à saisir et l’impact du programme Maroc Digital 2030 sur l’écosystème technologique national. «L’intelligence artificielle doit nous rendre plus humains et moins artificiels» Entretien
participer encore plus activement à la sensibilisation à l’intelligence artificielle. Depuis, nous avons déjà formé et accompagné plus de 5.000 professionnels, au Maroc et à l’international, développé plus de 200 uses cases, accompagné plus de 50 entreprises marocaines dans l'implémentation de l'IA et publié 4 livres. Depuis septembre dernier, j'ai éga- lement commencé à enseigner l'IA dans un lycée marocain. Cet enga- gement est important pour moi, car il permet de transmettre ces com- pétences aux plus jeunes, de les préparer aux défis de demain et de contribuer au développement d’une génération de futurs experts en IA. F.N.H. : Le récent livre blanc publié en collabo- ration avec AI Crafters et l'AUSIM explore l'adoption de l'intelligence artificielle au Maroc. Pouvez-vous nous parler des principales observations et conclusions de ce document ? M. A. : Dans ce livre blanc, auquel j’ai eu le plaisir de contribuer aux côtés des exceptionnels Zouheir et Mouhsine Lakhdissi, ainsi que des experts Aziz Knina et Mohamed Aamir Qodad, nous avons présenté les résultats d'une enquête réa- lisée auprès de 57 entreprises et administrations marocaines. Cette enquête visait à mieux comprendre l'état de l’adoption de l’IA au Maroc, en identifiant les opportunités, les défis et les besoins spécifiques de ces organisations face à cette transformation technologique. Nous avons observé que l’IA est perçue comme essentielle dans ce contexte de transformation numé- rique accélérée, devenant un levier stratégique pour rester compétitif. La plupart des entreprises et admi- nistrations interrogées se disent familières avec l'IA, notamment au niveau des cadres, où la sensibili- sation est assez élevée. Les prin- cipaux bénéfices identifiés incluent l’amélioration de l’efficacité (63%), la réduction des coûts (14%) et l’innovation dans les produits et services (10%). Cependant, 60% des entreprises
Propos recueillis par K. A .
Finances News Hebdo : Vous êtes consultant digital, ayant travaillé avec plusieurs enti- tés publiques et privées dans cinq pays. Pouvez-vous nous parler de votre parcours et de ce qui vous a conduit vers l’intelligence artificielle et la transformation numérique ? Mohammed Attaa : Mon parcours de consultant a commencé assez classiquement, avec un bac scien- tifique suivi d'une école d’ingénieur. Mais c’est vraiment en rejoignant Dial Technologies que j’ai plongé dans le monde du digital et de l'IT. J’ai eu l’opportunité de travailler avec divers ministères, agences publiques et entités privées au Maroc, mais aussi dans des pays comme Oman, les Émirats Arabes Unis et l’Arabie Saoudite, pour les accompagner dans leur transforma- tion digitale. Ces missions impli- quaient le développement de solu- tions web et mobiles, mais aussi de chatbots. En 2017, Dial Technologies lançait Sappien, sa première solu- tion de chatbot. Un moment marquant pour moi, c’était au début de la pandémie de Covid-19. Dès que l’annonce officielle est tombée au Maroc, j’ai commencé à travailler sur le chat- bot Sehatuk, conçu pour répondre aux questions des Marocains sur le virus. C’était une période intense et très révélatrice : j’ai pu voir de près l’impact réel que l’intelligence arti- ficielle pouvait avoir sur la vie des gens, surtout en période de crise.
Puis, en décembre 2022, ChatGPT est arrivé et a radicalement transfor- mé les méthodes établies. Certaines solutions qu’on avait développées, devenaient presque obsolètes du jour au lendemain. Ça a été un tour- nant; on a tous dû nous réinventer pour rester pertinents. Ça impliquait de nouvelles compétences internes, une mise à jour de nos solutions, une évolution de nos approches et
même un ajustement de nos pro- cessus. Au cours des mois qui ont suivi, je me suis formé intensivement et j’ai aussi formé nos équipes en interne. Nous avons conçu et mis en œuvre de nouveaux cas d’usage pour mieux nous adapter à ces changements rapides. Après cette phase d’apprentissage et d’inno- vation, j’ai rejoint AI Crafters pour
60% des entreprises font face à des obstacles, notamment le manque de compétences spécialisées, ce qui freine la mise en œuvre de l'IA de façon optimale.
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