Hors Série 41

L e Maroc a fait le pari du dévelop- pement économique, qui passe par l’essor régional comme assise mobile sur laquelle peuvent se construire des croissances autonomes, partant des particularités de chaque région, dans une vision globale du progrès. C’est dans cette perspective qu’il faut comprendre les éclairages de Sa Majesté le Roi Mohammed VI à propos de ce processus, toujours en marche : «Un tel processus doit être mené en accord avec une politique publique intégrant la dimension régionale, s’appuyant sur une économie forte et efficiente, génératrice de croissance, pourvoyeuse d’emplois et garante de justice sociale et s’attachant à conférer une efficacité accrue aux programmes et aux projets entrepris au niveau ter- ritorial pour qu’ils puissent profiter réellement aux bénéficiaires ciblés». L’idée porteuse est limpide : on ne peut réussir la régionalisation en tant que concept et en tant que fai- sabilité efficiente qu’en pensant la région comme un ensemble de paramètres à la fois politiques, écono- miques, sociaux et culturels, sans oublier les dimen- sions géographiques, climatiques et territoriales, qui sont les seules garantes d’un développement intégré. «Nous avons mis en chantier un modèle de dévelop- pement intégré, respectant les spécificités de la région et s’appuyant sur un large éventail de chantiers struc- turants, mis au service de sa population et destinés à satisfaire ses attentes», souligne le Souverain. C’est exactement ce modèle qui a pris place dans les régions du sud marocain : Souss-Massa, Laâyoune, Dakhla ou encore Guelmim-Oued Noun. Chacune a ses propres spécificités qui en font une zone unique, avec une histoire séculaire, des terroirs ancrés dans l’identité régionale et une géographie particulière entre la montagne, le désert et le littoral, le tout offrant un large éventail d’opportunités économiques se basant d’abord sur l’agriculture, la pêche et le tourisme. Territoires riches en niches économiques, ils drainent une forte demande en investissements, tous azimuts, avec des projets structurants dont la viabilité va au-delà de la région pour impacter l’ensemble de la théorie économique marocaine, dont l’ossature est la croissance, l’emploi et le développement social. Trois axes capitaux qui ont fait leurs preuves dans les diverses régions du Royaume, notamment dans le grand Sud qui se targue aujourd’hui d’avoir accumulé les bons résultats faisant de ce territoire important une des locomotives de l’économie nationale, grâce à une agriculture adaptée au climat saharien. Concrètement, le secteur agricole dans la région du Sahara, qui est de type oasien, est basé principalement sur la production animale de type pastorale associée à des activités d’agriculture irriguée dans les oasis, avec des produits phares, comme la datte marocaine, qui participe grandement aux exportations marocaines dans le monde. A ceci s’ajoute l’élevage, entre noma- disme et sédentarisation, surtout l’élevage camelin. Et comme la région souffre d’une pluviométrie basse, tout un système efficace d’irrigation est mis en place, dans les différentes zones du Sud marocain.

Sans oublier d’autres atouts pour le développement agricole : d’abord, l’existence d’un potentiel appré- ciable en ressources naturelles favorisant le dévelop- pement d’une agriculture oasienne et pastorale. Cette agriculture, par son caractère ancestral, permet la préservation de la biodiversité; ensuite un savoir-faire traditionnel et ingénieux des agriculteurs en matière de gestion des parcours des ressources hydriques et agricoles des oasis et, enfin, des températures hiver- nales clémentes sur les zones côtières, permettant la production de cultures maraîchères en hors saison. Ceci pour l’agriculture et son corollaire l’élevage. En ce qui concerne la pêche maritime, le secteur a connu un développement exponentiel, qui s’est concrétisé par l’accroissement des unités de pêche, que ce soit la pêche artisanale, la pêche côtière ou la pêche hauturière ainsi que l’augmentation du nombre de pêcheurs exerçant dans les unités de la pêche maritime. Le modèle structurant mis en place dans les provinces du Sud est un modèle de réussite. C’est devenu aujourd’hui, après vingt ans d’efforts et de projets, un axe stratégique de développement économique et social de la région. Ce modèle se caractérise par la réalisation d’investissements spécialisés tant par le secteur privé pour la flotte de pêche et les indus- tries de valorisation, que par le secteur public pour les infrastructures d’accueil et d’encadrement. Sans oublier le fer de lance du secteur qui est l’élément humain, constituant une composante importante du programme de développement du secteur des pêches maritimes dans la région du Sahara. Le tourisme, quant à lui, connaît un essor considé- rable, avec différents projets s’appuyant sur une diversité unique de territoires et de niches. Au niveau des infrastructures et des équipements, des efforts ont été accomplis, avec un important réseau routier desservant le littoral, un aéroport international et le grand port de Laâyoune, pouvant recevoir des bateaux de croisière et des Ferry-boats. Sans oublier les sports nautiques, les arts sahariens, l’héritage hassani, dans sa grande richesse. L’attrait touristique principal reste donc la découverte de la nature, du milieu désertique et le tourisme d’exploration qui peut être complété par la pratique du kitesurf ou par la pêche, dans une des zones les plus poissonneuses du Maroc. De nombreuses localités sont appelées à augmenter leur capacité hôtelière, comme Sidi Ifni, Tarfaya, Boujdour ainsi que des zones de l’arrière-pays saharien comme Tata, Smara, Bir Anzarane, Gueltat Zemmour ou encore Bir Guendouz. Ce sont là des niches uniques, avec un climat particulier, avec des paysages naturels exceptionnels, entre dunes, oasis et grand désert. On le voit bien, les régions du Sud du Maroc comptent parmi les plus importantes dans le modèle écono- mique national, tourné résolument vers le déve- loppement et la croissance. Adossé aux Plans de développement régionaux (PDR), le Sud du Royaume incarne déjà la vision stratégique du Souverain, qui a fait de cette partie du Royaume l’une des priorités nationales. u

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FINANCES NEWS HEBDO [ HORS-SÉRIE N°41 ]

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