Hors Série 41

électrique national sont déjà entamées. Je profite de cette occasion pour évo- quer les défis liés à la satisfaction des besoins en eau potable et pour l’irrigation. Comme vous le savez, les ressources en eau conventionnelle sont caracté- risées par leur répartition inégale sur les plans spatial et temporel, situa- tion aggravée par les changements climatiques et l’accroissement de la demande consécutive à l’évolution socioéconomique. Ainsi, le recours au dessalement de l’eau de mer est un impératif, mais les procédés de dessalement sont onéreux en termes d’investissement et de charges d’exploitation, à cause notamment de leur aspect énergivore. Grâce à un savoir-faire de l’Office capitalisé depuis des décennies dans le dessalement, et à la veille techno- logique qu’il assure dans ce domaine, l’ONEE emploie les technologies les plus avancées pour optimiser aussi bien les investissements requis que le coût d’exploitation, et ce en agissant notamment sur le volet consommation énergétique. Ainsi, l’ONEE met à profit la baisse importante du coût de l’énergie renou- velable, notamment d’origine éolienne en programmant le couplage de ces stations de dessalement à des parcs éoliens, ce qui se traduira par une réduction encore plus importante des coûts d’exploitation des stations de dessalement, permettant un dévelop- pement remarquable de cette activité. Cette démarche est déjà en cours d’im- plémentation au niveau des stations de dessalement d’Agadir et de Dakhla. F. N. H. : Le Maroc a, très tôt, priorisé la production d’électricité de sources renouvelables. Quels rôles peuvent jouer ces grandes autoroutes de l’élec- tricité dans la valorisation des énergies renouvelables ? A. E. H. : Les régions du Sud du Maroc bénéficient d’un gisement en énergie renouvelable exceptionnel et connaî- tront, sur la prochaine décennie, le déve- loppement d’un important portefeuille de projets éoliens. L’acheminement de cette énergie vers les centres de consommation requiert le renforcement du réseau à courant alternatif 400 kV de la région du Sud du Maroc et l’aug-

mentation, par la suite, de la capacité de transit de ce réseau de manière à assurer le transit de la production des projets de sources renouvelables en cours de développement. Dans le cadre de ce renforcement, les études techniques ont montré l’intérêt du recours, pour la première fois au Maroc et en Afrique, à la technolo- gie des liaisons électriques à courant continu. Il s’agit là d’un nouveau projet de développement du réseau national qui sera lancé par l’ONEE pour réaliser une liaison électrique à courant continu (HVDC), d’une longueur d’environ 1.600 km. Le coût total de ce projet, prévu d’être mis en service en 2028, est estimé à 18 milliards de dirhams. F. N. H. : Quelles sont vos perspectives dans ces régions à l’horizon 2030 ? A. E. H. : Nous avons planifié d’impor- tants projets pour le renforcement ou le développement du réseau de transport. Parmi ces grands projets, je cite les projets de renforcement du réseau du Sud par des liaisons en courant alter- natif (AC), qui consiste en la réalisation d’une 2 ème artère 400kV entre Agadir et Laâyoune, les extensions des postes 400kV existants (Agadir II-Tan Tan II– Laâyoune II) et la réalisation du poste 400/225 kV Boujdour II en vue d’assurer l’évacuation de l’énergie renouvelable des futurs parcs éoliens du Sud d’une capacité additionnelle de 800 MW. Cela nécessitera la réalisation de 583 km de lignes 400kV et 225kV doubles ternes et de 900 MVA de puissance installée. Le coût global de ce projet s’élève à 2.005 millions de dirhams hors taxes, financé à hauteur de 1.378 millions de dirhams par l’ONEE. Le projet sera mis en service en 2 phases, respectivement courant le premier semestre 2022 et le premier semestre 2023. Un autre projet, tout aussi structurant, concerne le renforcement du réseau du Sud par la réalisation d’une liaison en courant continu (HVDC, 525kV) que j’ai évoquée précédemment. Cette nouvelle réalisation contribuera au développe- ment de nos provinces du Sud ainsi qu’au renforcement de leur rayonne- ment comme centre économique et comme trait d’union entre le Maroc et son prolongement africain. u

Le raccordement de Dakhla au réseau national permet- tra, dès sa mise en service, d’augmenter la puissance garantie dans la ville à 100 MVA soit 2,5 fois la puis- sance actuelle. Ce projet stratégique permettra également le raccorde- ment de parcs éoliens : • 200 MW à Aftissat; • 200 MW à Bir Anzarane (Dakhla) ; • 40 MW du parc de la station de dessalement de Dakhla. Moyens de production dans les régions du Sud : • Éoliens en service : 762 MW/1350 MW Total sys- tème • Solaire en service : 104 MW /747 MW Total sys- tème. • Groupes Diesel : 117 MW à Tan Tan, 93 MW à Laâyoune, 76 MW à Dakhla (en réseau séparé) et 3,6 MW à Bir Gandouz • Turbines à gaz : 99 MW à Laâyoune Projets d’énergie renouvelable en cours de réalisation Deux (2) parcs éoliens d’une capacité totale de 500 MW, en cours de réalisation dans la région de Boujdour, sont prévus d’être mis en service comme suit : • 300 MW (parc de Boujdour faisant partie du pro- gramme PEI 850MW) : 2ème semestre 2022. • 200 MW (Parc Aftissat II - loi 13-09) : 1 er semestre 2023.

Les Projets prévus dans la région Sud avant l’arrivée de la liaison HVDC en 2028, totalisent une capacité totale de 1160 MW :

• Parc éolien de Aftissat 2 : 200 MW • Parc éolien de Tiskrad : 100 MW

• Parc éolien à Laâyoune (Voltalia) : 80 MW • Parc éolien à Guelmim (ENEL) : 80 MW

• Parc éolien de Dakhla : 200 MW • Projets éoliens futurs : 500 MW

Ouvrages du réseau de transport de l’ONEE dans les Provinces du Sud : • 1.664 Km de lignes 400 KV • 776 Km de lignes 225 KV • Puissance installée totale de 1.110 MVA • Moyens de production : 1.254,6 MW/10 600 MW Total système

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FINANCES NEWS HEBDO [ HORS-SÉRIE N°41 ]

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