Hors Série 41

conomie E

Conjoncture

Où va l’économie nationale ?

Convalescent, le soldat Maroc continue de lutter contre les variants qui pénalisent la reprise économique.

L es perspectives éco- nomiques mondiales continuent de s’amé- liorer grâce à l’ouver- ture graduelle des acti- vités dans plusieurs grandes économies, qui profitent d’un déploiement plus ou moins réussi de leur campagne de vacci- nation. Mais attention. Ces perspec- tives restent entourées d’un niveau élevé d’incertitudes avec la multi- plication des variants, tantôt plus virulents, tantôt plus contagieux. Aux Etats-Unis, locomotive mondiale de la croissance, l’économie devrait rebon- dir cette année avant de ralentir en 2022, avec notamment la dissipation de l’impact du plan de soutien bud- gétaire. Les institutions monétaires prédisent un scénario similaire pour la zone Euro. De même, le Royaume- Uni enregistrerait une forte reprise de la croissance en 2021, suivie d’un

ralentissement en 2022.

un assouplissement des restrictions sanitaires au niveau national. «Les indicateurs à haute fréquence dispo- nibles laissent indiquer une bonne tenue de l’activité économique», expliquait Abdellatif Jouahri lors du Conseil de politique monétaire pour l’année en cours. Toutefois, «les perspectives demeurent largement conditionnées par l’évolution de la situation sanitaire, eu égard notam- ment à l’apparition de nouveaux variants du virus et à l’efficacité des campagnes de vaccination». D’où va venir la croissance L’économie nationale renouera avec la croissance cette année, avec un taux de 5,3%, prévision inchangée comparativement aux projections de mars. Du côté de l’offre, cette amélio- ration reflète un rebond de 3,6% de la valeur ajoutée non agricole conju- gué à une hausse de 17,6% de celle du secteur agricole et ce, compte tenu en particulier d’une récolte céréalière de 98 MQx. Du côté de la demande, la croissance devrait être portée par sa composante intérieure. Celle-ci gagnerait en dynamisme, à la faveur du redressement prévu des revenus agricoles et non agricoles dans un contexte d’inflation modé- rée, d’un regain de confiance des opérateurs économiques ainsi que des mesures de relance budgétaire et de l’orientation accommodante de la politique monétaire. En revanche, la participation des exportations nettes à la croissance ressortirait négative, l’accroissement prévu des impor- tations en volume de biens et ser- vices devant plus que compenser le rebond attendu des exportations. Pour 2022, et compte tenu des pré- visions de la croissance économique et d’un alourdissement de certaines dépenses courantes, le déficit bud-

Effet de base favorable Le Maroc s’inscrit dans le même schéma. Il profitera en 2021 d’un effet de base favorable, mais moins important qu’initialement prévu par Bank Al-Maghrib. En effet, les der- nières données des comptes natio- naux annuels font ressortir une régression du PIB de 6,3% en 2020, au lieu d’une moyenne de -7,1% qui ressort des données des comptes trimestriels. Ainsi, nous ne parti- rons pas de plus bas. Sur le marché du travail, la situation s’est légère- ment améliorée avec une nette atté- nuation des pertes d’emploi à 202 mille postes. Dans ce contexte, Bank Al-Maghrib prévoit une poursuite de la reprise de l’activité économique, confortée par un deuxième trimestre 2021 marqué par un progrès notable de la campagne de vaccination et par

L’activité agri- cole a progressé de 20,5% au premier trimes- tre 2021.

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6 FINANCES NEWS HEBDO [ HORS-SÉRIE N°41 ]

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