Hors Série 41

R égions du S ud

Entretien

Avec deux façades maritimes d’une longueur de plus de 3.500 km, le Maroc dispose d’un potentiel halieutique important. Pour le promouvoir et le pérenniser, il est question d’assurer une exploitation rationnelle. Entretien avec Jawad Hilali, président de la Fédération des pêches maritimes (CGEM) et de la Chambre des pêches maritimes du Centre. «Le plan Halieutis a donné des résultats impressionnants»

Finances News Hebdo : Comment se présente l’état des lieux du secteur de la pêche maritime ? Jawad Hilali : Le secteur se porte très bien en ce moment. Nous sommes passés par des hauts et des bas, par- fois par des périodes très délicates qui ont poussé pas mal d’entre- prises à la faillite. Un gros effort a été consenti par le département de tutelle pour la restructuration du secteur. Pour leur part, les profes- sionnels ont adhéré à cette initiative. Le plan Halieutis a répondu favora-

blement aux attentes des opérateurs du secteur. Pour la première étape qui devrait s’achever prochainement, des résultats impressionnants ont été obtenus grâce à ses plans d’amé- nagement, ses zonings imposés, ses mesures de contrôle, les repos biolo- giques pour assurer la pérennité des ressources. F. N. H. : Vous estimez donc que Halieutis a donné les effets escomp- tés… ? J. H. : Je rappelle que le secteur a traversé des moments difficiles, mais grâce à Halieutis, l’activité est passée de la phase d’agonie à une phase de résurrection, puis d’expansion et de développement. Les professionnels ont compris qu’ils doivent aller dans le même sens que le département de l’Agriculture et des Pêches maritimes pour l’intérêt de tout le monde. Ce ministère défend la ressource et les professionnels en dépendent. F. N. H. : Qu’en est-il de la valorisa- tion des ressources ? J. H. : Le comparatif entre la période d’avant Halieutis et actuellement est sans équivoque. La valorisation des ressources s’est nettement amélio- rée au profit des opérateurs du secteur et toute la chaîne de valeur de l’activité. Avec la deuxième phase de Halieutis II qui sera lancée pro- chainement, il faut s’attendre à de nouvelles améliorations. A ce sujet, le département de tutelle a organisé

plusieurs rencontres avec les profes- sionnels, notamment les chambres et les associations de pêche mari- time, la CGEM, pour établir le deu- xième plan qui devrait apporter de nouvelles mesures très importantes afin d’assurer la pérennité de la ressource et permettre de meilleures conditions d’exploitation pour les opérateurs. F. N. H. : Existe-t-il des contraintes particulières qui perturbent la réali- sation du plan Halieutis ? J. H. : Malheureusement, il existe quelques contraintes qui impactent la stratégie et qui sont plus rela- tives aux infrastructures portuaires et aux démarches administratives. Par exemple, le port d’Agadir, qui est l’un des importants sites de pêche du Royaume, est très encombré. Il nécessite une extension. Pour le débarquement, le ravitaillement des bateaux de pêche ou autres, les opé- rations se font dans des conditions difficiles. Il est donc essentiel d’ap- porter de nouvelles améliorations pour permettre au plan Halieutis de prendre le large et contribuer effica- cement à l’économie nationale. F. N. H. : Avez-vous ressenti les effets de la crise sanitaire sur l’activité de la pêche ? J. H. : En dépit de la pandémie et de la mauvaise conjoncture, le secteur de la pêche a continué de fonction- ner. Il a fait face à plusieurs aléas et

Jawad Hilali

94 FINANCES NEWS HEBDO [ HORS-SÉRIE N°41 ]

Made with FlippingBook flipbook maker