Découvrez le numéro 981 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc
Du 22 juin 2023 - 8 DH - N° 1114
PREMIER HEBDOMADAIRE DE L'INFORMATION FINANCIÈRE AU MAROC
Directeur de la publication : Fatima Ouriaghli
Macron et le Maroc L’indispensable rétropédalage
Tindouf
Des camps de ouf !
P. 29
P. 30/31
Une pause, mais encore ? P. 3/4/10&11 BANK AL-MAGHRIB
«Une telle mesure ne serait ni politiquement correcte ni socialement acceptable» Déremboursement des médicaments
Immobilier coté À la recherche d'un nouveau cap
P. 15
Aid al-Adha
Des moutons hors de prix
● La généralisation de la couverture sanitaire universelle met en exergue les questions relatives au financement
des médicaments en général, notamment les plus coûteux. ● Entretien avec Abdelmajid Belaiche, expert des marchés pharmaceutiques et chercheur en économie de santé.
P. 16 à 19
P. 20 à 22
Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massira El Khadra, Casablanca - Tél. : (0522) 98.41.64/66 - Fax : (0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma
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S OMMAIRE
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JEUDI 22 JUIN 2023 FINANCES NEWS HEBDO
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> Actualité
Voyons voir : Inflation : Baisse de tension Ça se passe au Maroc Ça se passe dans le monde Ça se passe en Afrique 4 5 6 7
> Bourse & Finances
Editorial
Point Bourse Hebdo : Les investisseurs jubilent après le statu quo de BAM Monnaie digitale de Banque centrale : Une question d'abord politique Bank Al-Maghrib : Une pause, mais encore ? Assemblées annuelles BM-FMI : Entre 15.000 et 20.000 visiteurs attendus à Marrakech en octobre Immobilier coté : À la recherche d'un nouveau cap
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Par Fatima Ouriaghli
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B ank Al-Maghrib a pris la communauté des affaires à contre- pied. Alors que le consensus du marché tablait sur une quatrième hausse du taux directeur, limitée cette fois-ci à 25 points de base, la Banque centrale a plutôt choisi le statu quo. Le taux directeur reste figé à 3%, après avoir été augmenté de 150 points de base au total pour juguler l’inflation. Cette décision reste globalement bien accueillie par le marché. Certains défendent l’idée qu’elle découle d’une logique purement économique, comme l’argumente la Banque centrale qui met en relief la tendance baissière de l’inflation et prend en considération les délais de transmission de ses décisions à l’économie réelle. Les plus sceptiques se demandent si cette décision n’a pas, plutôt, une coloration politique prononcée, en ce qu’elle serait sous-tendue par la nécessité de satisfaire les désidératas du gouvernement, opposé à la politique monétaire restrictive initiée par la Banque cen- trale et attaché à soigner ses statistiques macroéconomiques. Ce qui, fondamentalement, signifie l’ingérence du gouvernement dans la conduite de la politique monétaire et remet en cause l’indépen- dance de la Banque centrale. Sauf que le wali de Bank Al-Maghrib a définitivement éteint tout débat autour de ce sujet, sur lequel il était d’ailleurs très attendu. L’éclairage apporté par Abdellatif Jouahri est précis et limpide : «l’ingérence a été réglée par les statuts de BAM, à travers un Dahir qui est une loi qui s’impose à tout le monde. En tant que gouver- neur, ma responsabilité est de faire respecter les dispositions de ce texte» . Lequel dit en substance dans son article 13, que «la Banque centrale, dans l’exercice de ses missions (…), ne doit ni accepter ni solliciter d’instructions du gouvernement ou de parties tierces…». Voilà qui est dit. Jouahri a intelligemment apporté une réponse tech- nique à une question à relents politiques. A-t-il cependant convaincu les esprits perplexes ? En tout cas, il clôt 3 mois de polémiques et de supputations durant lesquels, sur fond de tensions, sa personne a été opposée à celle du chef de gouver- nement, Aziz Akhannouch. Que retenir de cet épisode ? Il a malheureusement jeté, un moment, le doute sur BAM, une institution qui a mis des années à bâtir sa crédibilité tant en interne qu’à l’international. Et après la Banque centrale, c’est de nouveau le haut-commissariat au Plan (HCP) qui est ouvertement critiqué par le gouvernement, lequel remet en cause la véracité des chiffres concernant l’emploi dans le secteur industriel; une vieille polémique. Au risque de se fragiliser, des institutions comme BAM ou encore le haut-commissariat au Plan n’ont pas à calquer leur mission sur un quelconque agenda politique. En sachant que les hommes poli- tiques viennent et s’en vont, le temps d’une législature. Alors que les institutions, elles, restent, avec tout ce qu’elles représentent aux yeux des institutions financières et milieux d’affaires interna- tionaux. u ESPRITS PERPLEXES
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> Focus Agricole 28 Filière pastèque : Les raisons de la chute des prix
> Politique
29 30 > Développement durable
Macron et le Maroc : L’indispensable rétropédalage ! Tindouf : Des camps de ouf !
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3 ème Forum MedCOP Climat : Comment renforcer la résilience des territoires ? Gotion High-Tech : Une usine de fabrication de bat- teries pour voitures à Rabat 32 33
> High-tech
Fraude en ligne : Les hackers, invités indésirables de l'été 34
> Culture
Exposition : Le «moussem imaginaire» de Rebel Spirit 35
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> Economie
Aid al-Adha : Des moutons hors de prix Entretien avec Dr. Said Chatibi : Aïd Al-Adha, «L’importation d'ovins n’impactera probablement pas le cheptel marocain» Entretien avec Abdelmajid Belaïche : Déremboursement des médicaments, «Une telle mesure ne serait ni politiquement correcte ni sociale- ment acceptable» Entreprise marocaine et NMD : Le rendez-vous est-il manqué ? Entretien avec Abdelkhalek Hassini : Enseignement supérieur, des doctorants pour pallier le déficit de professeurs
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> L'univers des TPME • Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com • Directeur des rédactions & Développement : David William • Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Youssef Seddik, Khalid Aourmi, Réda Kassiri Houdaifa, Ibtissam Zerrouk, Malak Boukhari, Meryem Ait Ouaanna, • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique & maquettiste : Abdelillah Chamseddine • Mise en page : Zakaria Beladal • Assistantes de direction : Amina Khchai • Département commercial : Samira Lakbiri, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah, Nahla Sahlal • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sochpress • Tirage entre 15.000 et 18.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05 32 100.000 entrepreneurs : Un programme sur-mesure à l’écoute du marché 27
V OYONS VOIR
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Inflation Baisse de tension Par D. William
L a vie devient moins chère… même si elle reste toujours chère. L’inflation continue de décélérer en effet, comme le montrent les chiffres publiés par le haut-commissariat au Plan, (HCP) le mardi 20 juin. L’indice des prix à la consommation a ainsi connu, au cours du mois de mai 2023, une baisse de 0,4% par rapport au mois précédent. Cette variation est le résul- tat de la baisse de 0,8% de l’indice des produits alimentaires et de 0,1% de l’indice des produits non alimentaires, selon le HCP. Et comparé au même mois de l’an- née précédente, l’indice des prix à la consommation a enregistré une hausse de 7,1% au cours du mois de mai 2023. Hausse qui résulte de l’évolution de l’indice des produits alimentaires de 15,6% et de celui des produits non ali- mentaires de 1,4%.
Les prix des produits alimentaires, en particulier, sont donc toujours per- chés à des niveaux élevés, même s’ils s’inscrivent sur une tendance bais- sière depuis le début de l’année. Les Marocains gagnent certes un peu de pouvoir d’achat à la faveur de la baisse des tensions sur les prix, mais le contexte inflationniste perdure. Avec des prix qui devraient rester élevés jusqu’à la fin de l’année, pour débou- cher sur une inflation moyenne de 6,2%, selon Bank Al-Maghrib. Laquelle a choisi de mettre un frein à sa poli- tique monétaire restrictive en main- tenant inchangé son taux directeur, mardi, à l’issue de son Conseil. Les citoyens devront s’accommoder de cette conjoncture économique défa- vorable et continuer à se serrer la ceinture, voire à faire des arbitrages en termes de dépense, particulièrement en cette période de l’Aïd al-Adha. Une
fête qui n’échappe pas au contexte inflationniste, les prix des moutons ayant considérablement augmenté. L’Association nationale ovine et caprine (ANOC) estime d’ailleurs qu’en ce qui concerne les moutons dont le poids se situe entre 50 et 60 Kg, soit la catégorie la plus commercialisée pour le sacri- fice, la hausse sera d’environ 700 à 800 DH. Un budget conséquent pour des ménages marocains dont le pouvoir d’achat est laminé depuis plusieurs mois par la hausse excessive des prix. En 2024, il devrait y avoir cepen- dant une certaine accalmie, l’inflation devant s’établir à 3,8%, à en croire les prévisions de la Banque centrale. Reste à savoir quel sera l’impact réel de la décompensation programmée des prix des produits subventionnés prévue l’année prochaine. A coup sûr, cette fin des subventions va alimenter les tensions inflationnistes. ◆
Les citoyens devront s’accom- moder de cette conjoncture éco- nomique défa- vorable et conti- nuer à se serrer la ceinture.
oui , je souhaite m’abonner à cette offre spéciale pour 1 an BULLETIN D’ABONNEMENT Mon abonnement comprend : ❑ 48 numéros Finances News hebdo & 2 numéros du Hors-série. Voici mes coordonnées : ❑ M ❑ Mme ❑ Mlle Nom/Prénom : ................................................................................... Adresse : ............................................................................................ Ville : ............................. Code Postal : ............................................ Tél : ........................................ Fax : ................................................. E-mail : ............................................................................................. Mon règlement ci-joint par : ❑ Chèque bancaire ou virement bancaire à l’ordre de JMA Conseil : Banque Populaire, Agence Abdelmoumen, Compte N° 21211 580 5678 0006-Casablanca - (Maroc)
Ç A SE PASSE AU MAROC
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Accord GPBM – USIB : De nouveaux acquis pour le personnel bancaire
F ace à un contexte de crise du pouvoir d’achat, l’Union syndicale interbancaire (USIB) et le Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM) viennent d’annoncer une série de mesures en faveur du personnel bancaire. En effet, les négociations ont abouti à un nouveau protocole d’accord entériné par la Commission admi- nistrative de l’USIB et signé le 21 juin 2023 par les parties. Cet accord consolide les droits du personnel du secteur bancaire, sur les volets suivants : 1. Augmentation des salaires : de 500 dirhams bruts mensuel à attribuer aux collaborateurs titulaires au 30 juin 2023 et dont le salaire brut annuel est inférieur ou égal à 240.000 DH. Cette mesure prend effet à compter du 1 er juin 2023.
prend effet à compter du 1er juin 2023 pour les col- laborateurs titulaires au 30 juin 2023. Cette extension de la retraite complémentaire, dont la généralisation ne prend pas en considération le grade, constitue un nouvel acquis important dans la promotion du droit du personnel à une retraite décente. 3. Relèvement du plafond de la Carte Tamwin de 500 DH par palier (de 1.000 à 1500 DH, de 1.500 à 2.000 DH et 2.000 à 2.500 DH) et ce, à compter du 1er juillet 2023. Une commission paritaire continuera de travailler sur la conclusion, avec divers prestataires, de conventions comportant des avantages tarifaires pour le personnel. Par ailleurs, d’autres chantiers font l’objet de négocia- tions dans le cadre de quatre commissions techniques paritaires. ■
2. Généralisation de la retraite complémentaire aux salarié(e)s âgé(e) de 40 ans et plus et ne bénéficiant pas du dispositif de retraite complémentaire conventionnel actuel. Le taux de cotisation convenu est de 2%, réparti entre l’employeur (1%) et le salarié (1%). Cette mesure
Aéronautique
Assurance
La FMSAR change de dénomination, Salaheddine Aji nouveau DG
Pratt & Whitney s’implante au Maroc P ratt & Whitney, opérateur améri- cain dans le secteur aéronautique, a annoncé le lancement de sa filiale, Pratt & Whitney Maroc (PWM) pour fabri- quer des pièces usinées statiques et struc- turelles détaillées pour divers modèles de moteurs. Le Maroc a été sélectionné après un exer-
L a Féderation marocaine des societes d’assurances et de reassurance (FMSAR) a tenu, le 19 juin 2023, son Assemblee generale, lors de laquelle il a ete decide de creer un nom generique pour permettre a la FMSAR de communi- quer sous l'appellation «Fédération maro- caine de l’assurance» . Cette evolution, en phase avec les meilleures pratiques internationales, represente parfaitement la signification du role de la Federation, en l’occurrence de federer ses membres, qu'ils soient des entreprises d'assurance, de reassurance, d'assistance, d'assurance- credit ou encore d'assurance Takaful, est-il indiqué. Ce changement de denomination est accompagne par un changement de l’identite visuelle de la Federation, «avec un nouveau logotype rafraîchi, moderne et qui représente la dynamique évolutive de la Fédération, tout en restant en sym- biose avec son histoire et ses acquis» , fait-on savoir. En outre, a l'issue de cette
Assemblee generale, les membres ont procede a l'election d'un nouveau Comite directeur, avec la ré lection de Mohamed Hassan Bensalah en tant que president, l’election de Bachir Baddou comme vice- president delegue et de Boubker Jai et Hicham Belmrah comme vice-presidents. Quatre assesseurs ont egalement ete elus, en l’occurrence Tawfiq Drhimeur, Meryem Chami, Yahya Chraibi et Abderrahim Dbich. Par ailleurs, l’AG a approuve la nomination de Salaheddine Aji au poste de Directeur general, en remplacement de Bachir Baddou. Salaheddine Aji occupait jusque- la le poste de Directeur general adjoint de la FMSAR. Avec sa nouvelle organisation, la Federation marocaine de l’assurance ambitionne d’accelerer la modernisation du secteur de l’assurance, tout en conti- nuant a jouer pleinement son role en tant que federateur des operateurs du secteur autour de projets porteurs pour l’assurance, l’assureur et l’assure. ■
cice d'analyse comparative mondial en raison de son pôle croissant d'entre- prises aérospatiales, de son coût d'activité et de ses talents formés et dis- ponibles. «Le Maroc offre de nombreux avantages pour la fabrication aéros- patiale », a déclaré Maria Della Posta, présidente de Pratt & Whitney Canada. «La communauté aérospatiale en pleine croissance à Casablanca garantit un vivier de talents très précieux, un environnement économique positif et le soutien du gouvernement marocain» , affirme-t-elle. Pratt & Whitney Maroc, en tant que filiale indépendante, créera 200 emplois d'ici 2030, et sera implantée dans la zone d’accélération industrielle de MidParc, aménagée par MEDZ, filiale de CDG Développement (Groupe CDG). «L'investissement de P&W au Maroc renforcera notre écosystème aérospa- tial en favorisant l'innovation, la recherche et le développement de nouvelles technologies», a déclaré le représentant du ministère marocain de l'Inves- tissement, de la Convergence et de l'Évaluation des politiques publiques (MICEPP). Cet investissement permettra à l'entreprise de produire des moteurs pour répondre à une forte demande et rapprocher Pratt & Whitney de sa clientèle et de ses partenaires africains, ce qui lui permet de soutenir davantage la croissance de l'aérospatiale dans cette région. La construction des installa- tions commencera au quatrième trimestre 2023 pour assurer un lancement réussi en 2025. ■
Santé : La Banque mondiale accorde un prêt de 450 millions de dollars au Maroc
L e Conseil d’administration de la Banque mondiale a approuvé un prêt de 450 millions de dollars dans le cadre du mécanisme de Programme pour les résultats afin d’aider le gouvernement du Maroc à mettre en œuvre une réforme de la santé ambitieuse, visant à améliorer la prestation de services de santé publique de qualité pour tous. Le Maroc met actuellement en œuvre l’une des réformes du système de santé les plus ambitieuses et les plus complètes au monde, démontrant ainsi
son engagement à développer le capital humain. La réforme vise à améliorer les résultats sanitaires et la qualité des services de santé grâce à une meilleure réactivité à tous les niveaux du système. L’appui de la Banque mondiale contribuera à rendre le système plus inclusif en étendant la couverture dans les zones mal desservies, en optimisant la disponibili- té de services de santé de haute qualité, en renforçant les capacités du personnel de santé et en améliorant la gouvernance du système de santé du pays. ■
Ç A SE PASSE DANS LE MONDE
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La France va tailler dans les dépenses pour rétablir ses finances publiques
L e gouvernement a indiqué avoir identifié «au moins 10 milliards d'euros d'économies» qui ne sont qu'une «étape» et contribueront d'ici 2027 au redressement des comptes dégradés de la France, en taillant dans des dépenses de santé ou des avantages fiscaux aux carburants. Ces propositions d'économies, qui feront l'objet de concertations, alimenteront en partie le pro- jet de budget pour 2024 qui sera présenté en septembre, et nécessitera au moins 12 milliards d'euros d'économies pour cette seule année. Après avoir échappé à la sanction de l'agence L a Banque centrale chinoise intervient pour stimuler une croissance en difficulté dans la deuxième économie mondiale : elle a réduit mardi deux taux de référence, après plusieurs mesures similaires ces dernières semaines. Le LPR à un an, qui constitue la référence des taux les plus avantageux que les banques peuvent offrir aux entreprises et aux ménages, a été réduit de 3,65% à 3,55%; et celui à cinq ans, référence pour les prêts hypothécaires, a été abaissé de 4,3% à 4,2%, a annoncé la Banque centrale sur son site Internet. Très suivis par les marchés, ces deux taux sont désormais à leur plus bas historique. Ils avaient été réduits la dernière fois en août 2022. Cette décision, anticipée par les marchés, est cen- sée encourager les banques commerciales à L a Banque d'Espagne a relevé de 0,7 point de pourcentage sa prévision de crois- sance pour l'économie espagnole en 2023, à 2,3%, principalement en raison de la bonne tenue du secteur extérieur, notamment des exportations, et de l'investissement. L'augmentation de l'estimation du PIB pour 2023 au-delà des 2,1% prévus par le gouverne- ment s'explique également par le dynamisme de l'activité économique, qui aurait légèrement augmenté au cours des premiers mois de l'an- née, selon les prévisions macroéconomiques de l'économie espagnole pour la période 2023- 2025. Le document précise que le dynamisme du marché du travail, le plus grand déploiement des fonds européens, la diminution des pres-
budgétaire et tourner la page des dispendieuses mesures de soutien du « quoi qu'il en coûte » face aux crises sanitaire et énergétique. ■
Inflation La BCE n'en a pas fini avec sa remontée historique des taux
S&P Global, qui a maintenu la note de solvabilité française, l'exécutif entend réaffirmer son sérieux
L a Banque cen t r a l e e u r o - péenne (BCE) a annoncé un nou- veau relèvement de ses taux d'in- térêt, le huitième
La Chine baisse des taux pour soutenir une économie à la peine
en moins d'un an, et en fera certainement de même en juillet car son «voyage» pour dompter l'inflation est loin d'être terminé. « Nous sommes au milieu de cette lutte contre l'inflation » que Christine Lagarde a de nouveau comparé à un «voyage». « Nous avons encore du chemin à faire. Nous ne sommes pas arrivés à destination », a-t-elle ajouté. ■ La Banque du Japon maintient sa politique monétaire ultra-accommodante
accorder davantage de crédits et à des taux plus avantageux. La mesure doit permettre par ricochet de soutenir l'activité, dans un contexte de ralentissement économique. ■
L a Banque du Japon (BoJ) a maintenu telle quelle sa poli- tique monétaire ultra-accommo-
La Banque d'Espagne relève ses prévisions de croissance pour 2023
dante, continuant ainsi d'estimer que les condi- tions de croissance et d'inflation ne sont pas réunies dans le pays pour commencer à resserrer la vis du crédit. L'institution monétaire a gardé son taux directeur de court terme à son niveau négatif de 0,1%, et va continuer d'acheter autant d'obligations publiques japonaises (JGB) que nécessaire pour que leurs rendements à dix ans se maintiennent entre -0,5% et +0,5%. Même si ce statu quo était largement attendu par les économistes, le Yen faiblissait nettement après les annonces de la BoJ, car sa politique est à l'opposé des resserrements monétaires menés ailleurs dans le monde, comme aux Etats-Unis et dans la zone Euro. ■
sions inflationnistes et la réduction des chocs négatifs passés sur l'offre sont d'autres élé- ments qui favoriseront la croissance au cours des prochains mois. ■
Ç A SE PASSE EN AFRIQUE
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L'économie ghanéenne commence à montrer des
Tunisie La Banque centrale maintient son taux directeur à 8% pour juguler l’inflation
signes de stabilité
U ne équipe du Fonds monétaire international (FMI) a déclaré que l'économie du Ghana a commencé à montrer des signes de stabilité après le début du programme de soutien triennal de l'institution. Dans un communiqué publié après une visite de travail d'une semaine dans ce pays d'Afrique de l'Ouest, l'équipe du FMI a indiqué que le Ghana connaissait actuellement un ralentissement de l'inflation, une augmentation des réserves internationales et un taux de change moins volatile. L'équipe a attribué ces signes positifs à la restructuration rapide du gouvernement ghanéen avec ses créanciers. « Il est essentiel de garantir les avantages attendus du programme soutenu par le Fonds », note le communiqué. ■
Réunion à Abuja du Comité de pilotage du
gazoduc Maroc-Nigeria
U ne délégation de l'Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM), conduite par la Directrice générale, Amina Benkhadra, a eu des entretiens à Abuja, avec le Directeur général de la Compagnie pétrolière nationale du Nigeria (NNPC), qui ont porté sur le projet de gazoduc Nigeria-Maroc. Au cours de cette réunion, Benkhadra, au nom de l'ONHYM, et Maalam Mele Kyari, président- Directeur général de la NNPC, ont procédé à la signature des mémorandums d’entente (MoU) avec la Guinée, la Côte d'Ivoire, le Liberia et le Bénin dans le cadre de la réalisation du Gazoduc Maroc-Nigeria. ■
L a Banque centrale de Tunisie (BCT) a décidé récemment de main- tenir son taux directeur inchangé à 8% pour juguler une inflation galopante. Dans un communiqué sanctionnant la dernière réunion de son Conseil d'administration, la BCT estime que l’orientation actuelle de sa politique monétaire contribuerait à soutenir la détente de l’inflation au cours de la période à venir. Le maintien du taux directeur à son niveau actuel, poursuit la BCT, « devrait continuer à soutenir le processus désinflationniste pour la période à venir et ramener l’inflation à des niveaux soutenables ». En outre, la Banque centrale a fait état d'une détente graduelle de l’infla- tion, amorcée depuis le mois de mars 2023 et qui s’est poursuivie en mai. ■ L’Afrique en voie de devenir la région la plus compétitive du monde L’ Afrique est en voie de devenir la région la plus compétitive du monde, a indiqué, à Marrakech, le secrétaire général de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), Wamkele Mene. La ZLECAF est le premier pas pour l'avenir de l’Afrique qui sera, dans une vingtaine d’années, la région la plus compétitive du monde, a souligné Mene qui s'exprimait lors de la Conférence « New Economy Gateway Africa ». Toutefois, certaines contraintes subsistent et empêchent l’Afrique d’atteindre le plein potentiel de sa capacité productive et de sa compétitivité, a-t-il dit, déplorant la faible par- ticipation du continent au PIB mondial qui est de l’ordre de 3%, et de 2% en ce qui concerne sa contribution au commerce mondial. ■
B OURSE & F INANCES
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Point Bourse Hebdo
Evolution de l'indice Masi depuis mai 2022
Les investisseurs jubilent après le statu quo de BAM ◆ Le marché a applaudi la pause décidée par BAM dans son cycle de resserrement monétaire.
MDH en progressant de 3%. L’action de l’opérateur a réduit nettement ses pertes depuis le début d’année à 0,98%. Les valeurs bancaires directement concernées par la variation du taux directeur ont éga- lement canalisé des volumes importants. La même tendance a été observée sur l’immobilier et le secteur du ciment. Les investisseurs, dans une réjouissance manifeste, ont mis de côté les perspectives de détérioration des conditions écono- miques, portant leur attention sur un pos- sible changement de cap dans la politique de BAM, laquelle a revu à la baisse ses prévisions de croissance de 2,6% en mars à 2,4% actuellement, alors que les antici- pations d'inflation restent inchangées. Pour argumenter cette attitude de Wait and See, Jouahri, dans un ton décidément moins ferme, a expliqué que «nous avons décidé de faire une pause et marquer du recul, pour voir ensuite quel effet cela va avoir sur la demande et les conditions ban- caires, et quelles sont les conséquences des mesures prises par le gouvernement». Cette pause doit également permettre
d’éviter de trop peser sur la consommation et sur l’investissement, donc sur l’activité économique et, surtout, d’éviter un ralen- tissement de la croissance. Par ailleurs, le marché considère toujours qu'une hausse de taux est un scénario crédible lors des prochaines réunions. Une éventualité que le wali lui-même n’écarte pas. Il a souligné que lors de ses pro- chaines réunions, ses décisions tiendront compte d'une évaluation approfondie et actualisée des effets cumulés de ses hausses de taux, ainsi que de l'impact des différentes mesures mises en place par le gouvernement pour soutenir cer- taines activités économiques et le pouvoir d'achat des ménages. Mais, sur l’inflation, c'est clair : le pic est bien derrière nous. Pour le mois de mai, elle a poursuivi sa décrue pour s’établir à 7,1%, au plus bas depuis juin 2022. Toutefois, ce rythme, nettement supérieur à l’objectif autour des 2%, ne permet pas à BAM de crier victoire. Le combat visant à rétablir la stabilité des prix n’est pas encore gagné. ◆
P eu sont ceux qui s’attendaient à une pause dans le cycle de resserrement de la politique monétaire, entrepris depuis septembre dernier pour lutter contre l’inflation. Sur le marché actions, la réaction ne s’est pas fait attendre. Puisque la Bourse de Casablanca a connu une effervescence quelques minutes seule- ment après l'annonce du maintien du taux directeur à 3%. Sous une déferlante d'ordres d'achat, l'in- dice Masi a grimpé de 3,03% et le MSI20 s'est envolé de plus de 3,66%, mardi aux alentours de 14H17. Cette décision de maintien, qui a dépassé les attentes du consensus du marché tablant sur une hausse de 25 pbs, a déclenché un véritable engouement pour les actions, notamment de la part des OPCVM et des investisseurs particuliers. Les grosses capitalisations ont été en pole position pour profiter de la rotation de cash de la séance. Maroc Telecom a, à elle seule, drainé plus de 90 Par Y. Seddik
Cette décision de maintien a déclenché un véritable engouement
pour les actions.
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BOURSE & FINANCES
FINANCES NEWS HEBDO
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Monnaie digitale de Banque centrale
◆ Dans un discours lucide, le wali de Bank Al-Maghrib soulève les contraintes politiques liées à l'adoption généralisée des monnaies digitales de Banque centrale à l'échelle mondiale. Une question d'abord politique
d'un certain scepticisme, rele- vant que si le défi technolo- gique est surmontable, il n'en demeure pas moins que la volonté politique doit suivre.
partenaire comme l’Europe, nous voyons les difficultés en ce qui concerne les transferts. L’activité de nos banques dans ces régions est rendue difficile. Alors comment vou- lez-vous passer à une étape supérieure avec des solutions numériques pour un saut qua- litatif… ? Je l’espère, mais peut-être que je ne serai pas en poste quand ça viendra…» , souligne Jouahri. Et le wali de conclure que «malgré les avancées réali- sées, des questions fonda- mentales, notamment sur les apports de la MNBC et sur ses impacts sur les missions fondamentales des Banques centrales, restent toujours objet de débat. Il va sans dire, à cet égard, que les motiva- tions et les défis d’une MNBC diffèrent d'un pays à l'autre, en particulier entre les écono- mies avancées, d’un côté, et celles émergentes et en déve- loppement ,de l’autre». ◆
Il rappelle ici les obstacles et entraves aux transferts des MRE par les régula- teurs européens qui, vrai- semblablement, ne sont pas enclins à faciliter les mouvements de capitaux vers les pays en voie de développement. Dans le cas du Maroc, la diaspora représente 8% du PIB, un chiffre non négligeable. «Je ne pense pas que le
Plusieurs réflexions sur l’émission de MNBC ont été ainsi initiées et les tra- vaux se sont vite accélérés, avec l’implication d’orga- nisations internatio- nales comme le FMI ou la BRI.
problème et la solution tech- nologique soient les plus diffi- ciles à trouver, vu ce que l’on voit arriver en matière d’in- novation et la rapidité avec laquelle vont ces innovations. Mais le problème se posera vraisemblablement au niveau politique. Parce que déjà, nous en tant que pays en voie de développement avec un
de groupes de réflexion ad hoc réunissant des Banques centrales et d’autres institu- tions financières. «Au niveau de notre région, plusieurs Banques centrales avancent dans l'exploration des MNBC. Au Maroc en particulier, nous avons mis en place en 2021 un groupe dédié et nous aurons l’occasion d’aborder ses tra- vaux plus en détail lors de la première session de cette rencontre», rappelle le gou- verneur, qui s'exprimait le 19 juin à l'occasion d'une confé- rence de haut niveau en pré- sence de la DG du FMI. Cette dernière a d'ailleurs annoncé la mise en place par le fonds d'une plateforme internatio- nale qui permettra l'intero- pérabilité des monnaies digi- tales des Banques centrales. Mais pour elle, le préalable à ce projet est une harmoni- sation des juridictions et des titres législatifs régissant ces monnaies à travers le monde. Sur ce sujet, le wali a fait part
A u lendemain du lancement du Bitcoin, plu- sieurs régulateurs avaient adopté une attitude prudente, dont les régulateurs marocains. Ils mettaient en avant les risques de conformité (blanchiment d'argent et financement du terrorisme) et les risques sur la stabilité financière. Mais les choses évoluent, de l'aveu même du wali de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri: «les Banques cen- trales ont rapidement compris que le statu quo n’est plus une option si elles veulent préser- ver leur rôle central d’émet- teur de la monnaie». Plusieurs réflexions sur l’émis- sion de MNBC ont été ainsi initiées et les travaux se sont vite accélérés, avec l’implica- tion d’organisations interna- tionales comme le FMI ou la BRI, ou encore la constitution Par A. Hlimi
«Malgré les avancées réa- lisées, des questions fon- damentales, notamment sur les apports de la MNBC et sur ses impacts sur les missions fondamentales des Banques centrales, restent tou- jours objet de débat».
C'est une cryptomonnaie émise et régulée par une Banque centrale. A la différence de la monnaie traditionnelle, celle- ci est digitalisée et serait utilisée en complément de la monnaie classique. L’émission d’une MNBC est étudiée par plusieurs Banques centrales principalement pour deux rai- sons : la numérisation des paiements et de l’économie et la «tokenisation» des avoirs financiers, à savoir l'émission d'instruments financiers sous forme de jetons numériques appelés token grâce à l’usage de technologies telles que la blockchain. Les monnaies numériques offrent une grande sécurité d'utilisation à des coûts d'utilisation extrêmement bas, notamment lorsqu'il s'agit de paiements transfronta- liers. Une monnaie numérique de Banque centrale (MNBC), c'est quoi au juste ?
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Bank Al-Maghrib
◆ La Banque centrale a opté pour un taux directeur inchangé, lors de son Conseil du 20 juin, le temps de mesurer les impacts des précédentes mesures. Une pause, mais encore ?
vernementales, le wali en a cité deux particulière- ment, dont il souhaite mesu- rer les impacts : les 10 Mds de dirhams annoncés par le gouvernement pour soutenir le pouvoir d'achat et la déci- sion royale récente de mobi- liser 10 Mds de dirhams dans un plan anti-sécheresse. « C'est ‘l'alimentaire frais’ qui impacte l'inflation. Donc, si ces mesures ont des impacts, nous devons attendre de les voir», note-t-il. Et de résumer : «Nous fai- sons une pause, on recule et on regarde comment ces mesures impactent l'inflation. D'ailleurs, en 2024, nous arri- vons tout de même à une inflation sous-jacente qui est dans la cible à un peu plus de 2%». Les limites du système statistique actuel S'exprimant sur l'absence de guidance de la part de la Banque centrale sur l'orientation future des taux, Jouahri se montre lucide. «Si nous disposions de don- nées granulaires comme aux Etats-Unis, nous pourrions comme eux parler de ce que
Pourquoi un statu quo ? En conférence de presse, le wali a expliqué la déci- sion de prendre une pause par la nécessité de récol-
ter plus de données fiables sur l'impact des précédentes hausses. «Depuis sep- tembre, nous avons doublé notre taux directeur. Et pour connaître les effets de nos décisions sur l'économie réelle, nous
Le Conseil de BAM a été précédé quelques heures plus tôt par la publi- cation par le HCP de l'inflation pour le mois de mai.
avons deux indices : le pre- mier est celui des taux débi- teurs. D'ailleurs, les banques n'ont pas répercuté la hausse et j'ai écrit au GPBM dans ce sens, car le coût moyen des ressources doit tenir compte de leur structure des res- sources (référence faite aux ressources gratuites). Le deu- xième élément est l'évolution de l'offre et de la demande de crédit. Nous regardons toutes les catégories : les entreprises, les ménages...», a expliqué le wali. A noter que le crédit n'a tou- jours pas ralenti malgré la hausse du taux directeur, tiré par les entreprises publiques. Quant aux mesures gou-
tée de cette phrase dans le communiqué, que le wali expliquera ensuite point par point lors de la confé- rence de presse : «Lors de ses prochaines réunions, ses décisions (BAM) tien- dront compte notamment de l’évaluation approfon- die et actualisée des effets cumulés de ses hausses de taux et de l’impact des dif- férentes mesures mises en place par le gouvernement pour soutenir certaines acti- vités économiques et le pou- voir d’achat des ménages».
E mboîtant le pas à la FED qui a décidé d'un stop après 10 hausses successives, Bank Al-Maghrib a décidé de maintenir son taux direc- teur inchangé mardi. Mais à la différence de la Réserve Fédérale, qui a laissé la porte ouverte à deux nou- velles hausses d'ici la fin de l'année, ou à son homologue européenne, la BCE, qui, invoquant ses prévisions d’une inflation trop forte pendant une trop longue période, a augmenté ses trois taux directeurs de 25 points et a confirmé qu’elle mettra un terme aux réin- vestissements dans le cadre du programme d’achats d’actifs, Bank Al-Maghrib n'a donné aucune indica- tion sur la suite des évé- nements. Elle s’est conten- Par A. Hlimi
Le crédit n'a toujours pas ralenti mal- gré la hausse du taux directeur, tiré par les entreprises publiques.
En 2023, la croissance devrait, selon les projections de Bank Al-Maghrib, s’établir à 2,4%, reflétant une augmentation limitée de 1,6% de la valeur ajoutée agricole, tenant compte d’une récolte céréalière esti- mée par le département de l’Agriculture à 55,1 millions de quintaux (MQx), et une décélération à 2,5% du rythme de progression de celle des activités non agricoles. En 2024, la croissance s’améliorerait à 3,3%, traduisant des accroissements de 5,5% de la valeur ajoutée agricole, sous l’hypothèse d’une production céréalière de 70 MQx, et de 3,2% de celle des activités non agricoles. A ce titre, le wali a annoncé qu'à partir de maintenant, la Banque centrale considère normale une année avec une production de 70 MQx contre 75 MQx. Nouvelles prévisions de croissance
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«agrumes» et des «volailles et lapins». Les tarifs réglemen- tés ont vu leur rythme de pro- gression s’accélérer graduel- lement pour atteindre 0,9% en mai. En revanche, les prix des carburants et lubrifiants continuent leur tendance baissière avec un recul de 12,6%. Quant à l’inflation sous- jacente, elle a reculé de 8,5% en février à 7,9% en mars et à 7,3% en avril, puis à 6,1% en mai. Cette évolution reflète une décélération de 10,7% en février à 6,9% en mai de sa composante échan- geable, dans un contexte marqué par une relative atté- nuation des pressions d’ori- gine externe et, dans une moindre mesure, un ralentis- sement de 5,6% à 5,1% de la hausse des prix des biens
non échangeables. En termes de diffusion des pressions inflationnistes, la part des produits dont les prix ont progressé de plus de 2%, s’est établie à 62% en mai, quasi-inchangée par rapport à avril, après 64% en janvier 2023. De même, les proportions des produits ayant connu une hausse des prix de plus de 4% et de 6% continuent leur recul. Pour BAM, tenant compte de ces données, l’inflation devrait ressortir à 6,2% en moyenne cette année et à 3,8% en 2024. Sa compo- sante sous-jacente devrait connaître une trajectoire similaire, passant de 6,6% en 2022 à 6,1% cette année, puis à 2,9% en 2024.
Anticipations d'inflation des opérateurs 62% des industriels interro- gés par la Banque centrale tablent sur une stagnation de l’inflation au cours des trois prochains mois, 28% d’entre eux anticipent une hausse, alors que 9% s’attendent à une baisse. Ainsi, le solde d’opinion ressort à 19%, soit le score le plus optimiste depuis plus d'un an. La ten- dance est un peu plus mitigée chez les banquiers et finan- ciers interrogés par BAM. Ces derniers tablent sur 4,7% en moyenne au cours des huit prochains trimestres. A plus long terme, soit à l’horizon des 12 prochains trimestres, leur anticipation s’établit à 4,1% au lieu de 3%. ◆
nous allons faire d'ici la fin de l'année.... Moi je n'ai pas ces données.... La FED se réunit mensuellement, ce n'est pas le cas pour nous. C'est pour cela que nos réunions trimes- trielles sont importantes pour actualiser, analyser, progres- ser voire rectifier, de manière à prendre la décision la plus opportune possible». Rappelons que le Conseil de BAM a été précédé quelques heures plus tôt par la publica- tion par le HCP de l'inflation pour le mois de mai. Celle-ci marque un ralentissement par rapport à avril, notamment pour sa partie sous-jacente. Dans le détail, les prix des produits alimentaires à prix volatils continuent d’évo- luer à des rythmes élevés atteignant 26,9%, portés par ceux des «fruits frais», des
Nous faisons une pause, on recule et on regarde comment ces mesures
impactent l'inflation.
La Masterclass de Jouahri sur l’ingérence des politiques
Ce Conseil était aussi l’occasion pour le wali de rassurer l’opinion sur l’indépendance de l’institution qu’il dirige. Et le moins que l’on puisse dire, est que le gardien du temple n’a jamais aussi bien porté son nom : «Le sujet de l’ingérence est réglé dans les statuts de Bank Al-Maghrib. Nous sommes régis par dahir, et un dahir est une loi qui doit être respectée par tout le monde. En tant que gouverneur, mon rôle est justement de faire respecter cette loi. L’article 13 de nos statuts dit clairement que la Banque centrale… ne doit ni accepter ni solliciter d’instructions ni du gouvernement ni de parties tierces. Que les gens analysent les choses différem- ment, c’est un choix et je le respecte. C’est un phénomène normal et mondial. Mais, nous concernant, nous estimons que nous sommes les mieux outillés, vu notre mission, et disposons des moyens humains et matériels, … qui nous donnent la possibilité d’aller dans les détails des indicateurs». «Nous sommes dans une science inexacte et il faut faire preuve d’humilité et de modestie pour prendre ce qui nous parait être la bonne décision ou la moins mauvaise des décisions», ajoute-t-il. Et de poursuivre, notamment concernant le reproche de ne pas prendre en compte la croissance et l’emploi dans la lutte contre l’inflation, que «nous les prenons en compte, ces éléments. La Banque centrale a, à titre d’exemple, répondu totalement à la demande de refinancement des PME et de l’économie». Le wali dit comprendre le souci des politiques qui ont des contraintes de court terme, alors que la Banque centrale se projette sur du plus long terme. Dans ce cadre, saper l’inflation et les anti- cipations d’inflation le plus vite possible évite de rentrer dans un cercle vicieux qui demande beaucoup plus de temps pour en sortir. Et de conclure : «s’il y avait ingérence du gouvernement, nous n’aurions pas augmenté le taux directeur depuis septembre».
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Assemblées annuelles BM-FMI
◆ L’information a été donnée par Mohamed El Kharmoudi, directeur des Affaires générales au ministère de l’Economie et des Finances, lors du media workshop organisé par la Banque mondiale, le FMI et le ministère de l’Economie et des Finances à Rabat. ◆ Les retombées économiques pour le seul secteur du tourisme se chiffrent en dizaines de millions de dollars. Entre 15.000 et 20.000 visiteurs attendus à Marrakech en octobre
mie et des Finances à Rabat. A cette occasion, Mohamed El Kharmoudi, directeur des Affaires générales au ministère de l’Economie et des Finances, a rappelé que le Maroc a été dési- gné pour l’organisation des assemblées annuelles de la BM et du FMI en 2018 à Bali, la capitale de l’Indonésie. C’est donc le second pays africain à organi- ser un tel événement d’enver- gure, 50 ans après le Kenya. Et depuis, un travail conjoint, lourdement freiné par la crise du Covid19 et la guerre russo- ukrainienne, a été engagé avec les deux institutions. Celui-ci porte notamment sur quatre volets : la logistique au sens large, c’est-à-dire l’aménage- ment, l’accueil, le transport, la facilitation pour l’obtention de visas, etc.; la communica- tion à travers l’élaboration d’un
plan de communication par- tagé à matérialiser avec les médias; l’élaboration du pro- gramme scientifique (thèmes et ateliers) et l’implication de la jeunesse. Sur ce dernier volet, 500 étudiants marocains de 5 universités sont déjà sélection- nés pour jouer le rôle d’offi- ciers de liaison, qui consiste à orienter et sensibiliser les par- ticipants lors de l’événement. A signaler que plusieurs départements ministériels sont impliqués dans l’organisation de cet événement planétaire, à travers quatre comités : un comité de gouvernance placé sous la responsabilité du chef du gouvernement, un comité scientifique dirigé par le wali de Bank Al-Maghrib, un comité interministériel piloté par la ministre de l’Economie et des Finances et un comité régional coiffé par le wali de la région Marrakech-Safi. ◆
L'impact des assemblées annuelles de la
BM-FMI 2023 sur le seul secteur du tourisme devrait se chiffrer en dizaines de millions de dol- lars.
du même site qui avait accueil- li la COP22 et le Sommet sur la migration. L’objectif de la patronne du FMI était de se rendre compte de visu de l’état d’avancement des travaux du meeting, qui accueillera près de 20.000 participants, parmi lesquels des ministres des Finances, des gouverneurs ainsi que des experts et repré- sentants d’autres institutions financières internationales et de 800 organes de presse à travers le monde.
L es travaux de pré- paration de l’orga- nisation des assem- blées annuelles de la Banque mondiale et du FMI vont bon train. C’est dans le cadre du suivi de leur état d’avancement que la Directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, est venue dans le Royaume samedi dernier. Après s’être entretenue avec le chef du gouvernement, la ministre de l’Economie et des Finances et les membres de la société civile qui seront conviés, pour la première fois, aux AG des deux institutions de Bretton Woods, elle s’est rendue à Marrakech sur le site où se tiendra l’événement, du 9 au 15 octobre prochain. Il s’agit Par A. Diouf
Plusieurs départements ministériels sont impli- qués dans l’organisa- tion de cet événement planétaire, à travers quatre comités.
Les Assemblées annuelles 2023 devraient réunir entre 15.000 et 20.000 participants et visiteurs au Maroc. L’événement devrait avoir un impact économique positif sur les entreprises telles que les hôtels, les restaurants, les sites, les propriétaires d'entreprises locales et les personnes travaillant dans les industries de services, mais aussi sur le gouvernement par le biais des taxes connexes. L'impact des assemblées annuelles 2023 sur le seul secteur du tourisme devrait se chiffrer en dizaines de millions de dollars. Les retombées touristiques
Le Maroc organisateur 50 ans après le Kenya
L’annonce de la visite de Kristalina Georgieva a été faite par Alex Segura-Ubiergo, conseiller au FMI, jeudi 15 juin, lors du media workshop orga- nisé par la Banque mondiale, le FMI et le ministère de l’Econo-
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