FNH N° 1114

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BOURSE & FINANCES

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 22 JUIN 2023

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Bank Al-Maghrib

◆ La Banque centrale a opté pour un taux directeur inchangé, lors de son Conseil du 20 juin, le temps de mesurer les impacts des précédentes mesures. Une pause, mais encore ?

vernementales, le wali en a cité deux particulière- ment, dont il souhaite mesu- rer les impacts : les 10 Mds de dirhams annoncés par le gouvernement pour soutenir le pouvoir d'achat et la déci- sion royale récente de mobi- liser 10 Mds de dirhams dans un plan anti-sécheresse. « C'est ‘l'alimentaire frais’ qui impacte l'inflation. Donc, si ces mesures ont des impacts, nous devons attendre de les voir», note-t-il. Et de résumer : «Nous fai- sons une pause, on recule et on regarde comment ces mesures impactent l'inflation. D'ailleurs, en 2024, nous arri- vons tout de même à une inflation sous-jacente qui est dans la cible à un peu plus de 2%». Les limites du système statistique actuel S'exprimant sur l'absence de guidance de la part de la Banque centrale sur l'orientation future des taux, Jouahri se montre lucide. «Si nous disposions de don- nées granulaires comme aux Etats-Unis, nous pourrions comme eux parler de ce que

Pourquoi un statu quo ? En conférence de presse, le wali a expliqué la déci- sion de prendre une pause par la nécessité de récol-

ter plus de données fiables sur l'impact des précédentes hausses. «Depuis sep- tembre, nous avons doublé notre taux directeur. Et pour connaître les effets de nos décisions sur l'économie réelle, nous

Le Conseil de BAM a été précédé quelques heures plus tôt par la publi- cation par le HCP de l'inflation pour le mois de mai.

avons deux indices : le pre- mier est celui des taux débi- teurs. D'ailleurs, les banques n'ont pas répercuté la hausse et j'ai écrit au GPBM dans ce sens, car le coût moyen des ressources doit tenir compte de leur structure des res- sources (référence faite aux ressources gratuites). Le deu- xième élément est l'évolution de l'offre et de la demande de crédit. Nous regardons toutes les catégories : les entreprises, les ménages...», a expliqué le wali. A noter que le crédit n'a tou- jours pas ralenti malgré la hausse du taux directeur, tiré par les entreprises publiques. Quant aux mesures gou-

tée de cette phrase dans le communiqué, que le wali expliquera ensuite point par point lors de la confé- rence de presse : «Lors de ses prochaines réunions, ses décisions (BAM) tien- dront compte notamment de l’évaluation approfon- die et actualisée des effets cumulés de ses hausses de taux et de l’impact des dif- férentes mesures mises en place par le gouvernement pour soutenir certaines acti- vités économiques et le pou- voir d’achat des ménages».

E mboîtant le pas à la FED qui a décidé d'un stop après 10 hausses successives, Bank Al-Maghrib a décidé de maintenir son taux direc- teur inchangé mardi. Mais à la différence de la Réserve Fédérale, qui a laissé la porte ouverte à deux nou- velles hausses d'ici la fin de l'année, ou à son homologue européenne, la BCE, qui, invoquant ses prévisions d’une inflation trop forte pendant une trop longue période, a augmenté ses trois taux directeurs de 25 points et a confirmé qu’elle mettra un terme aux réin- vestissements dans le cadre du programme d’achats d’actifs, Bank Al-Maghrib n'a donné aucune indica- tion sur la suite des évé- nements. Elle s’est conten- Par A. Hlimi

Le crédit n'a toujours pas ralenti mal- gré la hausse du taux directeur, tiré par les entreprises publiques.

En 2023, la croissance devrait, selon les projections de Bank Al-Maghrib, s’établir à 2,4%, reflétant une augmentation limitée de 1,6% de la valeur ajoutée agricole, tenant compte d’une récolte céréalière esti- mée par le département de l’Agriculture à 55,1 millions de quintaux (MQx), et une décélération à 2,5% du rythme de progression de celle des activités non agricoles. En 2024, la croissance s’améliorerait à 3,3%, traduisant des accroissements de 5,5% de la valeur ajoutée agricole, sous l’hypothèse d’une production céréalière de 70 MQx, et de 3,2% de celle des activités non agricoles. A ce titre, le wali a annoncé qu'à partir de maintenant, la Banque centrale considère normale une année avec une production de 70 MQx contre 75 MQx. Nouvelles prévisions de croissance

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