FNH N° 1114

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JEUDI 22 JUIN 2023 FINANCES NEWS HEBDO

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Aid al-Adha

◆ Dans un contexte d’inflation généralisée, le prix des moutons a été affecté. ◆ Celui qui coûtait 2.000 dirhams un an auparavant, peut valoir cette année jusqu'à 3.000 dirhams. Des moutons hors de prix

de l’Aïd al-Adha, plusieurs sont ceux qui préfèrent acquérir leur mouton des fermes. C’est le cas de Hassan, un trentenaire venant de Casablanca, qui nous indique avoir galéré pour trouver un petit «sardi» correspon-

dant à son budget. «Je pen- sais sincèrement que l’Etat allait mettre en place des mesures afin que les prix restent inchan- gés par rapport aux années pré- cédentes, mais que nenni ! Dans ma recherche effrénée pour trouver un mouton de bonne qualité à un prix correct, j'étais choqué de constater que toutes les fermes et tous les points de vente que j'ai sillonnés ces

Cette hausse des prix affecte grave- ment les familles à bas revenus, qui se trouvent souvent contraintes d’em- prunter de l’argent pour pouvoir ache- ter le mouton de l'Aïd.

derniers jours proposent des prix exorbitants. Par exemple, pour le sardi, le prix du kilogramme se situait auparavant entre 49 et 55 dirhams. Cette année, il faut compter au moins 70 dirhams. Cela laisse les ache- teurs sans aucune alternative et sans espoir de trouver le mouton dont ils ont besoin» , se désole-t-il.

Afin de s’enquérir de la situation, Finances News Hebdo est allé à la rencontre de certains éleveurs et acheteurs de la région de Casablanca- Settat. Dans une ferme spécialisée dans l’élevage de moutons destinés à l’abattage, située à Ziaida, une commune rurale de la province de Ben Slimane, nous avons rencontré Seddik El Aatouani, propriétaire de l’établissement, qui nous fait savoir que les prix ont connu cette année «une légère» hausse. «Ça ne nous surprend guère, on s’at- tendait à une telle augmentation ! Celle-ci est essentiellement due à la hausse des frais de carburant et des prix de l’aliment du bétail. Cependant, en dépit de cette légère hausse qui est de l'ordre de 500 dirhams, l’offre demeure diversifiée et adaptée à tous les pouvoirs d’achat, à partir de 2.500 dirhams», précise-t-il. Les Marocains débourseront beaucoup plus ! Afin d’éviter l’encombrement que connaissent les souks à l’approche

C onflit russo-ukrainien et déficit pluviométrique : la convergence de ces deux facteurs a suffi pour que le Maroc plonge dans une inflation record. Au grand dam des consommateurs dont le pou- voir d’achat ne cesse de s’éroder. Bien avant Aid al-Adha, les citoyens marocains ont exprimé, notamment à travers les réseaux sociaux, leurs craintes face à une éventuelle hausse des prix des moutons. Ces craintes se sont davantage accentuées, début mai, après que le ministre de l’Agri- culture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, Mohamed Sadiki, a déclaré que les prix des ovins et caprins destinés à l’abattage de l’Aïd al-Adha pourraient connaître une hausse allant de 15 à 25%. Une semaine tout juste nous sépare de l'Aïd et les craintes des consom- mateurs se sont finalement avérées : la flambée des prix est bien présente. Par M. Ait Ouaanna

Le prix du kilogramme d’un mou- ton sardi, qui variait auparavant entre 49 et 55 dirhams, dépasse cette année les 70 dirhams.

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