FNH N° 1114

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ECONOMIE

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 22 JUIN 2023

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financer le remboursement des médi- caments des 3ème et 4ème tranches (PPV supérieurs à 1.000 dirhams). Or, la première tranche de prix des médi- caments (inférieurs à 300 dirhams) représente 98,9% en volume de l’en- semble des médicaments achetés en pharmacie. Dérembourser ces médi- caments en totalité et en partie pri- verait les actuels adhérents de l’AMO et les futurs adhérents de la couver- ture sanitaire universelle (CSU) de leur remboursement et augmenterait le reste à charge déjà élevé pour les citoyens. Une telle mesure ne serait ni politiquement correcte ni socialement acceptable et viderait la CSU de sa substance et de ses objectifs d’accès équitable des citoyens à la majorité des traitements. La problématique qui se pose aujourd’hui est la suivante : Comment assurer l’optimisation de l’offre des soins face aux énormes besoins de la population en soins, tout en main- tenant les équilibres budgétaires de notre système de la couverture sani- taire ? Préconiser le dérembourse- ment de médicaments essentiels ou importants pour la santé des citoyens va justement à l’encontre des orien- tations royales pour un futur système de santé robuste, juste et efficace, ainsi qu’à l’encontre des attentes et des espoirs de la population. Il n’y a pas de petites maladies dont on doit dérembourser les médicaments. Une maladie aussi courante et banalisée, telle que l’angine bactérienne, peut avoir des conséquences aussi graves que le rhumatisme articulaire aigu, avec des conséquences aussi bien sur les articulations que sur les valves cardiaques, si elle est mal soignée par des antibiotiques aussi basiques que la pénicilline. Ce n’est pas parce que des médicaments par ailleurs essen- tiels ont des prix bas qu’on doit les mépriser au point de les jeter dans les poubelles du déremboursement. F.N.H. : Comment peut-on défi- nir les médicaments conseil ? Leur déremboursement peut-il générer des économies suffi- santes pour financer le rem- boursement des médicaments les plus coûteux ? A. B. : Les médicaments conseil, également connus sous le nom de médicaments OTC (Over the Counter,

par-dessus le comptoir), ne sont pas aujourd’hui clairement et officielle- ment définis. Le statut OTC ne peut pas être appliqué à n’importe quel médicament. Celui-ci doit répondre à des critères précis. Ses indications thérapeutiques et sa notice doivent les rendre adaptés à une utilisation sans diagnostic médical ou surveil- lance. Leur conditionnement doit

refléter leur posologie et leur durée du traitement. Ils ne doivent pas être sous une forme injectable, ni présen- ter aucune contre-indication majeure. Ils ne doivent pas également présen- ter des risques d’interactions médi- camenteuses majeures et, enfin, leur niveau de sécurité est suffisamment élevé lorsqu’ils sont réservés aux patients pédiatriques. Ces médica-

ments OTC sans ordonnance peuvent être non seulement conseillés, mais aussi prescrits, sauf qu’ils ne seront pas remboursés. Par contre, leurs prix seront libres et ils peuvent faire l’objet de publicité auprès du grand public. Le problème est que les médi- caments dont les caractéristiques les rendent éligibles au statut OTC ne sont pas nombreux et leurs prix sont

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