FNH N° 1114

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ECONOMIE

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 22 JUIN 2023

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Entreprise marocaine et NMD

◆ Les entreprises ont un rôle éminemment important à jouer dans ce virage stratégique qu’emprunte l’économie nationale et impulsée par le nouveau modèle de développement. Explications. Le rendez-vous est-il manqué ?

entreprises qui constituent 93% du tissu économique national. Pour aider le secteur privé à porter ses nouveaux habits de principal investis- seur de l’économie natio- nale, les pouvoirs publics ont, certes, mis en place des dis- positifs d’accompagnement consistants, autour notam- ment de la charte de l’investis- sement et du Fonds souverain Mohammed VI. Mais, ces deux véhicules suffisent-ils seuls à l’entreprise privée pour jouer pleinement le rôle qui lui est assigné par le NMD ? Encore faut-il une mobilisation de ce secteur privé et des ter- ritoires, et le dépassement des dysfonctionnements encore tenaces, que sont les entraves à la concurrence loyale, la cor- ruption et la faible valorisation des ressources humaines. Le rendez-vous de 2035 est pris. Cet horizon proche appelle une mobilisation coor- donnée au niveau national, territorial et de l'entreprise. ◆

innover socialement. Parce qu’en innovant socialement, on va permettre à la tech- nologie de se développer autrement». Autrement dit, soulignent les intervenants, et comme le précise le rapport de la CSMD, il faudrait «une intensi- fication structurelle de la créa- tion de valeur qui ne sera pos- sible sans un secteur privé fort, audacieux, entrepreneurial, ouvert à la prise de risques, et exploitant résolument les opportunités économiques nouvelles. Il est donc attendu du secteur privé d’être davan- tage responsable et entrepre- nant, de participer à l’effort d’inclusion et de protection sociale, et d’investir dans une démarche gagnant-gagnant avec les territoires, en veillant à un juste partage de la valeur créée». Aussi, l'enjeu primordial est de concentrer les efforts sur les problématiques tenaces des petites et très petites

Il est attendu du secteur privé d’être davantage respon- sable et entrepre- nant.

responsable dans le proces- sus, difficile, mais à notre por- tée, de sortir de «la trappe des économies moyennement développées». A cet effet, les projets secto- riels et territoriaux en cours, les réformes structurelles entre- prises, et l'objectif assigné au secteur privé de monter au 2/3 du volume global d'investis- sement, contre 1/3 seulement actuellement, peuvent faire réaliser le saut qualitatif sou- haité. Encore faudrait-il, selon Chiguer, réaliser le bon dia- gnostic de l'économie natio- nale et réduire son caractère composite en intégrant le secteur informel et en luttant contre la rente et l'informel illé- gal. Bakou, pour sa part, insiste sur les divers aspects néces- saires pour assurer la bonne gouvernance, fondamentale pour réussir. Amina Kchirid a, quant à elle, traité du social, en particulier de l'économie sociale et solidaire. Selon elle, «aujourd’hui, on mesure le niveau de développement d’un pays par sa capacité à

C’ est la question qui semble ressortir du débat qu'a récemment organisé l’Association maro- caine des économistes d’en- treprise (Ameen), en prélude à son Assemblée générale ordi- naire et pour célébrer l’anni- versaire de la publication du rapport de la Commission spéciale du nouveau modèle de développement (CSMD). Professeur Ahmed Azirar, fon- dateur, a modéré les débats que trois invités ont animés : Amina Kchirid, professeure à l’Université Hassan II Ain Chock, Mohamed Chiguer, président du Centre d’études et de recherche Aziz Belal (Cerab), et Omar Bakkou, éco- nomiste, membre de l’Ameen. De fait, le sujet de «l’entre- prise et le nouveau modèle de développement» que l'Ameen a débattu, a été l’occasion de souligner l'importance que devrait jouer une entreprise citoyenne, économiquement Par A. Diouf

Selon Amina Kchirid, aujourd’hui, on mesure le niveau de déve- loppement d’un pays par sa capa- cité à innover socialement.

EN BREF

Les transferts à plus de 114 Mds de DH en 2023 MRE Bank Al-Maghrib a fait savoir que les transferts des Marocains résidant à l’étranger (MRE) devraient s’établir à près de 114,7 milliards de dirhams en 2023. Dans un communiqué publié mardi à l’issue de la deuxième réunion trimestrielle de l’année 2023, BAM précise que «leur évolution reste entourée de fortes incertitudes, mais les données les plus récentes laissent présager une dynamique positive à moyen terme, avec des hausses annuelles autour de 3,5% pour atteindre un montant de 114,7 milliards de dirhams en 2023 et de 118,7 milliards de DH en 2024». ◆

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