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ECONOMIE
FINANCES NEWS HEBDO
JEUDI 22 JUIN 2023
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◆ Au Maroc, l’enseignement supérieur est loin de connaître son heure de gloire compte tenu des nombreux défis stratégiques qui le guettent. ◆ A l’horizon 2026, environ 2.200 enseignants partiront à la retraite, ce à quoi le gouvernement Akhannouch prévoit de remédier par la formation d’une nouvelle génération de doctorants. S’agit-il de la solution idoine ? Les doctorants seraient-ils à la hauteur de ce qu’on attend d’eux ? ◆ Eléments de réponse de Abdelkhalek Hassini, enseignant-formateur, conférencier, expert en migration et développement, président du Collectif des associations pour le développement de l’Oriental Europe (CADOriental Europe). Des doctorants pour pallier le déficit de professeurs Enseignement supérieur
Propos recueillis par M. Boukhari
Finances News Hebdo : Aziz Akhannouch a indiqué lors de sa dernière intervention au Parlement que le gouvernement misera doré- navant sur les doctorants pour pal- lier le manque de professeurs. A cet effet, un total de 1.000 doctorants sera préparé annuellement dans le cadre d’un programme de forma- tion qui sera lancé prochainement. Parlez-nous-en ? Abdelkhalek Hassini : Le déficit de pro- fesseurs universitaires dans l'enseignement supérieur au Maroc est un sujet crucial qui entrave considérablement la qualité de l'enseignement et de la recherche scienti- fique dans le pays. En effet, le manque de professeurs universitaires qualifiés limite la capacité des institutions marocaines à offrir une formation de qualité, à mener des recherches innovantes et à produire des diplômés compétitifs sur le marché du tra- vail, ce qui a des conséquences négatives sur le développement économique et social du pays. Ce déficit est causé par plusieurs facteurs, notamment le départ massif à la retraite et le manque de financement qui limite la capa- cité des établissements à attirer et à retenir des enseignants qualifiés. De plus, la faible attractivité des salaires et des avantages sociaux pour les enseignants universitaires décourage les jeunes diplômés de pour- suivre une carrière dans l'enseignement
La faible attractivité des salaires pour les enseignants universitaires décourage les jeunes diplômés de poursuivre une carrière dans l'ensei- gnement supérieur.
supérieur, ce qui limite le vivier de candidats potentiels. En outre, la migration des talents marocains à l'étranger contribue également à la pénurie de professeurs universitaires dans le pays. Tout bien considéré, le déficit de profes- seurs universitaires représente un enjeu majeur pour l'enseignement supérieur au
Maroc, et il est important de prendre des mesures urgentes pour y remédier. Le gou- vernement marocain semble avoir pris une décision proactive en misant sur la forma- tion de doctorants pour pallier le manque de professeurs. Cette initiative semble être une réponse appropriée à une situation critique dans le domaine de l'éducation au Maroc.
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