FNH N° 1022

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BOURSE & FINANCES

JEUDI 6 MAI 2021 FINANCES NEWS HEBDO

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Financement de projets

◆ Toujours en attente des textes d'application, le crowdfunding suscite déjà de l'engouement. Le patronat accueille le crowdfunding à bras ouverts L e patronat, et plus p a r t i c u l i è r e m e n t sa branche ban- caire et financière, la Fédération des sec- ture n'existe pas », notant que les sociétés de microfinance ne collectent pas l'épargne auprès du public, mais via d'autres organismes. Par A. Hlimi

Mehdi Alaoui, Founder & CEO de la StartupFactory, a, quant à lui, dit que le crowdfunding se veut un outil de finance- ment complémentaire « qui va changer la donne », notam- ment dans les secteurs de l'innovation et des nouvelles

teurs bancaire et financier (FSBF), ont pris les devants pour encourager les opéra- teurs à investir dans le crowd- funding et les entreprises à utiliser ce moyen de finance- ment pour lever des fonds. Lors d'une rencontre organi- sée par la CGEM, les inter- venants ont en effet souligné l'importance de ce mode de financement de projets par le public comme un acteur incontournable dans l'écosys- tème de l'innovation et un partenaire infaillible des start- up, notamment en ces temps de pandémie. Lotfi Sekkat, président de la Fédération, a expliqué la différence entre la microfi- nance et le crowdfunding. Il a relevé qu'il s'agit de deux mécanismes de financement qui peuvent parfois s'adres- ser au même public, mais qui sont tout de même différents. « D'un point de vue technique, la première grande différence est que le crowdfunding fait appel directement à l'épargne du public, alors qu'en cas de microfinance, cette ouver-

technologies, une fois les textes d'application promulgués. « Au niveau des finance- ments qui existent, on

Le rendement des pro- jets peut être négatif comme il peut être extrêmement élevé.

est toujours dans une rela- tion «one to one». Là, pour la première fois, on est dans un nouveau type de financement où plusieurs acteurs qui ne se connaissent pas peuvent se syndiquer pour investir dans un projet », a-t-il fait observer. Ainsi, tout le monde peut devenir investisseur grâce à ce mode de financement incontournable, a-t-il enchaî- né, notant qu'il s'agit d'une aubaine pour les porteurs de projets créatifs et innovants. Le Directeur général de Crédit Agricole du Maroc, Abdelmounaim Dinia, a, pour sa part, noté que le crowdfun- ding est un instrument finan- cier qui viendra s'ajouter à la panoplie des produits de

financement qui sont offerts par les banques en vue de répondre au maximum aux besoins de financement de la clientèle. Il s'attend à ce que les banques lancent des filiales dédiées :« les banques constituent les acteurs princi- paux de ce mode de finance- ment; elles doivent être partie prenante de ce projet globa- lement». «Il y a même matière à investir dans une démarche de meneurs et de leaders sur ce chantier à même de déclencher une dynamique nationale », a-t-il poursuivi. Au niveau continental, le coprésident du Financement participatif Afrique et

Méditerranée (FPAM) et fondateur de CoFundy et d'Afrikwity, Thameur Hemdan, a soulevé que le développe- ment du crowdfunding en Afrique est prometteur, mais reste, en revanche, « en retard par rapport aux autres conti- nents ». Les montants levés en crowd- funding en Afrique sont aux alentours de 500 millions de dollars, tandis qu'ils sont vers les 40 milliards de dollars au niveau mondial, a-t-il fait savoir. Selon lui, les rendements peuvent être négatifs et les investisseurs doivent l'assimi- ler. Mais les bons projets ont permis à certains de multiplier par 10 leurs mises initiales. Au niveau africain, 70% des montants qui ont été mobi- lisés pour les financements des projets dans le continent viennent de l'étranger, a-t-il fait remarquer à cet effet. ◆

Au niveau africain, 70% des montants qui ont été mobilisés pour les finance- ments des projets dans le continent viennent de l'étranger.

Adoptée et publiée en février dernier, la loi sur le crowdfunding nécessite encore les textes d'application. Selon le ministère des Finances, ces textes sont «bien avancés» et seront proba- blement publiés d'ici le deuxième semestre. En attente des textes réglementaires

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