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ECONOMIE
JEUDI 6 MAI 2021 FINANCES NEWS HEBDO
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Médias
◆ C’est une année noire pour les journalistes, toutes tendances et appartenances confondues. Entre licenciements abusifs, perte de leurs postes, arrêt forcé de travail, fermeture de certains établissements, pertes de leurs droits et de leurs avan- tages sociaux, les journalistes font partie des victimes qui ont payé un lourd tribut à la pandémie de la Covid-19 depuis février 2020. Le long calvaire des journalistes excepté quelques rares noms, sont
tous sous-payés et n’arrivent pas à joindre les deux bouts. Il suffit de faire le tour des rédactions et de voir comment vivent au quo- tidien les journalistes, hommes et femmes, nouveaux-venus ou professionnels dont l’ancienneté dépasse parfois les 30 ans. Pire,
Selon une étude du CNP, les journalistes femmes touchent moyennement plus que les hommes.
dans certaines rédactions, les néo- phytes sont embauchés à salaire égal avec un journaliste qui cumule plu- sieurs décennies d’expérience. Ce der- nier se trouve confronté à une nouvelle génération de journalistes avec de nouveaux codes et de nouvelles déon- tologies, ce qui creuse le gap entre les deux générations et pousse parfois les anciens à sortir par la petite porte. La réalité est tellement cruelle que nous avons déploré le décès de nom- breux journalistes ces dix dernières années, tous partis dans la misère, souffrant de graves maladies, man- quant de soins, de soutien et livrés à eux-mêmes (par respect pour le nom et pour la dignité de ces journalistes de la première heure, nous ne donnons aucun nom). Certains noms ont dû se recycler ail- leurs, quittant le journalisme pour deux raisons : «Je travaille dans une agence de communication après 28 ans en tant que journaliste ayant gravi presque tous les échelons de la pro- fession, du stagiaire au directeur. Mais deux choses m’ont poussé à prendre cette décision qui m’a beaucoup coûté. D’abord, on a réduit mon salaire de 30% alors que je n’arrivais pas à m’en sortir avec 10.000 DH par mois. Ensuite, il y a eu l’invasion du digital et je ne pouvais pas, après tout ce temps, sillonner les rues avec un micro faisant souvent du n’importe quoi. Alors, j’ai
phique par régions… Le document précise que les salaires varient entre 3.000 et 30.000 DH, selon les postes et selon l’ancienneté, avec cette précision : bien que les hommes représentent 70% de la profession contre 30% pour les femmes, celles-ci touchent moyennement plus que les hommes. Bref, dans cet ensemble de graphes et de tableaux, nous avons plusieurs statistiques, mais elles ne montrent pas à quel point le métier de journaliste souffre de plusieurs dys- fonctionnements et amalgames, sans parler des difficultés auxquelles font face les journalistes au Maroc d’un point de vue matériel. Les réalités du terrain sont pourtant claires : les journalistes au Maroc,
Par A. Najib Journaliste-Écrivain
U n document émanant du Conseil national de la presse (CNP) tente de jeter la lumière sur les réalités liées à l’exercice du métier de journaliste au Maroc, avec tout ce que cela implique comme problèmes et comme difficultés. Un document assez touffu, avec une pléthore de chiffres, qui donne beaucoup dans une littérature explicative du nombre de journalistes ayant une carte de presse, du pourcentage d’hommes et de femmes, de la situation sociale, des tranches d’âges exerçant ce métier, le niveau scolaire, la distribution géogra-
Les jour- nalistes au Maroc, excep- té quelques rares noms, sont tous sous-payés et n’arrivent pas à joindre les deux bouts.
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