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ECONOMIE
FINANCES NEWS HEBDO
JEUDI 10 MARS 2022
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F.N.H. : Quels sont les princi- paux enseignements et conclu- sions de votre étude qui a demandé plusieurs mois d’in- vestigations ? A. B. : Après avoir lancé une pre- mière étude au début de l’année 2020 sur les intérêts et les apports des médicaments génériques au Maroc, sur la période de 2000 à 2019, nous avons lancé une deuxième étude de mise à jour sur la période 2015-2021. Ces deux études ont été très riches en enseignements et, surtout, elles ont permis d’évaluer les économies générées par les génériques et leurs apports en termes d’amélioration de l’accès aux médicaments. La princi- pale conclusion de la dernière étude est que les gains économiques géné- rés par les génériques aux patients et aux organismes gestionnaires de l’as- surance maladie ont atteint en 2021 près de 3,77 milliards de dirhams, avec un cumul de gains sur la période 2015-2021 de l’ordre de 22,69 milliards de dirhams. S’il n’y avait pas de géné- riques au Maroc, les patients et orga- nismes gestionnaires de l’assurance maladie auraient déboursé, pour le même niveau de consommation, 22,30 milliards de dirhams au lieu de 18,52 milliards de dirhams effectivement dépensés, d’où le gain économique déjà cité. Les autres enseignements de ces études ont révélé que les segments de marché où il y a le plus de génériques connaissent les croissances les plus fortes aussi bien en volume qu’en valeur. Ces études ont aussi montré le rôle des médicaments génériques comme levier du marché pharmaceu- tique marocain. F.N.H. : L’enjeu autour du médicament générique est considérable. Les génériques reviennent en moyenne 30% moins chers que les médica- ments d'origine. Quelle lecture en faites-vous ? A. B. : Les différentiels de prix des génériques par rapport aux princeps étaient au moins de 30% dans l’ancien système de fixation des prix des médi- caments et chaque nouveau géné- rique qui arrivait sur le marché, était lancé avec un différentiel de prix par rapport au générique qui l’a précédé
F.N.H. : Où en est le Maroc dans la fabrication des géné- riques dans l’industrie phar- maceutique ? A. B. : Tout d’abord, il faut rappe- ler que les génériques étaient rares avant les années 90 et il y avait très peu de laboratoires génériqueurs. Au début des années 90, et plus exac- tement à partir de 1992, le marché
d’au moins 5%. Dans le nouveau sys- tème de fixation des prix des médi- caments mis en place en décembre 2013 et mis en pratique en juin 2014, quel que soit le générique, il est sou- mis à un décrochage par rapport au prix du princeps, lui-même fixé par benchmark des prix avec 6 à 7 pays, décrochage dont l’importance dépend du niveau du prix du princeps. Voilà ce
qui se passe en théorie. Mais dans la réalité, un autre facteur entre en jeu : celui des demandes de prix volon- taires que font certains laboratoires pour que leurs prix concurrencent le princeps et les autres génériques du même segment, ce qui aboutit à des baisses très importantes. Dans notre étude, nous avons trouvé des différen- tiels de prix qui dépassaient les 70%.
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