Finances News Heebdo N° 1057

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ECONOMIE

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 10 MARS 2022

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pays de l’OCDE, 85% au Royaume-Unis, 82% en Allemagne et 76% aux Pays-Bas et 80% aux USA. Mais s’il y a quelque chose à regretter, c’est la très faible présence ou l’absence des génériques et des biosimilaires dans les traitements chroniques tels que les cancers. F.N.H. : La Covid-19 a entraîné une hausse de la demande de certains médicaments, d’où le rôle considérable que jouent les génériques pour pallier la pénurie de médicaments. Quel est votre regard sur cela ? A. B. : Malheureusement, la pandémie de la Covid-19 a entraîné de fortes tensions et des pénuries sur certains médicaments dans plusieurs pays du monde, y compris parmi les plus industrialisés. Au Maroc, il y a eu des tensions sur certains produits uti- lisés dans la Covid-19 tels que l’azithromy- cine, la vitamine C, le zinc, etc. Mais pour le reste des médicaments, le marché phar- maceutique marocain a fait preuve de rési- lience. La plupart des médicaments étaient restés disponibles et les rares pénuries n’ont touché que certains médicaments importés, et en général des médicaments en situation de monopole. Il faut rappe- ler que dans la plupart des segments de marché, chaque molécule est déclinée en plus d’une dizaine de génériques. Si l’une des marques vient à manquer, les produits similaires seront là pour la remplacer et évi- ter une pénurie préjudiciable aux patients. Autre chose : on parle de plus en plus de l’importance de la souveraineté sanitaire nationale. Or, celle-ci ne peut être réalisée sans une fabrication locale des médica- ments. Aujourd’hui, la fabrication locale pour l’es- sentiel concerne les médicaments géné- riques. De ce fait, les médicaments géné- riques se retrouvent au centre du dispo- sitif de la souveraineté sanitaire et de la sécurisation de notre approvisionnement en médicaments. Par ailleurs, au moment où l’on envisage une extension de la cou- verture sanitaire à 22 millions de citoyens, se pose la question épineuse suivante : Comment généraliser cette couverture sanitaire et répondre aux besoins en médi- caments de ces 22 millions de citoyens sans faire exploser les budgets destinés à la couverture sanitaire du Maroc ? C’est là en effet où les génériques ont un rôle à jouer pour satisfaire ces énormes besoins en médicaments tout en optimisant les budgets alloués à cette couverture sani- taire. ◆

A partir de 1992, le marché pharma- ceutique marocain allait connaitre un assaut incroyable des médicaments génériques.

comme les princeps passent par les mêmes circuits de commercialisation et obéissent aux seules lois du marché et de la concur- rence. Toutefois, les médicaments géné- riques au Maroc avaient subi de féroces campagnes de dénigrement sur leur qua- lité, dans le cadre d’affrontements concur- rentiels princeps-génériques. De même, les biosimilaires, qui sont des génériques des médicaments biotechnologiques, n’ont malheureusement pas pu se développer comme il se doit dans des pathologies plus coûteuses. Dans le rapport du Conseil de la concurrence, nous avons parlé des pra- tiques anticoncurrentielles qu’ont subies les médicaments génériques, et dont la première victime était le patient, puisque ces pratiques ont freiné la mise à la disposi- tion des patients de certains médicaments stratégiques à des prix très accessibles. C’est le cas notamment des médicaments contre les cancers, mais aussi de ceux de l’hépatite avant qu’ils ne soient fabriqués au Maroc, le Sofosbuvir et les autres anti- viraux d’action directe. Heureusement que cela n’a pas empêché le développement des génériques au Maroc, à l’exception de quelques rares segments de marché. En 2021, les génériques représentaient sur le marché pharmaceutique privé, 42,7% en volume et 44,3% en valeur. Doit-on être satisfait de ces chiffres ? Je dirais les deux; je m’explique. Oui parce que notre situation est bien meilleure que celle de la France qui est à seulement 15,5% en volume et 30% en valeur. Quant aux pays en voie de développement, à quelques rares excep- tions près, ils sont à des niveaux beaucoup plus bas. Toutefois, on est encore loin des niveaux atteints dans les pays occidentaux, une moyenne de 52% en volume dans les

Evolution des génériques en volumes (En millions d'unités-boîtes) entre 2015 et 2021

En millions de boîtes

2015

2021

Variation 2015-2021 TCC 2015-2021

Princeps

209,7 115,9 325,6

227,7 169,6 397,3

+18,0 +53,7 +71,7 25,1%

+9% +46% +22%

Génériques Total Marché % Princeps % Génériques

64,4% 57,3%

35,6%

42,7%

74,9%

Evolution des génériques en chiffre d'affaires (TTC) (En millions de Dirhams) entre 2015 et 2021

En millions de boîtes

2015

2021

Variation 2015-2021 TCC 2015-2021

Princeps

5.530,8 3.412,1 8.942,9

6.918,8 5.500,2 12.419,0

+1388

+4% +10% +6%

Génériques Total Marché % Princeps % Génériques

+2088,1 +3476,1

61,8% 55,7%

39,9%

38,2%

44,3%

60,1%

pharmaceutique marocain allait connaitre un assaut incroyable des médicaments géné- riques, détenus par quelques rares labora- toires nationaux déjà existants, et surtout par de nouveaux laboratoires dont l’activité était essentiellement, sinon exclusivement centrée sur les médicaments génériques. Certains de ces laboratoires sont devenus aujourd’hui parmi les leaders du marché. Les génériques sont essentiellement fabriqués par les labo- ratoires nationaux. Rares sont les multinatio- nales qui se sont lancées dans la fabrication des génériques et encore plus rares sont ceux qui ont réussi dans cette activité. F.N.H. : Comment s’effectue la répartition des médicaments géné- riques sur le marché pharmaceu- tique marocain ? Et y a-t-il un équi- libre au moment de la distribution ? A. B. : Les médicaments génériques

Les gains économiques générés par les géné- riques sur la période 2015- 2021 sont de l’ordre de 22,69 milliards de dirhams.

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