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BOURSE & FINANCES
FINANCES NEWS HEBDO
JEUDI 14 JUILLET 2022
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Investir en Bourse, oui, mais…
canal de financement alternatif au système bancaire, tandis que pour les épargnants, il représente une possibilité de placement potentiellement rentable, qui contribue au financement de l’économie. Ce n’est donc pas par hasard si le nouveau modèle de développement accorde une place centrale à ce canal dans le financement de notre dévelop- pement. Cependant, ce type de sys- tème de financement exige un certain nombre de prérequis. Premièrement, une culture finan- cière assez poussée et répandue dans le monde des entreprises. Deuxièmement, une transparence des marchés. Enfin, un secteur privé dynamique et innovant. De ces trois prérequis, nous en avons pour l’instant un, celui de la transparence, puisque l’AMMC veille au grain. Quant à la culture financière et à l’innovation, le constat est que le secteur privé au Maroc est encore marqué soit par un schéma de structuration familiale par nature méfiant vis-à-vis d’une ouver- ture du capital à des étrangers et avec une certaine aversion pour le risque, soit par une logique souvent obscure de rente écono- mique dans le cas de certaines grandes entreprises, qui voient d’un mauvais œil le fait de devoir rendre des comptes à des action- naires exigeants et en toute trans- parence. Résultat des courses, les marchés financiers sont caractérisés par un faible niveau de capitalisation au vu du potentiel de l’économie marocaine, de faibles volumes d’échange et une faible liquidité. Le quasi-monopole du système bancaire a encore de beaux jours devant lui. Mais loin d’être fataliste, la Bourse de Casablanca a lancé récem- ment plusieurs initiatives en vue de désenclaver une partie de l’épargne privée, et d’inciter les
entreprises à intégrer la Bourse en les initiant aux différents avan- tages qu’elles pourront en retirer. A cet effet, la création d’un mar- ché alternatif dédié et adapté aux besoins des PME désirant fran- chir un nouveau palier dans leur dynamique de développement a vu le jour. Initié par la Bourse de Casablanca, l’AMMC, Maroclear et l’APSB, ce marché offre aux PME des avan- tages incontestables, dont les plus significatifs sont la réduction de moitié du coût d’accès sur les commissions appliquées pour la réalisation d’opérations sur le marché et une formation et un accompagnement au profit des émetteurs. Lancé en novembre 2021, ce pro- gramme connaîtra un début de concrétisation le 20 juillet cou- rant, avec l’introduction en Bourse de «Disty Technologie S.A». Spécialisée dans l’importation et la distribution de matériel informa- tique, cette entreprise représente à bien des égards une opportu- nité et un placement défensif pour les petits et moyens épargnants. Créée il y a 10 ans, le poten- tiel de croissance autant que le rendement de cette entreprise contrastent fortement avec l’état de santé des principaux indices boursiers qui connaissent un trend fortement baissier depuis le mois de février dernier. Citons à titre d’exemple le MASI, qui est passé d’une valeur de 14.013 points le 8 février à 11.518 le 6 juillet de cette année. Une «valeur défensive» est une action dont les performances ne sont pas ou très faiblement liées aux cycles boursiers. Elles reproduisent les fluctuations du marché, mais avec une amplitude moins importante. Elles sont qua- lifiées de «défensives» car moins exposées au risque de marché. Parmi les grands secteurs dont les valeurs sont qualifiées de défensives figurent l’énergie, la santé, l’agroalimentaire, les télé-
L’avenir de la Bourse de Casablanca réside pro- bablement dans sa capa- cité à aider, convaincre et accompagner les PME à fort potentiel de croissance
que les moyens des particuliers n’étant pas ceux des grandes entreprises et institutions finan- cières, des placements plus accessibles et moins onéreux doivent être envisagés. Nous en avons déjà abordé quelques-uns; aujourd’hui ce sera brièvement autour de la Bourse, et plus par- ticulièrement du marché des actions dont il sera question. La culture financière au Maroc étant ce qu’elle est, la plupart des Marocains ont une vision très distante, voire méfiante et parfois déformée des marchés financiers. Méfiante, à juste titre j’ai envie de dire, vu le rôle majeur de ces derniers à l’international dans la plupart des grandes crises éco- nomiques mondiales. Mais il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain, de même qu’il ne s’agit pas ici de Wall Street ou de la City de Londres, mais de la Bourse de Casablanca. Mais tâchons dans un premier temps de démystifier un peu les choses. Un marché financier efficient n’est aucunement un lieu occulte où l’on pratique la numérologie caba- listique, ni une fabrique de tra- ders roulant sur l’or. C’est avant tout un lieu dématérialisé où se rencontrent une épargne et des entreprises avec des besoins de financement. De ce point de vue, il s’agit pour les entreprises d’un
A nouveau, nous allons aborder la question de la consolidation, sinon de la sauvegarde tout court de l’épargne des particuliers, face à une inflation qui semble de plus en plus s’ins- crire dans la durée. Puisque face à la flambée des cours des matières premières que nous avons abordée précédem- ment, bon nombre de secteurs vont pâtir d’une perte de compé- titivité face à une demande qui décroche jour après jour à cause de l’inflation. Certains secteurs, à l’instar de l’immobilier, vont bientôt entamer un cycle baissier si ce n’est déjà le cas, avec une quasi-suspension de plusieurs projets immobiliers et un resserrement du crédit, qui ne va certainement pas arran- ger les choses. Car en raison du maintien du taux directeur à 1,5% par Bank-Al-Maghrib, la seule alternative pour les banques face aux taux négatifs et aux risques que constituent les créances en souffrance, est d’afficher une plus grande vigilance dans son acti- vité de crédit, et de privilégier des placements à taux relativement élevés et sûrs comme les bons du Trésor à 30 ans, dont les taux dépassent les 3,2%. Cependant, la temporalité autant Par Rachid Achachi, chroniqueur, DG d'Arkhé Consulting
Les marchés financiers sont caractérisés par un faible niveau de capi- talisation au vu du poten- tiel de l’écono- mie marocaine
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