11
BOURSE & FINANCES
FINANCES NEWS HEBDO
JEUDI 14 JUILLET 2022
www.fnh.ma
communications et de plus en plus les technologies de l’information (IT). Car il s’agit de besoins dit primaires dans le cas des deux premiers, et à fort potentiel de croissance pour les deux derniers, notamment dans des pays émergents comme le Maroc où la digitalisation des services n’est encore qu’à ses débuts. Mais des risques exogènes (géopoli- tiques, géoéconomiques...) existent même dans ce cas de figure : en témoignent les pénuries actuelles de semi-conducteurs, éléments incontour- nables dans le secteur de l’électronique, de l’automobile et de l’informatique. Cette pénurie étant de plus en plus structurelle en raison d’une raréfaction des compétences en microélectronique, son impact sur les marges des entre- prises du secteur de l’IT autant que sur les coûts de production aura certaine- ment une incidence à long terme sur l’évolution du chiffre d'affaires. Cependant, d’autres facteurs structurels jouent en faveur du secteur, notamment pour les PME à fort potentiel comme «Disty Technologie». Premièrement, la dynamique de digi- talisation qui a connu une accélération depuis le début de la pandémie COVID- 19. L’Etat autant que le privé comptent y mettre les moyens dans un désir de réduction des coûts et d’amélioration de la compétitivité. Deuxièmement, le télétravail et l’éduca- tion à distance. S’étant fortement déve- loppés durant les deux années de la pandémie, ces nouvelles modalités de travail et d’enseignement sont vouées à s’installer dans la durée, voire même à se développer davantage. Pour le secteur de l’IT, il s’agit-là de deux leviers majeurs de croissance. Troisièmement, la taille de l’entreprise. Puisqu’une PME bien dirigée dispose, contrairement à de grandes structures, d’une plus grande flexibilité et agilité face aux fluctuations et aux change- ments de conjoncture. Un avantage de taille, dans un environnement écono- mique de plus en plus incertain. Enfin, l’innovation qui, combinée à la flexibilité des grandes PME, peut repré- senter un réservoir et un potentiel de croissance économique majeur pour ces dernières autant que pour les actuelles et futures start-up. Rappelons que la révolution de l’Internet a été grandement portée par des start-up américaines qui ont su contourner les barrières capi- talistiques en misant sur l’innovation,
autant sur le plan technique que celui du management et de la communication. Le cadre fiscal et l'environnement techno- logique, culturel et économique s’y prê- taient tout naturellement aux Etats-Unis. Pour conclure, l’avenir de la Bourse de Casablanca réside probablement dans sa capacité à aider, convaincre et accompagner les PME à fort potentiel de croissance, de leur statut initial de start- up jusqu’à leur introduction en Bourse.
Pour les épargnants et petits inves- tisseurs, cela représente de nouvelles opportunités de placement et de diversi- fication de leurs portefeuilles financiers, à travers un investissement défensif et, par conséquent, à moyen et long terme dans les solutions de demain, avec des rendements intéressants et des risques mesurés. Quant au gouvernement, peut- être est-il temps de libérer le potentiel des PME, à travers la mise en place
d’un cadre fiscal et d’un code du travail plus adéquat et encourageant pour nos entrepreneurs les plus audacieux et les plus sérieux. Car entre les démarches administratives et le fardeau fiscal qui pèse sur les PME, une bonne partie de leur énergie se perd en chemin. Cependant, espérons que l’IPO de Disty Technologie n’est que le prélude à plu- sieurs autres de même envergure et avec le même potentiel. ◆
Made with FlippingBook flipbook maker