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BOURSE & FINANCES
FINANCES NEWS HEBDO
JEUDI 14 JUILLET 2022
www.fnh.ma
◆ L’industrie numérique des fintech au Maroc évolue positivement, mais accuse toujours un retard par rapport à d’autres pays africains. ◆ La volonté de faire du Royaume un hub financier a conduit à la mise en place d’initiatives pour promouvoir la fintech. ◆ Entretien avec Me Nesrine Roudane, avocate au Barreau de Casablanca, médiatrice commerciale et arbitre, et associée responsable du cabinet Roudane & Partners. «Le potentiel des fintech au Maroc pas encore pleinement exploité» Economie numérique
Propos recueillis par Ibtissam Z.
Finances News Hebdo : Comment peut- on situer la fintech dans l’écosystème entrepreneurial et des start-up au Maroc ? Me Nesrine Roudane : Si le terme fintech, qui est la contraction des mots finance et techno- logie, remonte aux années 1980, il en est à ses balbutiements au Maroc. Si une fintech vise à créer et optimiser une inno- vation dans le domaine des services financiers en proposant des services plus efficaces et à moindre coût via des plateformes de finance- ment participatif, avec des outils de gestion de portefeuille en ligne et des solutions de paie- ment sur mobile, elle se place en concurrent aux acteurs traductionnels de la banque et de la finance. Comme les assurtech et les regtech, les fintech connaissent un réel succès mondial, avec des investissements records. Toutefois, la fintech n’occupe pas de place pré- pondérante dans l’écosystème entrepreneurial et des start-up marocaines, que l’on retrouve plutôt impliquées dans les activités de com- merce et réparations (30%), de l’immobilier et services aux entreprises (22%) et des industries manufacturières (15%). Le potentiel des fintech au Maroc n’est donc pas encore pleinement exploité. A titre d’exemple, l’une des dernières levées de fonds effectuées par une fintech marocaine a été opérée en juillet 2021 par YallaXash auprès de Maroc Numeric Fund pour un montant de 6 millions de dirhams. Néanmoins, les autorités marocaines et les opé- rateurs économiques ont pleinement conscience du manque de dynamisme de ce secteur dans l’écosystème entrepreneurial national et semblent déterminés à y remédier. La volonté de faire du Royaume un hub financier a conduit
L’une des der- nières levées de fonds effectuées par une fintech marocaine a été opérée en juillet 2021 par YallaXash auprès de Maroc Numeric Fund pour un montant de 6 millions de dirhams.
à la mise en place d’initiatives pour promouvoir la fintech. Ainsi, les autorités marocaines ont pour projet d’instaurer un cadre favorable à l’innovation en renforçant l’accès des entreprises à la recherche et au développement et en créant un cadre juri- dique et fiscal encourageant l’entrepreneuriat. F.N.H. : Comment évolue cette industrie numérique dans le Royaume ? N. R. : L’industrie numérique des fintech au Maroc évolue positivement, mais accuse tou-
jours un train de retard par rapport à d’autres pays africains. En effet, le Maroc a récupéré 0,07% des inves- tissements en fintech sur le continent africain en 2020, ce qui constitue une nette amélioration par rapport aux années précédentes; une évolution qui demeure toutefois presque résiduelle par rapport aux investissements au Nigeria, Kenya, Afrique du Sud ou encore Égypte plus récem- ment. En dépit de ce retard, l’avancée d’autres pays africains en matière de fintech demeure un élé-
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