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CULTURE
FINANCES NEWS HEBDO
JEUDI 14 JUILLET 2022
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mier souffle - avec un peu d'habitude. Très prolifique, il signe des composi- tions échevelées, des improvisations lumineuses, d'un jazz où se fondent sa culture arabe et son imprégnation occi- dentale : « plus oriental, mais pas tout à fait, et davantage occidental, mais pas complètement », glose une consœur. Ce chantre de la paix, de la tolérance et de l’amour a ravi le public en livrant des extraits de son dernier album, « Capacity to love », dont la sortie est prévue en novembre, au point qu’il ne pouvait se retenir d'applaudir à chaque effleure- ment des aigus au-delà du contre ut, contre Fa ou contre sol. Une ode d’une belle eau où se combinent des airs de rock, de hip-hop et de pop. Il avait lit- téralement rayonné sur scène et investi chaque note d’une ferveur communica- tive. Réclamé par le public, ce messager jovial de la liberté poussa sa sublime, inédite et intemporelle « Beyrouth », et c’est la joie dans les rangs. Charmes suaves Une édition qui nous a agrémentés d’une suite non interrompue de moments tan-
sion que vous êtes à l’intérieur de son corps. En l’écoutant jouer, c’était comme si l’instrument était une extension de son corps, un mégaphone pour son âme », avance un amateur de rare groove. Celles et ceux qui les ont vu retourner la scène, ne s'en sont toujours pas remis. Lorsque Maâlem Hamid El Kasri et ses Koyous rejoignirent l’ensemble pour une performance (fruit d’une résidence artistique organisée par le festival), les gnaouas ne passèrent pas inaperçus, apportant quelques beaux moments d’émotion. La trompette de Truffaz et le guembri du maâlem s’embrassèrent dans une ambiance survoltée. « Le lien entre ces deux mondes, le jazz et le gnaoua, c’est le rythme. C’est le découpage du temps qui est en trois : ta ta ta, ta ta ta, ta ta ta… Fulgurances et pulsations quand elles se retrouvent, il y a des étincelles, du feu (...) je pense que la musique africaine est les racines du jazz. Les Africains qui sont venus aux Etats-Unis ou même au Brésil, ont donné naissance à un certain type de rythme que l’on a pas en Europe. Ca vient de l’Afrique ! », rappelle Erik. Et d’en rajouter : « J'ai joué deux morceaux
de mon répertoire (...) C’était avant tout une affaire de partage, de joie, de spon- tanéité. Le retour aux racines est toujours une bonne chose. Cela permet d’élaborer une nouvelle musique, un autre son… C’est la meilleure preuve de vitalité ». La transe au bout des doigts, Hamid El Kasri sortit ses «démons». A l’immense joie d’une foule pour qui « Khalimbara », « Negcha » ou « Hamdouchia » n’avaient aucun secret. Aussi, les répétait-elle à tue-tête. Et Casa Anfa tanguait sous les pas de danse de spectateurs franche- ment déchaînés. Ce concert-là mérite une place de choix dans les annales de Jazzablanca. 23h. On prolonge l’oxygénation avec le show du trompettiste franco-libanais Ibrahim Maalouf. Décontracté, en jean, baskets et tee-shirt blanc, le trompet- tiste était heureux d'être là, et ça se voyait. Dans la galaxie du jazz, ce gus a depuis un bail constitué une planète à part en développant une façon dif- férente de faire sonner son instrument - reconnaissable entre mille. Comme on peut reconnaître celle de Miles Davis, Chet Baker ou Clifford Brown au pre-
Le lien entre ces deux mondes, le jazz et le gnaoua, c’est le rythme. C’est le découpage du temps qui est en trois : ta ta ta, ta ta ta, ta ta ta… Fulgurances et pulsations quand elles se retrouvent, il y a des étin- celles, du feu.
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