Découvrez le numéro 981 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc
Du 7 avril 2023 - 8 DH - N° 1103
PREMIER HEBDOMADAIRE DE L'INFORMATION FINANCIÈRE AU MAROC
Directeur de la publication : Fatima Ouriaghli
Fonds Mohammed VI pour l'investissement Le recrutement des sociétés de gestion des fonds thématiques pour très bientôt P. 25
Mohamed Benchaaboun, DG du Fonds Mohammed VI pour l’investissement
La folle course au verdissement DÉCARBONATION INDUSTRIELLE
● Le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières, instauré par l’UE, entrera entièrement en vigueur le 1 er janvier 2026, avec une période transitoire allant du 1er octobre 2023 au 31 décembre 2025.
P. 26/27
BMCI
Santé
«Nous avons pris des décisions pragmatiques»
Après son IPO, Akdital prépare le coup d’après
P. 11
P. 12
Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massira El Khadra, Casablanca - Tél. : (0522) 98.41.64/66 - Fax : (0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma
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S OMMAIRE
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> Actualité
Voyons voir : Tunisie, L’asphyxie
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Ça se passe au Maroc
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Ça se passe en Afrique
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Ça se passe dans le Monde
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> Bourse & Finances
Par Fatima Ouriaghli Editorial
Point Bourse Hebdo : Les vendeurs conservent la main
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au 1 er trimestre
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Financement de l’entreprise : Les fonds d’investisse-
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ment encore à la traîne !
Inflation
Entreprises cotées : Une capacité bénéficiaire en repli
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Bourse : Faut-il s’attendre à une reprise au 2 ème
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> Focus agricole
I l va falloir s’y faire : l’inflation s’est incrustée dans le quoti- dien des Marocains. Et elle est là pour encore longtemps. Traduisant, tant s’en faut, l’inefficacité des mesures prises jusqu’à présent par le gouvernement. Les niveaux de prix élevés des produits alimentaires notamment s’apparentent de plus en plus, dans la conscience collective, à une certaine nor- malité. Car ce phénomène inflationniste que nous vivons actuel- lement n’est point ponctuel, mais plutôt structurel. D’ailleurs, selon les derniers chiffres du HCP, au premier trimestre 2023, les pressions inflationnistes se seraient accentuées, avec une hausse des prix à la consommation de 9,4%, au lieu de +8,3% au trimestre précédent et +4% un an plus tôt. La composante alimentaire enregistre une hausse historique de +18,2%, tandis que les prix des produits non-alimentaires auraient augmenté de 3,5%. Si les ménages marocains l’ont mauvaise, leur pouvoir d’achat étant sérieusement laminé depuis plusieurs mois, le gouverne- ment, lui, reste dans sa zone de confort, se contentant, de temps à autre, de quelques sorties pour pacifier les esprits rebelles. Soit en agitant les montants mobilisés pour soutenir les produits subventionnés et les transporteurs routiers, soit en affichant sa détermination à combattre les pratiques des intermédiaires et autres spéculateurs. L’Exécutif est conforté dans sa posture par le crédit que lui accordent les institutions financières internationales. Le Fonds monétaire international (FMI) en l’occurrence vient d’approuver un accord de deux ans en faveur du Maroc au titre de la ligne de crédit modulable (LCM) d'un montant d'environ 5 milliards de dollars. Pour justifier cet accord, le FMI avance entre autres que «les politiques macroéconomiques et le cadre institutionnel très solides du Maroc ont permis à son économie de rester rési- liente face aux multiples chocs négatifs qui se sont produits au cours des trois dernières années, notamment la pandémie, les deux sécheresses et les retombées de la guerre de la Russie en Ukraine». De son côté, la Banque mondiale (BM) a approuvé le troisième Prêt de politique de développement (PPD) de 450 millions de dollars en faveur du Royaume, afin de développer l’inclusion financière et numérique, en complément des deux financements précédents. Bref, résumons : le gouvernement est dans ses aises, appuyé par la BM et le FMI, et les ménages se démènent de leur côté pour joindre les deux bouts, chahutés par la cherté de la vie. Quid des entreprises ? Leurs dirigeants se sentent, eux aussi, principale- ment menacés par les risques que sont l’inflation et la volatilité macroéconomique, selon l’étude CEO Survey Maroc, de PwC. u L’EXÉCUTIF DANS SES AISES
semestre ?
Viandes rouges : La sécheresse a mis à nu les fai-
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BMCI : «Nous avons pris des décisions pragmatiques»
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blesses de la filière
Santé : Après son IPO, Akdital prépare le coup d’après
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> L'univers des TPME
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Employabilité des jeunes : Fès-Meknès prête main-
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forte à ses entrepreneurs
> Développement durable
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Entretien avec Adil Gaoui : Hydrogène vert, «Le Maroc
a tous les atouts pour devenir un pionnier mondial de
l'industrie H2»
Hydrogène vert : Faut-il opter pour l’électrolyse ?
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> Politique
Renchérissement des prix : Le gouvernement Akhannouch peut-il étouffer la grogne sociale ?
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> High-tech
Intelligence artificielle : Un potentiel révolution- naire pour l'humanité, mais à quel prix ? 42
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> Economie
Fonds Mohammed VI pour l'investissement : Le recru-
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tement des sociétés de gestion des fonds thématiques
pour très bientôt
Décarbonation industrielle : La folle course au verdis-
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sement
Entretien avec Zayd Idrissi Regragui : Maroc-
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Royaume-Uni, «Le Brexit offre d’excellentes opportu-
nités pour les marques marocaines»
Immobilier : Le locatif a toujours le vent en poupe
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malgré une conjoncture difficile
Economie bleue : Une… pêche aux multiples trésors
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Entretien avec Abdellatif Komat : Entrepreneuriat
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estudiantin, «L’université est un espace de développe-
ment des compétences managériales»
Tourisme : L’ONMT lance «Light in Action»
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• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com • Directeur des rédactions & Développement : David William • Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Youssef Seddik, Khalid Aourmi, Réda Kassiri Houdaifa, Ibtissam Zerrouk, Malak Boukhari, Meryem Ait Ouaanna, • Révision : Mohamed Labdaouat • Directeur technique & maquettiste : Abdelillah Chamseddine • Mise en page : Zakaria Beladal • Assistantes de direction : Amina Khchai • Département commercial : Samira Lakbiri, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah, Nahla Sahlal • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sochpress • Tirage entre 15.000 et 18.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05
V OYONS VOIR
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Tunisie L’asphyxie
Par D. William
L a Tunisie traverse une période très mouvementée tant sur le plan politique qu’économique. Le président Kaïs Saïed a pro- gressivement phagocyté l’es- pace politique depuis qu’il a pris le pou- voir en 2019. Du pouvoir, toujours plus de pouvoir pour un président omnipo- tent, qui gouverne le pays par décrets, réduisant le Parlement à une coquille vide spectatrice du jeu politique qui se joue devant elle. Ce n’est pas pour rien que l’opposi- tion, qui décrie vivement le proces- sus politique en cours, appelle régu- lièrement à la démission de Saïed. Une opposition brimée, persécutée, muse- lée, sur fond d’arrestations arbitraires. Aujourd’hui, être opposant du président de la République, c’est tracer les sillons qui te conduisent vers un embastille- ment inévitable. Car dans l’entende- ment de l’homme au pouvoir, s’opposer à lui et critiquer ses choix et décisions politiques, est un acte criminel et de traitrise susceptible de nuire à la sécu- rité de l’Etat. Politiciens, juges, journa- listes, membres de la société civile…, ils sont nombreux actuellement à avoir payé cher leur véhémence, à travers un séjour derrière les barreaux. Ce 4 avril, Amnesty International appe- lait d’ailleurs à la libération des oppo- sants politiques arrêtés. «Les autori- tés tunisiennes doivent abandonner une enquête pénale visant au moins 17 personnes, notamment des opposants politiques, sur la base d’accusations infondées de complot et libérer toutes les personnes appréhendées dans le cadre de l’enquête» , dénonce l’organi- sation internationale, qui fait état d’une vague plus large d’arrestations visant des personnalités publiques depuis le 11 février. Décrié sur le terrain politique, Saïed l’est aussi pour ses rapports aux migrants. Son discours de haine contre les Subsahariens fait toujours des vagues. Forcément, lorsqu’un chef d’Etat affirme que les «hordes de migrants illégaux» en
provenance des pays africains subsa- hariens s'inscrivent dans «un plan crimi- nel visant à modifier la composition du paysage démographique de la Tunisie » et sont à l'origine «de violences, de crimes et de pratiques inacceptables» , cela crée de l’indignation. C’est pourquoi le Comité des Nations unies pour l'élimination de la discrimi- nation raciale a fermement réagi, mardi dernier, demandant aux autorités tuni- siennes de cesser les «discours de haine raciste». Le Comité se dit ainsi «profon- dément préoccupé par une recrudes- cence des discours de haine raciale ou xénophobe en Tunisie à l'encontre des migrants des pays subsahariens, sur les réseaux sociaux et certains autres médias, y compris les discours de haine raciste tenus par des personnalités pri- vées et des partis politiques». Au fait, que veut vraiment Kaïs Saïed ? Gouverner ad vitam æternam, dans une Tunisie débarrassée des migrants sub- sahariens. Peut-être nourrit-il aussi le rêve de mourir au pouvoir. Comme ce dont rêvent certains chefs d’Etat afri- cains. Aujourd’hui, force est d’admettre que
Kaïs Saïed est grisé par le pouvoir. Ce qui le pousse à asphyxier la vie politique et sociale, mais également l’économie du pays. Le taux d’inflation atteint 10,4% en février 2023, pour un taux de chômage à 15%. La note sou- veraine de la Tunisie a été abaissée à «risque élevé» par Moody’s, qui évoque un «risque de défaut de paiement de la dette». L’instabilité politique du pays et le risque d’explosion, auquel s’ajoute le discours xénophobe de Saïed ont amplifié la méfiance des institutions financières internationales. Le 6 mars dernier, la Banque mondiale a ainsi décidé de reporter sine die l’examen du Cadre du partenariat pays avec la Tunisie (2023-2027). Pour l’heure, le partenariat bilatéral est donc rompu. Parallèlement, la Tunisie négocie depuis plusieurs mois un prêt de 1,9 milliard de dollars avec le FMI, enveloppe qui devrait apporter un bol d’air frais à une économie en déliquescence. Voilà le visage qu’offre actuellement la Tunisie de Saïed. Un président qui semble avoir terni l’esprit de la «Révolution de jasmin» pour semer les miasmes d’un pouvoir autocratique. ◆
Être opposant du président de la République, c’est tracer les sillons qui te conduisent vers un embas- tillement inévi- table.
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Ç A SE PASSE AU MAROC
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Une garantie de l'Etat pour permettre à BAM de fournir une liquidité d’urgence en faveur des banques
L e Conseil de gouvernement de ce jeudi 6 avril a adopté un décret, précisant les conditions et les modalités permettant à l'Etat d'offrir une garantie à BAM pour couvrir les besoins de liquidités urgents des banques. L’article 67 de la loi n°40-17 portant statut de Bank Al-Maghrib (BAM) précise que dans le cadre de l’exercice de sa mission de contribution au maintien de la stabilité financière, BAM peut fournir, à titre discrétionnaire, une liquidité d’urgence (ELA) en faveur d’un établissement de crédit ayant des difficultés de liquidité et présentant des doutes quant à sa solvabilité, sous réserve de dis- poser de la garantie de l’Etat en couverture de ces opérations. Les conditions d’octroi de la garantie de l’Etat sont fixées par voie réglementaire. Cette garantie, octroyée par l’Etat à Bank Al-Maghrib, à titre exceptionnel, dans le cadre du maintien de la stabilité financière, vise la préservation de la solidité financière de celle-ci suite à la fourniture de liquidités d’urgence à des établis- sements de crédit. Les grandes lignes de ce projet de décret se présentent comme suit : • Le champ d’application de la garantie de l’Etat : Cette garantie couvre les liqui- dités d’urgences octroyées à des établissements de crédit ayant des problèmes de liquidité et présentant des doutes quant à leur solvabilité dans le cadre du maintien de la stabilité financière; • Les conditions d’éligibilité à la garantie de l’Etat : l’appréciation de ces condi- tions est laissée à BAM à travers la définition des critères qualitatifs et quanti- tatifs; • Les conditions préalables devant être réunies avant l’octroi de la garantie : (i) le lien avec la stabilité financière, (ii) la banque concernée par l’octroi de la liquidité d’urgence rencontre des problèmes de liquidité et présente des doutes au plan de la solvabilité, et (iii) que celle-ci ait épuisé toutes les autres voies possibles de refinancement avant la demande de la garantie de l’Etat par BAM ; • La durée de la garantie de l’Etat : Cette garantie a une durée maximale de
trois mois qui peut être prorogée suite à l’accord de l’autorité gouvernementale chargée des finances ; • Les modalités d’octroi de la garantie de l’Etat : La garantie est accordée, au cas par cas, après une demande motivée formulée par BAM. Elle est assortie d’une commission supportée par l’établissement de crédit bénéficiaire de la liquidité d’urgence ; • La suspension de la garantie de l’Etat : Elle est levée à la fin de la liquidité d’urgence ou suite à son remboursement par anticipation ; • Echange de données aux fins d’octroi de la garantie de l’Etat : une conven- tion d’échange d’informations, entre le Ministère chargé des finances et Bank Al-Maghrib précisera les modalités techniques de cet échange. ■
L’inflation grimpe à 9,4% au 1 er trimestre A u premier trimestre 2023, les pressions inflationnistes se seraient accentuées, avec une hausse des prix à la consommation de 9,4%, au lieu de +8,3% au trimestre précédent et +4% un an plus tôt. C’est au niveau des prix de la composante alimentaire où ces pressions se seraient le plus manifestées, avec une hausse historique de +18,2%, tandis que les prix des produits non-alimentaires auraient augmenté de 3,5%, indique le haut-commissariat au Plan. Le maintien à des niveaux élevés à la fois des prix des produits alimentaires frais (+2,4 points de contribution) et hors frais (+4,4 points), sous l’effet de dispo- nibilités plus restreintes, se serait accompagné par la revalorisation des prix des tabacs en ce début d’année, après quatre trimestres de stagna- tion. En particulier, la contribution à l’augmentation de l’inflation globale aurait chacune dépassé 1 point pour les légumes frais, les viandes et les huiles. Le déficit pluviométrique et le renchérissement des coûts de pro- duction (semences, aliments de bétail...) auraient négativement affecté la production de ces denrées. La hausse de l’inflation aurait résulté également, mais à un moindre degré, d’un accroissement des prix des services de 2,1%, après +1,9% au quatrième trimestre 2022, reflétant les hausses des prix des restau- rants et hôtels et des forfaits touristiques. A l’inverse, les prix de l’énergie auraient ralenti à +7,8%, au lieu de +14% un trimestre auparavant, en rai- son du repli des cours internationaux du pétrole et des produits raffinés. Ceux des produits manufacturés auraient poursuivi leur progression au même rythme qu’au quatrième trimestre 2022, soit + 4,4%. L’inflation sous-jacente, qui exclut les prix soumis à l’intervention de l’Etat et les produits à prix volatils, aurait poursuivi avec vigueur son trend haussier, pour s’établir à +8,4% au premier trimestre 2023, après +7,6% au trimestre précédent et +3,5% au cours de la même période de 2022, tirée principalement par l’augmentation continue des prix de sa composante alimentaire responsable de 70% de la hausse. ■
Le FMI accorde une ligne de crédit modulable de 5 Mds $ au Maroc L e Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approu- vé lundi un accord de deux ans en
faveur du Maroc au titre de la ligne de crédit modulable (LCM), conçue pour la prévention des crises, d'un montant d'environ 5 milliards de dollars. «Le Maroc remplit les conditions requises pour bénéficier de cette LCM en raison de ses très solides politiques économiques, cadres institutionnels et fondamentaux éco- nomiques, ainsi que de son engagement à maintenir ces politiques à l'avenir» , a indiqué le FMI. L'accord renforcera les réserves exté- rieures du Maroc et fournira une assurance temporaire contre les risques extrêmes plau- sibles sur une base temporaire. «Les politiques macroéconomiques et le cadre institutionnel très solides du Maroc ont permis à son économie de rester rési- liente face aux multiples chocs négatifs qui se sont produits au cours des trois dernières années, notamment la pandémie, les deux sécheresses et les retombées de la guerre de la Russie en Ukraine», a signalé Antoinette Sayeh, Directrice adjointe générale du FMI et présidente par intérim du Conseil. La responsable du FMI note cependant que
malgré sa résilience, l'économie marocaine «reste vulnérable à une détérioration de l'environnement économique et financier mondial, à une volatilité accrue des prix des matières premières et à des sécheresses récurrentes. Dans ce contexte, l'accord de la LCM renforcera les coussins extérieurs du Maroc et fournira au pays une assurance supplémentaire contre les risques extrêmes». «Les autorités ont l'intention de considérer le dispositif de la LCM comme une mesure de précaution et d'y mettre fin dès que la période de 24 mois sera écoulée, en fonction de l'évolution des risques» , a ajouté Sayeh. Depuis 2012, le Maroc a bénéficié de quatre accords successifs au titre de la ligne de précaution et de liquidité (LPL), d'un montant d'environ 3 milliards de dollars chacun. ■
Ç A SE PASSE EN AFRIQUE
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L e taux de l'inflation a augmenté de 0,8% en mars par rapport à février, en raison d'une augmen- tation du coût des aliments et des services publics tels que l'eau, l'électricité, le gaz et d'autres combustibles. De nouvelles données du Bureau national des statistiques du Kenya (KNBS) montrent que l'indice des prix à la consommation (IPC) est passé de 130,13 en février à 131,18 en mars, après que les prix des aliments et des boissons non alcoolisées ont augmenté de 1,6 % au cours de la même période. Toutefois, l'inflation annuelle est restée stable à 9,2% en mars. Elle a été entraînée par une hausse de 13,4% des prix des aliments et des boissons en mars de cette année par rapport au même mois de l'année dernière. ■ Kenya : L’inflation progresse en mars
Tunisie La Banque mondiale table sur une croissance écono- mique de 2,3 % en 2023
L a Tunisie devrait réaliser une croissance économique de 2,3 % en 2023, à condi- tion que des réformes structu- relles « suffisamment ambitieuses » soient adoptées, selon la Banque mondiale. Ces prévisions sup- posent la finalisation de l'accord avec le Fonds monétaire interna- tional (FMI) au cours du premier semestre de 2023 et la mobilisation d'un financement suffisant pour couvrir les besoins extérieurs et budgétaires, souligne la BM dans son récent bulletin de conjoncture consacré à la Tunisie. Elles sup- posent, également, la concrétisa- tion des réformes fiscales dans la Loi de Finances 2023, dont celles relatives aux subventions et à l’éli- mination des obstacles entravant la concurrence. Selon la Banque, ces prévisions sont basées sur le taux de croissance des deux der- niers trimestres de 2022, période présentant des conditions simi- laires à celles susceptibles de pré- valoir en 2023, en termes de prix des matières premières et d’incer- titude autour des conditions de financement. ■
Ç A SE PASSE DANS LE MONDE
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L'inflation ralentit à 6,9% en Europe, mais reste préoccupante
L’ inflation poursuit sa décrue en Europe grâce à une accalmie des tarifs de l'éner- gie, mais à 6,9% en mars, la hausse des prix reste élevée et s'accélère encore dans l'alimentation. La bataille pour ramener l'inflation sous l'objectif de 2% s'annonce encore longue pour la Banque centrale européenne (BCE), qui devrait poursuivre ses hausses de taux. Le risque est qu'elle freine trop brutalement l'éco- nomie, en restreignant les crédits, et déstabilise le secteur bancaire après la faillite de la banque américaine SVB et le sauvetage de Credit Suisse. L'inflation annuelle dans la zone Euro a reculé L es prix du pétrole ont bondi lundi au len- demain de l'annonce surprise par plusieurs grands pays exportateurs d'une réduction drastique dès mai de leur production, dans le but de faire remonter les cours après la récente chute. Au total, huit des 23 membres de l'Opep+, qui réunit l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses partenaires, sont concer- nés, avec au premier rang l'Arabie Saoudite. L'alliance a pris note lundi de ces « ajustements volontaires » de production, à l'issue d'une réu- nion technique par visioconférence (JMMC) pré- vue de longue date. A l'unisson de ses membres, elle a assuré qu'il s'agissait « d'une mesure de précaution visant à soutenir la stabilité du mar-
en mars pour le cinquième mois consécutif, plus fortement que ce que prévoyaient les experts interrogés par Factset et Bloomberg qui tablaient en moyenne sur 7,1%, et après 8,5% en février. ■
Turquie Nouvelle décrue de l'inflation en mars à 50,51% sur un an
L’ inflation en Turquie a poursuivi sa décrue en mars pour le cinquième mois consécutif à 50,51% sur un an, selon les données officielles
Le pétrole flambe après des coupes choc de production
publiées lundi. Sur un mois, les prix à la consom- mation ont augmenté de 2,29%. Comparé au pic d'octobre, quand la hausse des prix à la consom- mation avait atteint 85,5% - un niveau inédit depuis juin 1998 -, cette baisse continue depuis le mois de novembre est une bonne nouvelle pour le président Recep Tayyip Erdogan à six semaines de l'élection présidentielle du 14 mai, à laquelle il est de nouveau candidat. En février, l'inflation avait atteint 55,2% sur un an. Ce tassement s'explique, selon les experts, par un «effet de base», les prix ayant continué à aug- menter mois après mois, mais moins fortement qu'un an plus tôt. ■ La Finlande rejoint l'Otan, tournant historique pour l'Alliance
ché pétrolier ». Mais pour les analystes, il s'agit surtout d'en- granger «des revenus» supplémentaires. ■
Zone Euro : Le taux de chômage stable en février à 6,6%
L e taux de chômage dans la zone Euro est resté stable en février à 6,6% de la population active, son plus bas niveau historique comme en janvier, selon les données d'Eurostat. Il est en baisse de 0,2 point par rapport à février 2022. L'indicateur se situe à son plus bas niveau depuis que l'Office européen des statistiques a commencé à compiler cette série en avril 1998. Le chiffre de janvier a été revu après avoir été d'abord annoncé à 6,7%. Le taux de chômage des pays partageant la monnaie unique avait fortement chuté à partir de mi-2021 grâce à la forte reprise post-Covid, qui a succédé à une récession historique. Mais il stagne ou reflue légèrement ces derniers mois. Pour l'ensemble de l'UE, il a atteint 6% en
A près trois décennies de non ali- gnement militaire, la Finlande rejoint mardi l'Otan, un tournant straté-
gique provoqué par l'invasion de l'Ukraine par la Russie. « C'est bien sûr un grand jour pour la Finlande (...) C'est aussi une bonne chose pour l'Otan», a souligné le ministre finlandais de la Défense, Antti Kaikkonen . Mais pour Moscou, il s'agit surtout d'une «nou- velle aggravation de la situation », selon le porte- parole de la présidence russe, Dmitr Peskov. « L'élargissement de l'Otan est une atteinte à notre sécurité et à nos intérêts nationaux », a-t-il déclaré à la presse. ■
février, en baisse de 0,1 point sur un mois et de 0,2 point sur un an. Globalement, le marché du travail résiste plutôt bien au net ralentissement de la croissance, provoqué par la guerre en Ukraine et la flambée de l'inflation. ■
B OURSE & F INANCES
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Point Bourse Hebdo
Evolution de l'indice Masi depuis mars 2022
Les vendeurs conservent la main au 1 er trimestre ◆ Le marché a enregistré une baisse de 3% au premier trimestre. ◆ La prime de risque se maintient à des niveaux particulièrement élevés.
gés de la cote. Ceux-ci ressortent en fait en léger recul de 0,8% à 28,6 milliards de DH. Des réalisations qui confirment le constat de ralentissement de la crois- sance et de l'activité, avec une contrac- tion remarquable des marges au deu- xième semestre. Un point positif pour les actions semble être intégré par les investisseurs depuis début mars : le risque haussier sur les taux, susceptible d'accélérer les sorties de flux des actions, n'est plus un sujet, du moins pour les semaines à venir. De quoi limiter, un tant soit peu, la pression sur les actions. Mais cette maigre conso- lation pour les investisseurs en actions est loin de compenser les risques éco- nomiques qui planent toujours, avec une croissance en berne et une inflation qui refuse de redescendre. D’ailleurs, la prime de risque du marché actions se maintient à des niveaux par- ticulièrement élevés à 8,9%, son plus haut niveau des 10 dernières années. Ceci, compte tenu du maintien d’un cli-
mat d’incertitudes aussi bien au niveau national qu’à l’international et de la forte volatilité induite par l’hyper-sensibilité du marché boursier aux facteurs exogènes. Bilan du trimestre Au terme de ce trimestre, 7 secteurs ont terminé en hausse, 15 en baisse et 1 sec- teur est resté stable. Le secteur «Sociétés de portefeuilles – holdings» a réalisé la meilleure performance (+8,54%), devant celui des «Loisirs et hôtels» (+7,02%) et de la «Santé» (+3,99%). A l’opposé, le secteur «Chimie» (-19,88%) a accusé le plus fort repli, suivi de celui de l'électricité (-12,57%) et du «Pétrole et gaz» (-11,18%). Le volume global des échanges au pre- mier trimestre s'est élevé à plus de 5,23 Mds de DH sur le marché central. Sur le podium des transactions des valeurs, Attijariwafa bank figure en tête avec un volume de 984,27 MDH, suivie de Maroc Telecom (890,41 MDH) et de BCP (457,27 MDH). ◆
L’ enthousiasme des opé- rateurs ce trimestre a tantôt été nourri par la consolidation sur le volet des taux, tantôt tempéré par des indicateurs économiques peu rassurants. La Bourse de Casablanca n’est finalement pas parvenue à s'ex- traire de l'aversion au risque qui la pour- suit depuis des mois et termine les trois premiers mois de l’année en baisse de 3,07% pour le Masi. Pressions inflationnistes accentuées, hausse des taux, baisse de la demande intérieure et de la croissance sont les principaux facteurs qui ont pesé sur les actions ce trimestre. À cela s’ajoute le resserrement des marges des entre- prises cotées induit par la hausse des prix. Sur ce point, les gérants et analystes ont en effet pris le temps cette semaine d’affiner les calculs des bénéfices agré- Par Y. Seddik
Le volume global des
échanges au premier tri- mestre s'est élevé à plus de 5,23 Mds de DH sur le mar- ché central.
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BOURSE & FINANCES
FINANCES NEWS HEBDO
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Financement de l’entreprise
◆ En 2022, les banques ont accordé 504 milliards de DH de crédits aux entreprises, alors que les fonds d’investissement n’ont débloqué que 10 milliards de DH entre 2011 et 2021. Les fonds d’investissement encore à la traîne !
par poser correctement le problème. «On a tou- jours parlé de l’accès au financement comme un problème structurel. Mais le vrai problème, c’est plutôt l’insuffisance des fonds propres qui fait que souvent le niveau d’endettement dépasse les ratios raisonnables; et l’on se retrouve ainsi face à des difficultés» , a-t-il expliqué. Maintenant, pour accom- pagner le secteur privé dont l’investissement devra représenter 2/3 de la FBCF (Formation brute de capi- tal fixe) du Maroc en 2035, le vice-président du GPBM estime qu’il faut travail- ler sur plusieurs plans. Au niveau du secteur bancaire, il a été décidé, à travers plu- sieurs réunions tenues avec le bureau de la CGEM, de travailler main dans la main pour restructurer et étoffer les capacités financières des entreprises. Et, à ce propos, «il y a une première bonne nouvelle : la charte de l’inves- tissement apporte une solu- tion à la problématique des fonds propres, parce que selon les territoires et selon un certain nombre de cri- tères, la subvention de l’Etat peut aller jusqu’à 30%. Et c’est ce taux que demandent en général les banques comme fonds propres pour pouvoir financer un projet d’investissement et rendre le dossier bancable», relève El Kettani. Deuxième bonne nouvelle :
le Fonds Mohammed VI pour l’investissement sera mis en œuvre prochainement. Selon le patron d’Attijariwafa bank, ce sera un renfort bienvenu qui devrait insuffler une vraie dynamique vertueuse à l’in- vestissement dans le pays. En effet, «à quatre, c’est- à-dire le Fonds Mohammed VI pour l’investissement, les fonds de Private equity, les banques et Tamwilcom à tra- vers la garantie, il y a vraiment moyen de donner la chance à plusieurs entreprises de réaliser leurs projets d’inves- tissement» , espère-t-il. Rappelons que le finance- ment de l’économie par voie bancaire a terminé 2022 sur une croissance de 7,6%, avec un encours de 1.059 Mds de DH. Et ce, après 3% en 2021 et 4,5% en 2020 où le crédit bancaire a été boos- té par les efforts consen- tis pour renforcer le finan- cement de l’économie en pleine crise liée à la pandé- mie Covid-19, via notamment les dispositifs de Damane Oxygène et Damane Relan ce. Signalons aussi que les der- nières statistiques de Bank Al-Maghrib confirment les propos de Mohamed El Kettani. Elles montrent que le crédit bancaire a été tiré vers le haut par les comptes débi- teurs et les crédits de tréso- rerie qui continuent d’afficher un rythme élevé. Au terme de 2022, ils se sont accrus de 16%, ce qui renseigne sur la montée des difficultés de trésorerie des entreprises. ◆
L’année dernière, le crédit bancaire a été tiré vers le haut
par les comptes débiteurs et les
crédits de trésore- rie qui continuent d’afficher un rythme élevé.
nale de l’industrie, tenue le 27 mars dernier à Casablanca. Pour illustrer son propos, El Kettani a révélé qu’ «à fin décembre 2022, l’encours des crédits accordés aux entreprises a totalisé 504 mil- liards de dirhams (MMDH), en croissance de 12% par rapport à fin décembre 2021, en pleine période de crise, dont 100 Mds de DH de cré- dits à l’équipement».
L e système de finan- cement des entre- prises au Maroc a encore du mal à s’aligner sur le standard des économies modernes. En effet, le mar- ché des capitaux ne parvient toujours pas à prendre les devants sur les crédits ban- caires traditionnels. Et, mal- heureusement, cette situation risque de perdurer encore, puisque dans «l’essentiel des financements qui se font en faveur des entreprises marocaines aujourd’hui, l’écrasante majorité provient des banques», a notam- ment rappelé Mohamed El Kettani, vice-président du Groupement profession- nel des banques du Maroc et PDG d’Attijariwafa bank, lors de sa participation au panel sur le «financement de l’investissement productif» organisé en marge de la 1 ère édition de la journée natio- Par A. Diouf
Au Maroc, le marché des capitaux ne parvient toujours pas à prendre les devants sur les crédits bancaires tra- ditionnels.
Seulement 240 entre- prises accompagnées en dix ans
En face, la contribution des fonds d’investissement est très, très limitée. Puisqu’entre 2011 et 2021, ces fonds ne sont parvenus à accompa- gner que 240 entreprises avec un cumul d’investisse- ments de seulement 10 Mds de DH. C’est un gap gigantesque ! Que faut-il donc faire pour remédier à cette situa- tion ? Selon El Kettani, il faut d’abord commencer
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Entreprises cotées
◆ Les entreprises dégagent 28,6 milliards de DH de bénéfices. ◆ Les banques cotées engrangent des profits record. ◆ La masse de dividende a nettement baissé. Une capacité bénéficiaire en repli S ans surprise, les entreprises cotées ont succombé à la dégradation de l’en- vironnement macro- (astreinte de l’ANRT et redres- sement fiscal) et la baisse des marges des industries n’ont pas été intégralement com- pensés par l’effet prix favo- rable constaté par la quasi- totalité des secteurs industriels ainsi que par l’amélioration du coût du risque des banques, explique BKGR. Par Y. Seddik
2022, les banques marocaines cotées en Bourse signent un nouveau record de profits. A contrario, la contribution négative provient à hauteur de 65% de Maroc Telecom en raison de l’impact négatif de l’astreinte de l’ANRT et du contrôle fiscal de 618 millions de DH, et de 18% du ralentis- sement du secteur «Matériaux de construction», compte tenu notamment d’un effet volume défavorable. Précisons que 46 sociétés, représentant 66% de la capi- talisation boursière totale, affichent en 2022 une capa- cité bénéficiaire en progres- sion contre 24 compagnies en baisse. En 2022, les revenus globaux des sociétés cotées enre- gistrent une appréciation de 13,9% en y-o-y à 285,4 mil- liards de DH contre une appré- ciation de 19,4% par rapport à 2019, année normative, por- tés principalement par un effet prix fortement favorable aux valeurs industrielles. En dépit des contraintes réglementaires et fiscales subites en 2022 par IAM et de la forte hausse des intrants pour les autres sociétés industrielles, le résultat d’exploitation par- vient, quant à lui, à pro- gresser de 1,8% à 63,2 milliards de DH. Masse des dividendes en baisse En conséquence, la masse des dividendes globale s’en trouve impactée et recule de
14,7% à 15,2 Mds de DH. La baisse est de 13,8% en ne considérant que les sociétés qui ont communiqué leurs divi- dendes, principalement sous l’effet de la baisse du DPA de Maroc Telecom, affecté par l’astreinte de l’ANRT, et de celui de Ciments du Maroc, dont la capacité bénéficiaire s’est fortement repliée. Attijariwafa bank devient doré- navant le premier pourvoyeur de dividendes de la côte avec le versement annoncé d’une enveloppe de 3,3 Mds de DH, suivie de Maroc Telecom dont la part passe de 24% en 2021 à seulement 13% en 2022, fait remarquer BKGR. Par conséquent, le D/Y des sociétés cotées se fixe à 3,3% contre 3,1% en 2021, sachant que 27 sociétés n'ont pas encore communiqué sur leur politique de distribution. A priori, le rendement du mar- ché boursier devrait demeurer à un niveau comparable à l’his- torique en raison de la baisse de la capitalisation boursière en 2022, qui devrait permettre de compenser le repli de l’en- veloppe de dividendes. Dans ce contexte, et compte tenu de la stabilisation de la capacité bénéficiaire couplée à la baisse de la capitalisa- tion de près de 20% en 2022, le marché boursier marocain traite à hauteur de 19,6x ses bénéfices. Ce qui demeure en deçà de sa moyenne histo- rique de 21,0x (hors 2020) et se révèle être à un des niveaux les plus attractifs des 10 der- nières années. ◆
économique, sur fond d’une inflation persistante. En effet, la compilation des résultats annuels 2022 laisse apparaître une dégradation de la capacité bénéficiaire des entreprises. Selon les calculs de BMCE Capital Global Research, le résultat net part du groupe (RNPG) global recule de 0,8% à 28,6 milliards de DH. Retraité de l'astreinte de l'Agence nationale de réglementa- tion des télécommunications (ANRT) et du contrôle fiscal d'IAM, la capacité bénéficiaire se serait appréciée de 9,8% à 31,7 milliards de DH. En effet, l’impact négatif des éléments exceptionnels sur le RNPG de Maroc Telecom
Les banques font l’exception
Attijariwafa bank devient dorénavant le premier pourvoyeur de dividendes de la cote.
Par branche d'activité, la note fait ressortir une contribution positive provenant à hauteur de 44% de la performance des banques, compte tenu d’une activité commerciale bien orientée et d’une poursuite de la baisse du coût du risque, et de 20% de l’amélioration des résultats des minières suite à la combinaison de plusieurs éléments favorables (effets prix, change et périmètre). D’ailleurs, avec 12,4 milliards de dirhams de bénéfices en
Les résultats annuels des entre- prises au titre de 2022 ressortent en baisse, impactés entre autres par les tensions inflation- nistes.
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Bourse
◆ Malgré un premier trimestre qui s’achève dans le rouge, plusieurs facteurs laissent entrevoir une relance du marché actions au deuxième semestre 2023. Explications. Faut-il s’attendre à une reprise au 2 ème semestre ? C onfronté à des conditions écono- miques incertaines et des risques per- sistants, le marché hausse du taux directeur au mois de mars à 3%, et la per- sistance de l’inflation. lité sur l’essor de l’inflation et des prochaines décisions de la Banque centrale» , lit-on dans la note. du baril et d’une grande partie des matières premières». Des rendements intéres- sants Par Y. Seddik
Pour y répondre, les analystes de Valoris Securities pensent que le sort du marché bour- sier en 2023 dépendrait de 3 principaux facteurs : premiè- rement, la situation budgétaire du Trésor, post-levée, ainsi que l’évolution de la courbe des taux, puis la persistance de l’inflation et des politiques Hawkish des Banques cen- trales pour limiter l’inflation. Et enfin, la capacité des sociétés cotées à assurer une bonne rémunération des actionnaires, malgré le contexte inflation- niste. «Suite à cette levée au T1-2023, le Trésor devrait bénéficier d’un allègement des tensions sur les taux lors des levées de la dette domestique, (..), dans un contexte inflationniste et de hausse du taux directeur. Ainsi, tenant compte aussi des rentrées des recettes fiscales à fin mars, la courbe des taux devrait se stabiliser au T2-2023, dans l’attente de plus de visibi-
En cas de stabilité de la courbe des taux, suivie d’un allège- ment de l’inflation, la montée de l’optimisme quant aux pro- chaines décisions de BAM devrait permettre un revirement des flux du marché obligataire vers le marché actions, qui entrainerait théoriquement une reprise du Masi au deuxième semestre 2023. Inflation et taux directeur L’inflation et les politiques monétaires sont un autre sujet qui préoccupe les investisseurs en Bourse. Le dernier Conseil de BAM 2023 a décidé de rele- ver le taux directeur de 50 pts à 3% afin de prévenir l’en- clenchement de spirales infla- tionnistes auto-entretenues et renforcer davantage l’ancrage des anticipations d’inflation, en vue de favoriser son retour à des niveaux en ligne avec l’objectif de stabilité des prix. BAM prévoit une inflation en
Malgré la dégradation consta- tée des bénéfices, la situation financière de plusieurs sociétés cotées a permis d’assurer le maintien de la rétribution des actionnaires, voire même l’amé- liorer pour certains titres. «Ainsi, l’annonce des résultats de ces sociétés a entraîné une amélio- ration significative de l’intérêt à l’achat sur les titres de la place casablancaise, qui affichent désormais des rendements de dividendes intéressants compte tenu du fléchissement de leurs cours boursiers tout au long des dernières semaines» , notent les analystes. Dans cette confi- guration, certaines sociétés cotées affichent aujourd’hui des D/Y pour cette année plus inté- ressants que les rendements des BDT. En cas de maintien d’un ren- dement de dividende hono- rable sur le marché actions, en parallèle à des décisions de la Banque centrale de hausse des taux moins agressive qu’en 2022, un revirement des flux du marché obligataire vers le marché actions est attendu, qui entrainerait théoriquement une reprise sur le marché au 2 ème semestre 2023. Ceci étant, la solidité de cette relance dépen- drait des prochaines réalisa- tions trimestrielles des sociétés cotées, en plus de la présence d’une confiance à l’égard d’un maintien des politiques de divi- dendes des sociétés cotées, malgré les contraintes écono- miques. ◆
actions a bouclé le premier tri- mestre par une performance négative (-3,07%). Capter une performance positive pour le restant de l’année s’avère-t-il une mission difficile pour les investisseurs ? «Depuis le début de l’année 2023, l’évolution négative de l’indice Masi reflète la prudence des opérateurs du marché à l’égard des retombées écono- miques d’un contexte macro- économique inflationniste sur les sociétés cotées, ainsi que sur l’évolution du taux directeur et le coût de financement du Trésor» , écrit Valoris Securities dans une récente note. Toutefois, estime le bureau de recherche, la récente sortie du Trésor à l’international incite à se demander si cette mesure pourrait indirectement soutenir l’indice Masi, malgré la récente
La courbe des taux devrait se stabiliser au T2-2023, dans l’attente de plus de visibilité sur l’essor de l’inflation.
moyenne de 5,5% en 2023 après 6,6% en 2022, révi- sant ainsi à la hausse leurs dernières prévisions du mois de décembre 2022. «Nous avons certaines rai- sons pour croire à un allè- gement du rythme d’évolu- tion de l’inflation dans les
La stabilité de la courbe des taux devrait offrir un répit au marché actions au cours des prochains mois.
mois à venir», relève Valoris, qui estime qu’«une transmission au Maroc de l’allègement des taux d’inflation à l’international est envisageable durant les pro- chains mois, compte tenu d’un effet de base, en plus de l’im- pact du fléchissement des prix
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BMCI «Nous avons pris des décisions pragmatiques»
◆ Bonne tenue de la rentabilité. ◆ Recentrage sur les actifs à fort potentiel. ◆ Stabilisation de l'IT.
établi à 185 millions de dirhams à fin décembre 2022, soit une hausse de 10,8% par rapport à fin décembre 2021, profitant d'une baisse du coût du risque de 2%. «Ceci reflète une bonne orientation de la qualité de nos risques de portefeuille», se féli- cite Mohamed Fehri, directeur financier du groupe. Le RNPG s'apprécie de 17% au terme de cet exercice que Hicham Seffa qualifie «d'année
Stabilisation du système d'information et offensives à venir dans le digital La banque a pris ces dernières années du retard dans sa straté- gie de transformation digitale à cause d'une refonte du système d'information qui a connu des perturbations. Pour rappel, initiée en 2017 et motivée par des enjeux de sécurisation de l’exploitation et de développement stratégique, la refonte majeure du SI de BMCI, qui a coûté un budget colos- sal incluant le Core Banking -les frais de gestion ayant frôlé le mil- liard de dirhams en 2021-, s’est conclue le 23 août 2021 avec des perturbations pour les usages et plusieurs réclamations. C'est de l'histoire ancienne, avance désor- mais Karim Belhassan, Chief Operating Officier (COO) de la banque. «2022 a été une année charnière pour la stabilisation de notre système d'information (SI), avec une réduction significative des incidents. À présent, la BMCI est en mesure d'accélérer son offre digitale à la clientèle. Et si la banque va poursuivre ses investissements dans l'informa- tique, ils seront moindres que les années passées. Ils concerne- ront notamment «l'APisation», la cybersécurité et la robotisation pour accélérer l'offre digitale» , indique-t-il. Pour 2023, la banque, qui est considérée comme une bonne école en matière de gestion de risque, cherchera à poursuivre son développement commercial sur des activités ciblées. Par ailleurs, questionné sur le dividende qui sera proposé cette année, le management n’a pas voulu faire de commentaire, nous renvoyant à la proposition qui sera faite ultérieurement dans le cadre de l’avis de convocation à l’Assemblée générale. ◆
de relance», qui ouvre la voie à une reprise de l'ac- tivité.
Le Groupe a réalisé un pro- duit net bancaire consolidé de 3,05 milliards de dirhams à fin décembre 2022.
Recentrage sur les actifs à fort potentiel
Interpellé par la presse sur les cessions d'actifs effectuées cette année, objets de spécu- lation sur un éventuel retrait de la BNP Paribas du marché marocain, Hicham Seffa a pris le temps de répondre : «ce groupe a le courage d'orienter les acti- vités et de faire preuve de prag- matisme. Quand on regarde le profil financier des filiales que nous avons cédées, BMCI Asset Management et Digifi, par rap- port au volume d'activité et à la masse des investissements qu'il faut faire pour les mettre dans la conformité totale au regard d'un groupe tel que BNP Paribas, il y a un arbitrage à faire et se dire qu'il y a une raison de sortir de ces actifs.... Nous avons vu beaucoup de spéculations et de commentaires sur nos choix. En réalité, quand on développe des filiales, c'est avec l'espoir que l'activité marche. Quand ce n'est pas le cas, il faut être capable de prendre des décisions, ce que nous avons fait» . Questionné sur les autres filiales du groupe, Hicham Saffa a indiqué que «se désengager d'autres filiales n'est pas notre volonté principale».
banque, invisible pour le grand public et qui a un rôle à jouer tout aussi important dans l'atteinte des résultats. Philippe Dumel, qui continue d'ailleurs d'occuper des fonctions stratégiques au sein de la banque, était présent à la présentation des résultats du groupe lundi, confirmant ce jeu de chaises musicales. 2022, année de relance Le Groupe a réalisé un pro- duit net bancaire consolidé de 3,05 milliards de dirhams à fin décembre 2022, en hausse de 0,3% par rapport à fin décembre 2021, essentiellement du fait de la hausse de la marge sur commissions et du résultat des opérations de marché respec- tivement de +8,8% et +11,6%. Les activités de marché évoluent à contresens de la tendance générale du secteur, car BMCI a pu bénéficier d'une bonne dyna- mique de change qui a contre- balancé l'impact de la hausse des taux. En revanche, la banque accuse une baisse de 2% au niveau de la marge d’intérêts. Le résultat net consolidé s’est
Par A. Hlimi
A lors que le groupe BNP Paribas souhaite repousser à 76 ans l'âge limite de départ de son président Jean Lemierre, en place depuis 2014 et qui dirige le groupe français d'une main de maître, la filiale marocaine, l'une des trois plus grandes en Afrique, a connu, elle, une valse des présidents ces dernières années. Laurent Dupuch, parti gérer la filiale ukrainienne en 2020, a été rem- placé par Philippe Dumel. Une transition de 3 ans qui a coïn- cidé avec la pandémie, avant que Hicham Seffa, recruté à l'été 2022 au poste de Directeur général, ne soit porté à la prési- dence du Directoire de la banque en février de cette année. Un renouvellement de management tout à fait normal de l'avis du nouveau président, pour qui ces nominations sur-interprétées sont, pour certaines, un signal vers plus de proximité de BMCI avec le marché, et pour d'autres, un jeu de rôle à l'intérieur de la
Pour 2023, la banque cherchera à poursuivre son dévelop- pement com- mercial sur des activités ciblées.
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