FNH N° 1103 (1)

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ECONOMIE

FINANCES NEWS HEBDO

VENDREDI 7 AVRIL 2023

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Décarbonation industrielle

◆ Le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières, instauré par l’UE, entrera entièrement en vigueur le 1 er janvier 2026, avec une période transitoire allant du 1 er octobre 2023 au 31 décembre 2025. ◆ Le secteur industriel a entamé sa transition verte, avec l’objectif de mieux se positionner dans les chaînes de valeur régionales et mondiales. La folle course au verdissement

nement industriel internatio- nal pour ancrer davantage son positionnement dans les chaines de valeur mondiale. Le verdissement de l’industrie n’est donc pas un choix, mais un impératif. Surtout au regard des étroites connexions entre les économies marocaine et européenne. Principal partenaire écono-

ment affectées en raison de l'importance relative de leurs exportations affectées par le MACF. De fait, une taxe sur les émissions de CO2 induirait une diminution des exporta- tions marocaines des produits à forte intensité énergétique de 1,06%, pour un tarif fixé à 44 dollars la tonne, et de 1,95%, pour un barème de 88 dollars par tonne. Par ailleurs, ce mécanisme «aurait cependant un impact beaucoup plus important si son champ d'application est étendu à une liste plus large de produits et de services ou aux émissions indirectes, telles que celles provenant de l'élec- tricité utilisée dans les proces- sus de production. En effet, l’économie nationale reste très intensive en émissions», fait savoir la Banque cen- trale. Selon les données de la Banque mondiale reprises par BAM, par unité de valeur ajou- tée, le Maroc émet 46% de CO2 de plus que la moyenne mondiale et 3,4 fois plus que la zone Euro. Comparativement à ses principaux concurrents sur le marché de l’UE, son taux d’émission est comparable à celui de l’Egypte, plus élevé que ceux des pays tels que la Turquie et les Etats-Unis, mais reste inférieur à ceux d’autres économies comme la Russie ou la Chine.

Une taxe sur les émis- sions de CO2 induirait une diminution des exportations marocaines des produits à forte intensité énergétique de 1,06%, pour un tarif fixé à 44 dollars la tonne.

mique du Maroc, l’UE absorbe plus de 60% de ses exportations en moyenne. Selon Bank Al-Maghrib, sur un chiffre d’affaires à l’export de 167,8 milliards de dirhams en 2020, envi- ron 3% ont été réalisés

par les secteurs qui seront concernés par la première phase du MACF, dont essen- tiellement celui des engrais. Dans ce sens, une étude ren- due publique en juillet 2021 par la Cnuced montre que la mise en œuvre du MACF entraîne- rait des coûts importants pour les économies en développe- ment, en particulier les parte- naires commerciaux africains, car ces économies seraient confrontées à des tarifs impor- tants compte tenu des émis- sions de carbone associées à leurs produits. Ainsi, outre les économies à faible revenu qui seront les plus touchées et qui comprennent les pays africains exportateurs de carburant tels que le Cameroun, l'Égypte et le Nigéria, d'autres écono- mies africaines telles que le Maroc, le Congo, le Ghana et le Zimbabwe seraient égale-

problématique que Finances News Hebdo organise, ce jeudi 6 avril à Casablanca, un ftour débat sous le thème «Taxe carbone : Contrainte ou opportunité pour le Maroc» ? Le MACF entrera entièrement en vigueur le 1 er janvier 2026, avec une période transitoire allant du 1 er octobre 2023 au 31 décembre 2025. Dans un premier temps, ce dispositif ne comportera qu’une obligation déclarative du bilan carbone et ne seront concernés qu’un certain nombre de produits parmi «les plus exposés à un risque de fuite de carbone» , à savoir le ciment, le fer & acier, l’aluminium, les engrais, l’élec- tricité et l’hydrogène. Pays dont l’économie est ouverte sur l’extérieur, le Maroc devra s’adapter à cette nouvelle réalité de l’environ-

L’ Union euro- péenne est décidée à verdir son économie et atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. C’est dans ce cadre que s’ins- crit le Mécanisme d’ajuste- ment carbone aux frontières (MACF), visant à fixer un prix carbone pour les impor- tations de certains produits au sein de l’UE. Objectif de cette mesure : pousser les «pays non membres de l'UE à accroître leur ambition cli- matique». Ce mécanisme impose l’accélération de la mise en place d’un modèle économique marocain durable et propre donnant un meilleur accès aux marchés étrangers. C’est pour débattre de cette Par D. William

Selon Bank Al-Maghrib, sur un chiffre

d’affaires à l’export de

167,8 milliards de dirhams en 2020, environ 3% ont été réalisés par les secteurs qui seront concer- nés par la pre- mière phase du MACF.

Un challenge pour l’industrie

Actuellement, le défi majeur pour le Royaume est de

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