FNH N° 1103 (1)

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DEVELOPPEMENT DURABLE

FINANCES NEWS HEBDO

VENDREDI 7 AVRIL 2023

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solutions de stockage. Le Royaume est ainsi vu aujourd'hui par tous nos voisins euro- péens comme un fournisseur potentiel de H2 vert. L'Union européenne souhaite ainsi dupliquer ce que fait d'ores et déjà le Japon avec l'Australie en produisant du H2 vert australien exportable vers le Japon. F.N.H. : Dans sa feuille de route pour le développement de l’hydro- gène vert, le ministère de l’Energie a indiqué que le marché mondial de cette filière est aujourd’hui un marché industriel. Expliquez-nous pourquoi ? A. G. : La particularité de l'hydrogène est sa tendance à relier inébranlablement le sec- teur de l'énergie au secteur de l'industrie. S'agissant d'un vecteur d'énergie, l'hydro- gène transporte de l'énergie et permet de la stocker avant sa conversion en énergie électrique par exemple. Cette énergie, chemin faisant, va réguler les marchés industriels n'ayant plus le choix de la reconversion dans le vert, imposée par les changements climatiques qui ont boule- versé la planète. Nous parlons d'industrie H2 au lieu de parler d'énergie H2. Pour focaliser, par exemple, sur le secteur automobile, l'arrivée des véhi- cules à hydrogène sur le marché est condi- tionnée par l'implémentation de stations de recharge hydrogène. Ces mêmes stations sont conditionnées par la mise en place d'unités de production H2 qui les alimentent. F.N.H. : Le 22 novembre 2022, le Souverain a ordonné une «offre Maroc» dans la filière de l’hydro- gène vert. A quoi pourrait ressem- bler cette offre qui a identifié le Maroc parmi les six nations possé- dant les plus grandes potentialités pour produire cette matière éner- gétique ? A. G. : Sa Majesté, que Dieu l’Assiste, a toujours anticipé le positionnement du Royaume aux premières places mondiales, tous secteurs confondus. Ceci avait déjà été démontré par la vision solaire /éolien. Afin de tirer le maximum de cette industrie H2, le Royaume devrait se positionner à tous les échelons. D'abord, en tant que producteur exportateur de H2 par pipeline (gazoducs) ou par short-sea (transport mari- time proche). Ensuite, en parallèle, le Maroc pourrait enrichir son industrie par l'instal- lation d'une industrie locale H2 produisant des réservoirs H2, des piles à combustible ou encore des moteurs H2.

La particularité de l'hydrogène est sa tendance à relier inébranlablement le secteur de l'éner- gie au secteur de l'industrie.

F.N.H. : Une étude effectuée récem- ment par la Banque européenne d'investissement, en collaboration avec l'Union africaine et l'Alliance solaire internationale atteste que l’Afrique a un énorme potentiel de production d'hydrogène vert, pou- vant atteindre 50 millions de tonnes chaque année d'ici 2035. Quelle lecture en faites-vous ? A. G. : Il s'agit de mettre le soleil et le vent africains dans des tuyaux ou des citernes afin de les exporter à l'international. Encore une fois, l'hydrogène est une indus- trie. Ne limitons pas l'Afrique à un simple producteur et exportateur. Il faut que cette industrie bénéficie à l'utilisateur final afri- cain. La valorisation de l'hydrogène, au- delà de sa simple production, consiste en l'installation d'unités industrielles pour réservoirs, moteurs, piles à combustible et pourquoi pas la combiner avec l'industrie spatiale. Rappelons-nous que l'H2 est utilisé avant tout pour propulser des fusées dans l'espace ! F.N.H. : Il y a 5 ans, vous avez créé l’Association marocaine pour l’hydrogène et le développement durable. Quelle en est la finalité et quel est son apport aujourd’hui dans l’écosystème ? A. G. : L'AMHYD (Association marocaine pour l’hydrogène et le développement durable) a vu le jour en septembre 2018. L'objectif étant la mise en place d'un éco- système H2 (hydrogène) et FC (pile à com- bustible) dans le but de structurer l'en- semble de la filière hydrogène énergie, prin- cipalement pour la mobilité durable et le stockage d'énergie.

Cette dynamique pourrait être intensifiée par l'installation de stations-service H2 ali- mentant du transport urbain intra-ville et inter-villes. Pour s'ouvrir au final sur de la mobilité H2 verte destinée aux particuliers. Le tout couronné par un travail spécifique sur l'autonomie des bâtiments et installa- tions industrielles électrifiés par de l'hydro- gène vert. F.N.H. : L’hydrogène vert est sans doute une industrie capitalis- tique qui nécessite un investisse- ment conséquent. Comment peut- on financer à grande échelle ces infrastructures au Maroc ? A. G. : A l'instar de ce qui s'est fait au tout début de l'industrie hydrogène à travers le monde (USA, UE, Japon), l'Etat a financé les projets pilotes pour montrer le chemin et tracer la trajectoire aux investisseurs privés. L'Union européenne a créé un fonds spé- cifique H2 FCH JU Fuel-Cell and Hydrogen Joint Undertaking) regroupant des aides pour financer de grands projets pilotes H2. En parallèle avec la création de ce fonds, une association européenne Hydrogen Europe a vu le jour afin de piloter ces financements et dupliquer les expériences accumulées à travers les années. Le Royaume a signé également des par- tenariats H2 avec l'Allemagne, le Portugal et d'autres nations qui pourraient apporter des financements. Notamment pour le cas d'une production hydrogène au Maroc et un export vers ces pays partenaires. De grands industriels internationaux ont aussi annoncé leur intention d'installer des unités de production H2 au Maroc, avec le projet d'exporter l'hydrogène produit à l'international.

Il s'agit d'un vecteur d'énergie permettant de rempla- cer à terme les autres sources

d'énergie qualifiées d'énergie

grise, comme le charbon et les hydrocar- bures.

Avec la participation de

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