Ç A SE PASSE AU MAROC
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VENDREDI 7 AVRIL 2023 FINANCES NEWS HEBDO
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Une garantie de l'Etat pour permettre à BAM de fournir une liquidité d’urgence en faveur des banques
L e Conseil de gouvernement de ce jeudi 6 avril a adopté un décret, précisant les conditions et les modalités permettant à l'Etat d'offrir une garantie à BAM pour couvrir les besoins de liquidités urgents des banques. L’article 67 de la loi n°40-17 portant statut de Bank Al-Maghrib (BAM) précise que dans le cadre de l’exercice de sa mission de contribution au maintien de la stabilité financière, BAM peut fournir, à titre discrétionnaire, une liquidité d’urgence (ELA) en faveur d’un établissement de crédit ayant des difficultés de liquidité et présentant des doutes quant à sa solvabilité, sous réserve de dis- poser de la garantie de l’Etat en couverture de ces opérations. Les conditions d’octroi de la garantie de l’Etat sont fixées par voie réglementaire. Cette garantie, octroyée par l’Etat à Bank Al-Maghrib, à titre exceptionnel, dans le cadre du maintien de la stabilité financière, vise la préservation de la solidité financière de celle-ci suite à la fourniture de liquidités d’urgence à des établis- sements de crédit. Les grandes lignes de ce projet de décret se présentent comme suit : • Le champ d’application de la garantie de l’Etat : Cette garantie couvre les liqui- dités d’urgences octroyées à des établissements de crédit ayant des problèmes de liquidité et présentant des doutes quant à leur solvabilité dans le cadre du maintien de la stabilité financière; • Les conditions d’éligibilité à la garantie de l’Etat : l’appréciation de ces condi- tions est laissée à BAM à travers la définition des critères qualitatifs et quanti- tatifs; • Les conditions préalables devant être réunies avant l’octroi de la garantie : (i) le lien avec la stabilité financière, (ii) la banque concernée par l’octroi de la liquidité d’urgence rencontre des problèmes de liquidité et présente des doutes au plan de la solvabilité, et (iii) que celle-ci ait épuisé toutes les autres voies possibles de refinancement avant la demande de la garantie de l’Etat par BAM ; • La durée de la garantie de l’Etat : Cette garantie a une durée maximale de
trois mois qui peut être prorogée suite à l’accord de l’autorité gouvernementale chargée des finances ; • Les modalités d’octroi de la garantie de l’Etat : La garantie est accordée, au cas par cas, après une demande motivée formulée par BAM. Elle est assortie d’une commission supportée par l’établissement de crédit bénéficiaire de la liquidité d’urgence ; • La suspension de la garantie de l’Etat : Elle est levée à la fin de la liquidité d’urgence ou suite à son remboursement par anticipation ; • Echange de données aux fins d’octroi de la garantie de l’Etat : une conven- tion d’échange d’informations, entre le Ministère chargé des finances et Bank Al-Maghrib précisera les modalités techniques de cet échange. ■
L’inflation grimpe à 9,4% au 1 er trimestre A u premier trimestre 2023, les pressions inflationnistes se seraient accentuées, avec une hausse des prix à la consommation de 9,4%, au lieu de +8,3% au trimestre précédent et +4% un an plus tôt. C’est au niveau des prix de la composante alimentaire où ces pressions se seraient le plus manifestées, avec une hausse historique de +18,2%, tandis que les prix des produits non-alimentaires auraient augmenté de 3,5%, indique le haut-commissariat au Plan. Le maintien à des niveaux élevés à la fois des prix des produits alimentaires frais (+2,4 points de contribution) et hors frais (+4,4 points), sous l’effet de dispo- nibilités plus restreintes, se serait accompagné par la revalorisation des prix des tabacs en ce début d’année, après quatre trimestres de stagna- tion. En particulier, la contribution à l’augmentation de l’inflation globale aurait chacune dépassé 1 point pour les légumes frais, les viandes et les huiles. Le déficit pluviométrique et le renchérissement des coûts de pro- duction (semences, aliments de bétail...) auraient négativement affecté la production de ces denrées. La hausse de l’inflation aurait résulté également, mais à un moindre degré, d’un accroissement des prix des services de 2,1%, après +1,9% au quatrième trimestre 2022, reflétant les hausses des prix des restau- rants et hôtels et des forfaits touristiques. A l’inverse, les prix de l’énergie auraient ralenti à +7,8%, au lieu de +14% un trimestre auparavant, en rai- son du repli des cours internationaux du pétrole et des produits raffinés. Ceux des produits manufacturés auraient poursuivi leur progression au même rythme qu’au quatrième trimestre 2022, soit + 4,4%. L’inflation sous-jacente, qui exclut les prix soumis à l’intervention de l’Etat et les produits à prix volatils, aurait poursuivi avec vigueur son trend haussier, pour s’établir à +8,4% au premier trimestre 2023, après +7,6% au trimestre précédent et +3,5% au cours de la même période de 2022, tirée principalement par l’augmentation continue des prix de sa composante alimentaire responsable de 70% de la hausse. ■
Le FMI accorde une ligne de crédit modulable de 5 Mds $ au Maroc L e Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approu- vé lundi un accord de deux ans en
faveur du Maroc au titre de la ligne de crédit modulable (LCM), conçue pour la prévention des crises, d'un montant d'environ 5 milliards de dollars. «Le Maroc remplit les conditions requises pour bénéficier de cette LCM en raison de ses très solides politiques économiques, cadres institutionnels et fondamentaux éco- nomiques, ainsi que de son engagement à maintenir ces politiques à l'avenir» , a indiqué le FMI. L'accord renforcera les réserves exté- rieures du Maroc et fournira une assurance temporaire contre les risques extrêmes plau- sibles sur une base temporaire. «Les politiques macroéconomiques et le cadre institutionnel très solides du Maroc ont permis à son économie de rester rési- liente face aux multiples chocs négatifs qui se sont produits au cours des trois dernières années, notamment la pandémie, les deux sécheresses et les retombées de la guerre de la Russie en Ukraine», a signalé Antoinette Sayeh, Directrice adjointe générale du FMI et présidente par intérim du Conseil. La responsable du FMI note cependant que
malgré sa résilience, l'économie marocaine «reste vulnérable à une détérioration de l'environnement économique et financier mondial, à une volatilité accrue des prix des matières premières et à des sécheresses récurrentes. Dans ce contexte, l'accord de la LCM renforcera les coussins extérieurs du Maroc et fournira au pays une assurance supplémentaire contre les risques extrêmes». «Les autorités ont l'intention de considérer le dispositif de la LCM comme une mesure de précaution et d'y mettre fin dès que la période de 24 mois sera écoulée, en fonction de l'évolution des risques» , a ajouté Sayeh. Depuis 2012, le Maroc a bénéficié de quatre accords successifs au titre de la ligne de précaution et de liquidité (LPL), d'un montant d'environ 3 milliards de dollars chacun. ■
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