P OLITIQUE
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VENDREDI 7 AVRIL 2023
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Renchérissement des prix
◆ Des partis de l’opposition critiquent l’Exécutif pour sa communication et le manque d’initiatives audacieuses. ◆ Dans ce climat tendu, un remaniement ministériel n’est pas à écarter. Le gouvernement Akhannouch peut-il étouffer la grogne sociale ?
des préoccupations du parti quant à la flambée des prix et la détérioration du pouvoir d’achat des Marocains. Le bureau politique du PPS s’est dit profondément préoccupé par la légèreté avec laquelle le gouvernement gère «la flam- bée exorbitante et insuppor- table des prix des produits ali- mentaires et de consom- mation». «Cette situation provoque une montée de l’exas- pération et de la tension populaire et menace la paix sociale», fait remarquer le parti, qui critique surtout «le silence et l’inaction du gouver- nement face à cette situation qui affecte toutes les catégo- ries sociales, en particulier les personnes à revenu modeste, les couches nécessiteuses et vulnérables ainsi que les classes moyennes». Face à ce constat, de nom- breuses voix s’élèvent pour demander un remaniement ministériel, voire un hypo- thétique renversement du gouvernement à travers une motion de censure. Pour le politologue Mohamed Belmir, «l’opposition fait son travail en critiquant l’Exécu- tif. C’est son rôle, elle profite de cette conjoncture difficile pour marquer des points et conforter son assise popu- laire. Mais elle ne peut dans l’état actuel de la configura- tion politique nationale renver-
ser le gouvernement à travers une motion de censure. Car la coalition tripartite au pouvoir dispose d’une large majorité. Cependant, un remaniement ministériel reste probable, car tous les gouvernements qui se sont succédé sous le règne de Mohammed VI ont vécu ce scénario. Il peut être opéré à l’initiative du Roi ou sollicité par le chef du gou- vernement. L’ajustement connaîtra vraisemblablement quelques portefeuilles minis- tériels. L’Exécutif actuel est à 18 mois seulement de son mandat. Traditionnellement, les changements sont opérés entre la deuxième et la troi- sième année». Conscient de ce climat très tendu et du contexte infla- tionniste actuel, Abdellatif Wahbi, secrétaire général du Parti authenticité et modernité (PAM), a demandé une réu- nion urgente des leaders des partis de la majorité. Un appel qui a reçu un avis favorable de la part d’Akhannouch. «La coalition au pouvoir doit souder ses rangs et colma- ter les brèches qui peuvent bouleverser sa cohésion pour affronter les différentes contraintes actuelles et les défis qui se dessinent. C’est une épreuve difficile qu’il faut surmonter avec clairvoyance. L’éclatement de cette alliance peut générer de nombreux scénarios» , conclut Belmir. ◆
La coalition gouvernementale dispose d’une large majorité. Une motion de censure de la part de l’opposition a peu de chance d’aboutir.
figures de proue. La dernière en date est celle Abdelillah Benkirane, secrétaire général du PJD, qui a qualifié le gou- vernement de «perturbé et ter- giversant et qui n’a pas l’au- dace politique pour prendre les bonnes décisions». Intervenant lors d’une réunion du secrétariat général de son parti le 1 er avril, le chef du parti de la lampe a estimé qu’ «il y a un manque de communication flagrant de la part de ce gou- vernement pour expliquer aux Marocains les raisons de ce renchérissement record des sa Nabil Benabdellah, secrétaire géné- ral du PPS, a adressé une lettre ouverte au chef du gou- vernement quelques jours après la tenue d’une réunion extraordinaire de son parti le 30 mars. Le texte fait état prix». Pour part,
S ous l’effet de la crise économique, la hausse du coût de la vie, le déficit pluviométrique et les incertitudes, le gouverne- ment Akhannouch est sous pression. Outre les critiques formulées par les partis de l’opposition, l’Exécutif fait face à une grogne sociale qui ne cesse de s’amplifier. Pour le moment, le mécontentement est affiché essentiellement sur les réseaux sociaux, à part l’organisation de quelques manifestations sporadiques pour protester contre la cherté de la vie. Parallèlement, la scène poli- tique nationale connaît une ébullition qui a pris une nou- velle ampleur avec les sor- ties médiatiques de plusieurs Par C. Jaidani
L’exécutif actuel est à 18 mois seule- ment de son mandat. Les remaniements ministériels sont souvent opérés entre la deuxième et la troisième année.
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