FNH N° 1103 (1)

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BOURSE & FINANCES

FINANCES NEWS HEBDO

VENDREDI 7 AVRIL 2023

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Financement de l’entreprise

◆ En 2022, les banques ont accordé 504 milliards de DH de crédits aux entreprises, alors que les fonds d’investissement n’ont débloqué que 10 milliards de DH entre 2011 et 2021. Les fonds d’investissement encore à la traîne !

par poser correctement le problème. «On a tou- jours parlé de l’accès au financement comme un problème structurel. Mais le vrai problème, c’est plutôt l’insuffisance des fonds propres qui fait que souvent le niveau d’endettement dépasse les ratios raisonnables; et l’on se retrouve ainsi face à des difficultés» , a-t-il expliqué. Maintenant, pour accom- pagner le secteur privé dont l’investissement devra représenter 2/3 de la FBCF (Formation brute de capi- tal fixe) du Maroc en 2035, le vice-président du GPBM estime qu’il faut travail- ler sur plusieurs plans. Au niveau du secteur bancaire, il a été décidé, à travers plu- sieurs réunions tenues avec le bureau de la CGEM, de travailler main dans la main pour restructurer et étoffer les capacités financières des entreprises. Et, à ce propos, «il y a une première bonne nouvelle : la charte de l’inves- tissement apporte une solu- tion à la problématique des fonds propres, parce que selon les territoires et selon un certain nombre de cri- tères, la subvention de l’Etat peut aller jusqu’à 30%. Et c’est ce taux que demandent en général les banques comme fonds propres pour pouvoir financer un projet d’investissement et rendre le dossier bancable», relève El Kettani. Deuxième bonne nouvelle :

le Fonds Mohammed VI pour l’investissement sera mis en œuvre prochainement. Selon le patron d’Attijariwafa bank, ce sera un renfort bienvenu qui devrait insuffler une vraie dynamique vertueuse à l’in- vestissement dans le pays. En effet, «à quatre, c’est- à-dire le Fonds Mohammed VI pour l’investissement, les fonds de Private equity, les banques et Tamwilcom à tra- vers la garantie, il y a vraiment moyen de donner la chance à plusieurs entreprises de réaliser leurs projets d’inves- tissement» , espère-t-il. Rappelons que le finance- ment de l’économie par voie bancaire a terminé 2022 sur une croissance de 7,6%, avec un encours de 1.059 Mds de DH. Et ce, après 3% en 2021 et 4,5% en 2020 où le crédit bancaire a été boos- té par les efforts consen- tis pour renforcer le finan- cement de l’économie en pleine crise liée à la pandé- mie Covid-19, via notamment les dispositifs de Damane Oxygène et Damane Relan ce. Signalons aussi que les der- nières statistiques de Bank Al-Maghrib confirment les propos de Mohamed El Kettani. Elles montrent que le crédit bancaire a été tiré vers le haut par les comptes débi- teurs et les crédits de tréso- rerie qui continuent d’afficher un rythme élevé. Au terme de 2022, ils se sont accrus de 16%, ce qui renseigne sur la montée des difficultés de trésorerie des entreprises. ◆

L’année dernière, le crédit bancaire a été tiré vers le haut

par les comptes débiteurs et les

crédits de trésore- rie qui continuent d’afficher un rythme élevé.

nale de l’industrie, tenue le 27 mars dernier à Casablanca. Pour illustrer son propos, El Kettani a révélé qu’ «à fin décembre 2022, l’encours des crédits accordés aux entreprises a totalisé 504 mil- liards de dirhams (MMDH), en croissance de 12% par rapport à fin décembre 2021, en pleine période de crise, dont 100 Mds de DH de cré- dits à l’équipement».

L e système de finan- cement des entre- prises au Maroc a encore du mal à s’aligner sur le standard des économies modernes. En effet, le mar- ché des capitaux ne parvient toujours pas à prendre les devants sur les crédits ban- caires traditionnels. Et, mal- heureusement, cette situation risque de perdurer encore, puisque dans «l’essentiel des financements qui se font en faveur des entreprises marocaines aujourd’hui, l’écrasante majorité provient des banques», a notam- ment rappelé Mohamed El Kettani, vice-président du Groupement profession- nel des banques du Maroc et PDG d’Attijariwafa bank, lors de sa participation au panel sur le «financement de l’investissement productif» organisé en marge de la 1 ère édition de la journée natio- Par A. Diouf

Au Maroc, le marché des capitaux ne parvient toujours pas à prendre les devants sur les crédits bancaires tra- ditionnels.

Seulement 240 entre- prises accompagnées en dix ans

En face, la contribution des fonds d’investissement est très, très limitée. Puisqu’entre 2011 et 2021, ces fonds ne sont parvenus à accompa- gner que 240 entreprises avec un cumul d’investisse- ments de seulement 10 Mds de DH. C’est un gap gigantesque ! Que faut-il donc faire pour remédier à cette situa- tion ? Selon El Kettani, il faut d’abord commencer

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