FNH N° 1157 (1)

Découvrez le numéro 981 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc

Du 27 & 28 juin 2024 - 8 DH - N° 1157

PREMIER HEBDOMADAIRE DE L'INFORMATION FINANCIÈRE AU MAROC

Directeur de la publication : Fatima Ouriaghli

Les explications de Jouahri Baisse surprise du taux directeur

P. 16

ASSURANCES

Les défis d'un secteur en pleine mutation

● Abderrahim Chaffai, président de l’ACAPS, était l’invité, le 24 juin courant, de la quatrième édition des «Nuits de la Finance» organisée par Finances News. P. 10/13

Régionalisation avancée

Santé privée Comment Akdital

Bilan de Tebboune Eau secours !

«Donner aux régions davantage de responsabilités»

se donne les moyens de ses ambitions P. 20/21

 Entretien avec Hassan Edman,

P. 23 à 26

P. 4

professeur en économie de gestion

Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massira El Khadra, Casablanca - Tél. : (0522) 98.41.64/66 - Fax : (0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma

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JEUDI 27 & VENDREDI 28 JUIN 2024 / FINANCES NEWS HEBDO

SOMMAIRE

Editorial

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L'UNIVERS DES TPME

Voyons voir : Bilan de Tebboune : Eau secours ! Ça se passe au Maroc Ça se passe en Afrique Ça se passe dans le monde

Entretien avec Asma Alaoui : Veezen, «Notre approche est de rendre la santé mentale acces- sible et prioritaire»

Fatima Ouriaghli Directeur Général responsable de la Publication

POLITIQUE

Gaza

a situation humanitaire à Gaza est une tragédie dont l’ampleur dépasse l’entendement. Chaque jour, des civils innocents paient de leur vie les conséquences d'un conflit qui semble sans fin. À l'ombre des médias internationaux, un peuple entier est pris au piège d’une violence inhumaine et disproportionnée. Gaza, cette bande de terre étroite et surpeuplée, est devenue un symbole de désespoir et de souffrance. L Une cruauté qui défie la morale Les habitants, privés de leurs droits les plus fondamentaux, vivent dans une prison à ciel ouvert. Les bombardements incessants, les blocus étouffants et les restrictions impitoyables sur les biens de première nécessité ont transformé leur quotidien en un enfer permanent. L'inhumanité de Benjamin Netanyahu et de l'armée israélienne se signale à travers une machine de guerre aveugle et implacable. Qui a fait près de 38.000 morts palestiniens, dont 56 à 60% sont des femmes et des enfants, selon l’Organisation mondiale de la Santé. Par ailleurs, dix enfants perdent une jambe ou deux dans la bande de Gaza en moyenne tous les jours, selon le chef de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Philippe Lazzarini. Des statistiques macabres auxquelles s’ajoutent des hôpitaux débordés, incapables de soigner tous les blessés, des maisons réduites en ruines, laissant des familles entières sans abri, ainsi qu’une situation alimentaire désastreuse. Selon le rapport du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), appuyé par l’ONU, près de 500.000 personnes souffrent toujours de la faim à un niveau «catastrophique» dans la bande de Gaza, qui reste menacée par un «risque élevé et soutenu» de famine. L’injustice est donc flagrante. Les actions militaires israéliennes ne font pas de distinction entre combattants et civils, jetant dans l’abîme des innocents, dont le seul crime est de vivre dans cette terre meurtrie. Ces sanctions collectives imposées à un peuple entier, révèlent une cruauté qui défie toute morale. Mais au milieu de cette noirceur et dans ce chaos total, cer- taines initiatives émergent. Comme celle de Sa Majesté le Roi Mohammed VI qui multiplie les gestes de solidarité face à la détresse insoutenable des habitants de Gaza. Lundi, le Souverain, Président du Comité Al Qods, a en effet donné ses instructions pour déployer une opération humanitaire d’aide médicale, destinée aux Gazaouis. Cette aide est composée de 40 tonnes de produits médicaux, contenant notamment des dispositifs pour la prise en charge des brûlures et des urgences chirurgicales et traumatolo- giques, ainsi que des médicaments de première nécessité. Un acte de générosité en attendant un cessez-le-feu improbable. u

Point Bourse Hebdo : L'Aïd al-Adha freine les ardeurs, la tendance baissière persiste Secteur des assurances : Les défis d'un secteur en pleine mutation Baisse surprise du taux directeur : Les explications de Jouahri Marché obligataire : Vers une stabilité des taux au 3 ème trimestre Santé privée : Comment Akdital se donne les moyens de ses ambitions Bourse : La semaine en chiffres 9 10 16 17 20 22 9 BOURSE & FINANCES 23 ECONOMIE Régionalisation avancée : Vers une gouvernance locale plus efficace et inclusive

L’extrême droite aux portes du pouvoir en France : Les germes d'une xénophobie institutionnalisée

DEVELOPPEMENT DURABLE

Entretien avec Fatima Arib : Finances vertes, «Décarboner est un processus à long terme, nécessitant des investissements importants» 40 Travail des enfants : Le Maroc avance à petits pas 40 SOCIÉTÉ

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Entretien avec Hassan Edman : Régionalisation avancée, «Donner aux régions davantage de compé- tences et de responsabilités» Aïd Al-Adha : Une fête religieuse qui dynamise l’économie Commercialisation directe des fruits et légumes : Quel impact sur les prix ? Vacances et inflation : Les Marocains, cap ou pas cap de voyager cet été ? Entretien avec Othmane Ibn Ghazala : Sportech, «Les startups sportives marocaines sont de plus en plus nombreuses et innovantes» Stress hydrique : Plongée dans la stratégie "EAU" de l'OCP

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HIGH-TECH

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Entretien avec Hakima El Assri : Cybersécurité au Maroc, les enjeux du secteur

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• Directeur des rédactions & Développement : David William

• Mise en page : Zakaria Beladal • Assistantes de direction : Amina Khchai

• Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Youssef Seddik, Khalid Aourmi, Ibtissam Zerrouk, Malak Boukhari, Meryem Ait Ouaanna, Désy Mbakou • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique & maquettiste : Abdelillah Chamseddine

• Département commercial : Samira Lakbiri, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sochpress • Tirage entre 15.000 et 18.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05

• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com

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VOYONS VOIR

Bilan de Tebboune

Eau secours !

viable n’a été trouvée. Début juin, suite aux premières manifestations pour protester contre les pénuries d’eau, Tebboune avait ordonné un plan exceptionnel et urgent pour rétablir l’approvisionnement en eau avant la fête de l’Aïd al-Adha. Sans succès. Actuellement, les habitants de Tiaret et d’autres régions affectées se sentent abandonnés. Les manifestations et les blo- cages de routes témoignent de la frustra- tion croissante face à une administration inefficace et incompétente, symptoma- tique d’un gouvernement déconnecté des réalités de son peuple. Alors que les élections présidentielles algé- riennes pointent leur nez (septembre pro- chain), la gestion de cette crise est un test crucial pour le président Tebboune, qui laisse planer un faux suspense sur sa can- didature. Mais il a l’habileté pour se sortir des mauvaises passes : soit il détourne l’attention sur son ennemi juré, le Maroc, soit il se hasarde dans des promesses mirobolantes pour pacifier les intelligences rebelles algériennes. Sur ce dernier point, il est franchement doué. Avec l'aplomb d'un magicien, il avait ainsi affirmé que l'Algérie, qui dispose de 2,2 milliards de tonnes de réserves de phosphate et une production réelle de 1,8 million de tonnes, allait deve- nir le premier producteur de phosphate en Afrique, voire même sur la scène mondiale. A la tribune de la 78 ème Assemblée générale de l'ONU, il annonçait en septembre 2023, avec une assurance déconcertante, que l'Algérie produirait 1,3 milliard de m³ d'eau potable par jour d'ici fin 2024 grâce au dessalement. Si le ridicule tuait, Tebboune aurait trépassé sur le champ. Quelques mois plus tôt, en Russie, il se lan- çait dans une tirade historique où il confon- dait allègrement les époques, remerciant Vladimir Poutine pour une place dédiée à l'Emir Abdelkader, en affirmant que le Tsar Nicolas II avait offert à ce dernier l'insigne de l'aigle blanc. Hélas, l'histoire a rappelé à Tebboune que Nicolas II monta sur le trône en 1894, bien après la mort de l'Emir. C’est dire que Tebboune affiche une igno- rance crasse qui fait rire jaune ses auditeurs

désabusés, obligés de cacher leur hilarité derrière une façade de décence. Et pour- tant, c’est fort probablement lui qui sera réélu président en septembre prochain. Malgré le fait qu’il accumule bourdes et banalités sans substance. Malgré, surtout, son bilan chaotique. Arrivé au pouvoir en décembre 2019 dans un climat de contes- tation et de méfiance généralisée, il n’aura jamais réussi à incarner l’espoir de chan- gement qu’il prétendait représenter. L’économie algérienne demeure fragile, dépendant toujours excessivement des hydrocarbures, malgré les tentatives de diversification économique. Le taux de chômage reste alarmant, particulière- ment chez les jeunes, qui constituent une grande partie de la population. «Les jeunes algérien.nes font face à de nombreuses vulnérabilités qui amènent des inégalités multidimensionnelles. La première des iné- galités est celle de l’insertion sociale par le travail qui apparait comme une prio- rité politique en termes de mécanismes étatiques déployés mais leur effectivité reste faible», indique une étude publiée en mars 2023 par la Fondation Friedrich- Ebert-Stiftung. Sur le plan des libertés publiques et des droits de l’Homme, le bilan de Tebboune est encore plus accablant. Sous son man- dat, la répression des voix dissidentes a atteint des sommets inégalés. Les journa- listes, les militants des droits de l’Homme et les membres de la société civile ont été systématiquement harcelés, arrêtés et emprisonnés sous des prétextes falla- cieux. Les manifestations pacifiques ont été brutalement réprimées, et les espaces de liberté d’expression se sont rétrécis à une vitesse alarmante. La promesse de démocratisation et de respect des droits fondamentaux s’est muée en une politique de répression systématique et de muselle- ment de toute forme de contestation. Sur la scène internationale, l’Algérie mène une diplomatie de l’absurde qui la décré- dibilise et l’isole de plus en plus, même de ses alliés traditionnels. Alors, les Algériens doivent-ils réélire Tebboune ? ◆

L a crise de l’eau qui sévit actuellement en Algérie, notamment dans la région de Tiaret, met en lumière l’incapacité flagrante du gouvernement à répondre aux besoins essentiels de ses citoyens. La situation est désastreuse : sous l’effet de la sécheresse, les sources d’approvisionnement en eau sont taries et les habitants sont obligés de faire la queue pour obtenir de l’eau distri- buée par les autorités. Depuis mai, le barrage de Ben Khedda, principale source d’approvisionnement en eau courante de la wilaya de Tiaret, est complètement à sec. Les conséquences sont dramatiques pour les habitants. Les faibles précipitations et les températures atteignant les 40°C ont créé une situation intenable. Par D. William

Malgré les promesses répétées du pré- sident Abdelmadjid Tebboune de rétablir la situation, rien n’y fait. Aucune solution

« Finéa S.A »

Société Anonyme au capital de MAD 300.000.000 Siège social : 101, boulevard Abdelmoumen – Casablanca RC N°98739

COMMUNIQUÉ

L’Assemblée Générale Mixte des actionnaires de « Finéa S.A » s’est réunie le 28 mai 2024 à 9 heures 30 minutes au 101, boulevard Abdelmoumen, Casablanca.

L’Assemblée Générale Mixte a approuvé les comptes de l’exercice clos au 31 décembre 2023 et les résolutions qui lui ont été soumises.

Les Etats de synthèse de « Finéa S.A » au titre de l’exercice 2023 certifiés par les Commissaires Aux Comptes et publiés préalablement à la tenue de l’A.G.M. dans le journal d’annonces légales « Finances News Hebdo » du 29 mars 2024 n’ont subi aucune modification.

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ÇA SE PASSE AU MAROC

L e gouvernement a annoncé, mardi, le maintien du calendrier actuel des examens des facultés de médecine et de pharmacie, avec l’ouverture de la session de printemps, le 26 juin 2024, et de sa session de rattrapage, avant fin août 2024, ajoutant que les examens de la session de rattrapage pour le premier semestre seront programmés en septembre 2024. Lors d’une réunion d’interaction avec toutes les par- ties prenantes pour surmonter la situation actuelle

Crise des étudiants en médecine Maintien du calendrier actuel des examens

que connaissent les facultés de médecine et de pharmacie, tenue vendredi 21 juin à Rabat, le gouvernement a affirmé qu'il assume la pleine responsabilité de garan- tir la qualité de la formation en médecine dans le Royaume. Il appelle l'ensemble des parties, notamment les étudiants, leurs parents et leurs tuteurs, à assumer leurs responsabilités dans ce dossier, qui ne devrait pas déborder au-delà de son caractère éducatif et pédagogique. ■

Stations de dessalement de l’eau de mer Une capacité de production de 192 millions m 3 L es stations de dessalement de l’eau de mer sont dotées actuellement d’une capacité de production de 192 millions de mètres cubes (m 3 ), dont plus de 80 millions m 3 principalement destinés à l'eau potable, tandis que le reste est dédié à l'irrigation ou à l'industrie, a indiqué, en réponse à des questions orales, mardi à Rabat, le ministre de l'Équipement et de l'Eau, Nizar Baraka. Tout en soulignant que le dessalement de l'eau de mer a connu dernièrement un développement très important avec la mise en place de plusieurs stations dans le cadre du Programme national d'approvisionne- ment en eau potable et d'irrigation 2020-2027. Par ailleurs, Baraka a fait le point sur les différentes stations, notamment celles d’Agadir, d’Al Hoceima et de Dakhla, mais aussi celle de Casablanca dont le coup d'envoi des travaux de construction a été donné, récemment, par SAR le Prince Héritier Moulay El Hassan. Le responsable gouvernemental a précisé que la capa- cité de l'eau dessalée produite sera multipliée par dix grâce au dessalement de l'eau de mer à l'horizon 2030, ajoutant que toutes les nouvelles stations vont adopter les énergies renouvelables. ■

Cash en circulation

Le niveau atteint environ 30% du PIB L e niveau de cash en circulation au Maroc atteint environ 30% du PIB, un des taux les plus élevés au monde, a noté Jouahri lors d’une conférence de presse après la réunion tri- mestrielle du Conseil de BAM de 2024. Il a souligné l’importance du canal digital pour lutter contre ce phénomène. L’introduction de la monnaie digitale, e-dirham, pourrait réduire la circulation du cash, liée à un manque d’éducation et à l’informel. Le cash favorise le blanchiment et le terrorisme par son absence de traçabilité. Un comité comprenant banques, ministère de l'Économie et chercheurs examine les causes et solutions. Jouahri a indiqué que 69% des aides sociales sont distribuées par des établissements de paiement et 31% via le secteur bancaire, appelant à renforcer l’éducation finan- cière. Bien que le cash soit un droit, sa digitalisation facilite le contrôle pour le bien de la communauté. ■

Aide au logement

Plus de 15.000 bénéficiaires à ce jour L e nombre de bénéficiaires du programme d'aide directe au logement s'élève à 15.194 à ce jour, a affirmé mardi à la Chambre des conseillers, la ministre de l'Aménagement du territoire national, de l'Urbanisme, de l'Habitat et de la Politique de la ville, Fatima Ezzahra El Mansouri. La ministre a indiqué que le nombre de demandes d'aide directe au logement a atteint environ 80.000, provenant de différentes régions du Royaume, dont

89% remplissent les conditions d'éligibilité, ajoutant que 20% de ces demandes sont soumises par des Marocains résidant à l'étranger. Ce rythme a un impact positif sur l'économie nationale, notamment sur les ventes de ciment qui ont augmenté de 21%, les prêts au logement de 1,4% et les prêts aux promoteurs immobiliers de 4,2%, a-t-elle précisé, notant que ces «indicateurs positifs» sont la preuve du succès du programme d'aide directe au logement. ■

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ÇA SE PASSE EN AFRIQUE

Égypte

Sénégal

L’ Afrique du Sud a perdu 67.000 emplois au 1er trimestre 2024, soit une baisse de 0,6% par rapport au trimestre précédent, a révélé mercredi l'Agence sud-africaine des statistiques (Stats SA). « Le commerce, les services aux entre- prises et l'exploitation minière sont les principaux secteurs qui ont connu des baisses significatives de l'emploi », a indiqué l'Agence étatique dans son rap- port trimestriel sur l'emploi dans le pays, notant que le nombre d’employés est passé de 10.731.000 au 3ème trimestre 2023 à 10.664.000 au 1er trimestre 2024. Concernant l'emploi à temps plein, elle a noté qu’il s'est fortement contracté de 29.000 emplois, passant de 9.513.000 au dernier trimestre 2023 à 9.484.000 au cours des trois premiers mois de cette année. De même, l’agence a signalé que l'emploi à temps partiel a diminué de 38.000 en rythme trimestriel, passant de 1.218.000 en décembre 2023 à 1.180.000 en mars 2024. ■ 67.000 emplois perdus au 1 er trimestre Afrique du Sud

L e Sénégal va connaître en 2025 une croissance estimée à 10,1% et une dimi- nution de l’inflation de 2%, a indiqué, mercredi à Dakar, le chef d’une mission du Fonds monétaire international, Edouard Gemayel. Pour 2025, les projections de crois- sance sont au-delà de 10%, et l’inflation va continuer à baisser à près de 2%, a déclaré Edouard Gemayel qui s’exprimait devant la presse au cours de la présentation de la 2ème revue du programme des réformes écono- miques du gouvernement du Sénégal soute- nues par le FMI. Selon le responsable du FMI, les projections de croissance pour 2024 sont maintenues à 7,1%, constituant une baisse par rapport aux 8,3% qui étaient initialement prévus.« On sera à 4,8% cette année, a-t-il dit, pour ce qui est de la croissance non hydro- carbures ». ■ La croissance économique projetée à plus de 10% en 2025

La Banque mondiale approuve un prêt de 700 millions de dollars L e Conseil des administrateurs du Groupe de la Banque mondiale (BM) a approuvé un finance- ment de 700 millions de dollars en faveur de l'Égypte dans le cadre d'un programme de finance- ment des politiques de développement. Selon la Banque mondiale, ce financement a pour objectif de renforcer la résilience économique glo- bale et les finances publiques, d'augmenter la participation du secteur privé dans l'économie, ainsi que de promouvoir une croissance respec- tueuse de l'environnement. Ainsi, le programme est conçu pour aider l'Égypte à surmonter les défis économiques à court terme, tout en accélérant les réformes structurelles. Il vise à renforcer la stabilité macroéconomique et à faciliter la transition verte à travers diverses mesures, telles que l'expansion des énergies renouvelables, l'amélioration de l'efficacité dans les secteurs de l'électricité et le renforcement de la gouvernance des entreprises publiques. ■

Société anonyme au capital de 34 880 000 dirhams Siège social : 2, Zankat Tihama – Rabat R.C n° 1971 Rabat COMMUNIQUÉ

COMMUNIQUÉ FINANCIER

RÉSULTATS ANNUELS 2023 - ALLIANZ MAROC

L’Assemblée Générale Ordinaire des actionnaires d’Allianz Maroc s’est tenue le 11 juin 2024 au siège social 166, Boulevard Mohamed Zerktouni, Casablanca. Après avoir passé en revue l’activité de la Compagnie durant l’exercice 2023, l’Assemblée Générale a approuvé le rapport de gestion du Conseil d’Administration, les rapports des Commissaires aux Comptes et a donné quitus aux Administrateurs pour l’exécution de leur mandat au titre de l’exercice 2023. L’Assemblée Générale a également approuvé les états de synthèse arrêtés au 31 décembre 2023 tels qu’ils ont été présentés dans le rapport des Commissaires aux Comptes. Les comptes sociaux d’Allianz Maroc, audités et arrêtés au 31 décembre 2023, ainsi que les rapports des Commissaires aux Comptes, tels qu’ils ont été publiés dans le média « Les Inspirations Ecos » du 30 mars 2024 n’ont fait objet d’aucune modification ou amendement.

L’Assemblée générale ordinaire de la Société Immobilière BALIMA s’est réunie le lundi 24 juin 2024 à 15 heures 30 au siège de la société, 2 Zankat Tihama à Rabat. Elle a approuvé les états de synthèse de l’exercice 2023 certifiés par les Commissaires aux comptes, ainsi que les résolutions proposées par le Conseil d’administration.

La mise en paiement du coupon n°70 a été fixée au jeudi 25 juillet 2024.

Les états de synthèse et les résolutions publiés dans le journal «Finances News Hebdo» n° 1150 du 30 avril 2024 et n° 1154 du 31 mai 2024 n’ont subi aucun changement après la tenue de l’Assemblée générale.

L’Assemblée Générale a, en outre, décidé de distribuer un dividende brut de 326,53 Dirhams par action.

Ce communiqué peut être consulté également sur le site web de la Société Immobilière Balima à l’adresse suivante : www.balima.com

Allianz Maroc - 166, Boulevard Mohamed Zerktouni - 20060 Casablanca - Maroc Centre Relation Client : 0801 00 18 18 - www.allianz.ma

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ÇA SE PASSE DANS LE MONDE

La reprise économique s'essouffle fortement en juin Zone Euro

Regain de l'inflation en mai à 2,9% Canada

Argentine La récession s'installe, le chômage augmente L e produit intérieur brut (PIB) de l'Argentine a enre- gistré une forte contraction de 5,1% en glissement annuel au cours du premier trimestre, tandis que le chômage frappe désormais 7,7% de la population, selon les chiffres officiels publiés lundi. D'après l'institut de statistiques Indec, le PIB a chuté de 2,6% lors du pre- mier trimestre par rapport au quatrième trimestre 2023. Le secteur de la construction, le plus touché, dévisse de 19,7% en comparaison annuelle, suivi par l'industrie manufacturière (-13,7%) et les activités d'intermédiation financière (-13%). Seules les exportations ont progressé de +26,1% en glissement annuel et de +11,1% par rapport au trimestre précédent. L'Indec a également publié lundi le chiffre du chômage, à 7,7% de la population active au premier trimestre, soit une augmentation de 0,8 point de pourcen- tage par rapport à la même période l'année dernière. Les experts estiment que 40% des Argentins en âge de travailler évoluent dans le secteur informel. ■

L e taux d'inflation annuel du Canada est remonté à 2,9% en mai, sous l'effet de la hausse des prix des services, après avoir atteint son plus bas niveau depuis trois ans en avril, a annoncé mardi Statistique Canada. Les analystes s'attendaient pourtant à un léger ralentissement de la hausse des prix d'une année sur l'autre, après une augmentation de 2,7% le mois précédent. Les loyers et intérêts hypothécaires, les prix des voyages organisés et des billets d'avion, princi- palement vers les États-Unis, ainsi que le prix de l'essence et des primes d'assurance automobile, ont tous augmenté en mai. Le coût des aliments a aussi légèrement augmenté de 1,5% sur un an, « la première (augmentation) observée depuis juin 2023 », a souligné l'agence fédérale. La Banque du Canada a pour objectif de maintenir l'inflation entre 1 et 3%. ■

L a reprise de l'activité du secteur privé

s'est fortement essoufflée dans la zone Euro en juin, l'activité manufac- turière enregistrant son plus fort repli depuis six mois, selon l'indice PMI Flash par S&P Global. L'indice, calculé sur la base de sondages d'entreprises, a glissé à 50,8, son plus faible niveau depuis trois mois, contre 52,2 en mai. L'activité continue de progres- ser, pour le quatrième mois consécu- tif, mais à un rythme fortement ralenti : un chiffre supérieur à 50 signale une crois- sance de l'activité, tandis qu'un chiffre en- deçà reflète une contraction. ■

Une formule simple, souple, efficace et rapide pour vos financements

Communiqué de presse

L’Assemblée Générale Ordinaire d’ AFRICA FIRST ASSIST a été tenue le 10 Juin 2024, sous la présidence de Monsieur Yahia CHRAIBI, en sa qualité de Président de l’Assemblée Générale. Après avoir passé en revue l’activité de la société durant l’année 2023, l’Assemblée Générale, à titre ordinaire, a approuvé le rapport de gestion du Conseil d’Administra- tion et les rapports des commissaires aux comptes et a donné quitus aux Administrateurs et aux commissaires aux comptes pour l’exécution de leur mandat au titre de l’exercice 2023. L’Assemblée Générale, à titre ordinaire, a approuvé les états de synthèse de l’exercice 2023, tels qu’ils ont été arrêtés par le Conseil d’Administration du 11 Mars 2024 et publiés le 29 Mars 2024.

29, Bd. Mohammed V (V.N) - Fès, MAROC Tél : 05 35 62 13 90 - Fax : 05 35 65 19 22

www.sonac.ma

AFRICA FIRST ASSIST, Entreprise régie par la loi N°17-99 portant code des assurances.SA au capital de 50.000.000 Dh- RC Casablanca N°40.225- IF 1030998- CNSS : 1038662 – TVA 806364- Patente 35102004 Siège Social : Lot CIVIM, Route de l’aéroport QI. Sidi Maârouf- Casablanca

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FINANCES NEWS HEBDO / JEUDI 27 & VENDREDI 28 JUIN 2024

BOURSE & FINANCES

Point Bourse Hebdo L'Aïd al-Adha freine les ardeurs, la tendance baissière persiste

Le marché actions aligne une 5 ème semaine de baisse consécutive. Pourtant, le support majeur des 13.100 points a été protégé par les acheteurs.

Evolution de l'indice Masi depuis début juin 2023

L

Par Y . Seddik

court terme. Ce maintien est perçu par les chartistes comme un signe de résilience dans une configuration technique dégra- dée. Sur le plan sectoriel, seuls trois secteurs affichent des contre- performances depuis le début de l’année. Le secteur technolo- gique a enregistré une baisse de 9%, les télécommunications ont reculé de 12,5% et les sociétés de placements immobiliers ont subi une diminution de 8,35%. Ces secteurs continuent de faire face à des défis spécifiques, exacerbés par un environnement sectoriel et macroéconomique en évolution. Cette semaine, que ce soit à la hausse ou à la baisse, les plus fortes variations du marché ont concerné des valeurs à faible capitalisation et peu liquides, telles que IB Maroc.com, Fenie Brossette, Afric Industries S.A ou encore Réalisations Mécaniques.

e marché actions a connu une semaine relativement calme, marquée par une activité réduite en raison de la célébration de l’Aïd Al-Adha. Ce climat «festif» a conduit de nombreux opérateurs à limiter leurs interventions, pré- férant attendre des catalyseurs plus significatifs pour reprendre pleinement leurs activités. Les échanges sur le marché cen- tral se sont chiffrés à 746 millions de dirhams (MDH), un volume qui témoigne de la prudence des investisseurs. L’indice Masi a, quant à lui, stagné, enregistrant une légère baisse hebdomadaire de 0,16%. Cette baisse, bien que modeste, prolonge une série de cinq semaines consécutives de recul pour l'indice. Malgré cette tendance baissière, une note positive mérite d’être soulignée : les acheteurs ont réussi à préserver le support majeur des 13.100 points, un seuil considéré comme véri- table marqueur de tendance à

TOP Performances

FLOP Performances

M2M Group CTM Fenie Brossette

-6%

+7,83% +7,30%

Managem SBM CDM

-5,73%

-5,66%

+7,21%

Par ailleurs, après avoir maintenu inchangé le taux directeur à 3% pour la quatrième fois consécu- tive, Bank Al-Maghrib a décidé, lors de son Conseil du 25 juin, de baisser le taux directeur de 25 pts de base. Une décision qui a surpris les acteurs du marché financier. En perspective, le marché bour- sier s’approche de la période estivale, traditionnellement plus calme en termes d’activi-

té. Toutefois, les investisseurs demeurent attentifs aux éven- tuelles surprises et à la volatilité qui pourraient survenir durant l’été. En conclusion, la Bourse de Casablanca, malgré une semaine de faible mouvement, reste donc sous haute surveillance. Ses acteurs attendent de nouveaux indicateurs pour orienter leurs stratégies d’investissement dans les semaines à venir. ◆

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BOURSE & FINANCES

 Abderrahim Chaffai, président de l’ACAPS

Priorités stratégiques de l’ACAPS Pour Abderrahim Chaffai, la protection des assurés est au cœur des priorités stratégiques de l’ACAPS. C’est même le point qu’il cite en premier. Il s’agit, selon lui, de promouvoir les bonnes pratiques au sein de la profession, d’améliorer constamment la qualité de ser- vice et de contribuer à une plus grande éducation financière et au développement de l’assu- rance inclusive. Il a d’ailleurs rappelé que le taux de pénétra- tion de l’assurance au Maroc est de 4%. C’est certes l’un des plus élevés d’Afrique et de

Secteur des assurances

Protection des assurés, résilience du secteur, transformation digitale et protection sociale…, l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale lance de nombreux chantiers pour répondre aux mutations profondes que connaît le secteur. Les défis d'un secteur en pleine mutation

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Par A. Hlimi

bderrahim Chaffai, président de l’ACAPS, était l’invité, le 24 juin courant, de la qua- trième édition des «Nuits de la Finance» organisée par Finances News. Objectif : pré- senter les priorités de l’ACAPS dans le cadre du nouveau plan stratégique de l’Autorité à horizon 2026, dévoilé début juin. Accompagner un secteur en pleine mutation Deux tendances de fond sont en train de transformer le sec-

teur des assurances : une transformation digitale, qui fait naître petit à petit de nou- veaux usages et de nouveaux risques nécessitant des adap- tations réglementaires et une plus grande protection des consommateurs, ainsi que le chantier royal de la générali- sation de l’AMO, qui demande un accompagnement à la hau- teur de ses enjeux. Mais ceci n’est peut-être que la partie visible de l’iceberg, car ces chantiers, l’Autorité doit les accompagner tout en pour-

suivant le soutien au dévelop- pement du secteur et le ren- forcement de ses capacités.

Outre les nombreuses priorités stratégiques de l’Autorité, les équipes de l’ACAPS étudient un certain nombre de nœuds qui entravent le développement souhaité du secteur. Parmi ceux-ci, la consolida- tion des assurances obligatoires instaurées par la réglementation actuelle, ou encore l’étude de pistes de développement de l’assu- rance Vie, notamment l’épargne dans le contexte actuel du marché des capitaux. Le régulateur a en effet remarqué un tassement de ce segment important et cherche à en comprendre les causes pour trouver des pistes de relance. Des chantiers supplémentaires

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Nous souhaitons améliorer l’encadrement et la conduite du marché. Pour cela, nous avons besoin de processus transparents, équitables et clairs entre opérateurs.

Le point sur la SBR

L’ACAPS poursuit également le chantier normatif de SBR (Solvabilité basée sur les risques). Un chantier entamé en 2018 et que l’Autorité continue de stabiliser en multi- pliant les tests avec la profession. À ce stade, les compagnies ont effectué une troisième série de tests pour le Pilier 1, dit pilier quantitatif, et le modèle est désormais stabilisé, selon son président. Les résultats de ces tests montrent que la solvabilité du secteur passe de 3,5 dans le modèle actuel à 2,25 sous SBR, ce qui montre que la situation reste confortable pour le marché malgré les nouvelles contraintes réglementaires. Concernant le Pilier 2, lié au volet de la gouvernance, le texte est quasiment prêt. Il a fait l’objet d’une circulaire que les entreprises d’assurances utilisent déjà et elle est au niveau du ministère des Finances pour homologation. Quant au modèle Orsa (Own Risk and Solvency Assessment), il est également finalisé. «Il a été partagé avec les compagnies. Nous continuons à l’expliquer avant de l’adopter définitivement», explique Chaffai, qui conclut sur le volet SBR en indiquant qu’il y a également une étape à mener dite «d’articulation» ou comment passer de S1 à S2. Et de conclure : «Si tout se passe bien, le système SBR sera en place pour 2026 pour les comptes de 2025. Tout est étudié avec l’ensemble des parties prenantes pour que cette réglementation soit dans l’intérêt de ce secteur et qu’elle soit pérenne», insiste-t-il.

la région MENA, mais il reste drivé essentiellement par l’as- surance obligatoire. L’un des objectifs de la profession serait de mieux équiper les assurés. Côté réglementaire et pru- dentiel, Abderrahim Chaffai a rappelé la philosophie de l’Autorité : «Nous souhaitons améliorer l’encadrement et la conduite du marché. Pour cela, nous avons besoin de proces- sus transparents, équitables et clairs entre opérateurs». En outre, l’ACAPS est membre du Comité de coordination et de surveillance des risques sys- témiques avec les autres régu- lateurs du secteur financier (BAM, AMMC et ministère des Finances), et souhaite même institutionnaliser la gestion de cette typologie de risques en les inscrivant dans le code des assurances ou dans la loi rela- tive au secteur. Quant au développement du secteur, Chaffai estime que cela passe par une réduction des écarts de couverture et le soutien de la diversification de l’offre assurantielle. Côté digital, là aussi, beau- coup de chantiers sont ouverts, notamment avec la cellule Insurtech mise en place au sein de l’ACAPS, ou encore la publication de la circulaire relative à la distribution digi- tale que le secteur implémente doucement, mais sûrement. L’ACAPS a d’ailleurs accom- pagné quelques intermédiaires et compagnies dans la mise en conformité de leurs offres en ligne. Un autre chantier stratégique est relatif à la durabilité dans le secteur avec, d’une part, une partie assurantielle qui adresse les risques de transition. Et, d’autre part, une partie liée aux investissements du sec- teur appelés à être plus res-

ponsables en faisant attention aux risques physiques, de res- ponsabilité et de transition qui seront encadrés via une circu- laire. Concernant le secteur de la prévoyance sociale, l’ACAPS se penche sur une refonte du modèle de la mutualité qui devrait, selon Abderrahim Chaffai, se réinventer et adopter une nouvelle approche. Quant au chantier royal de la géné- ralisation de l’AMO, l’ACAPS accompagne les pouvoirs publics dans la mise en œuvre de ce projet d’envergure. Pour mener à bien ces chan- tiers, l’ACAPS maintiendra ses efforts en matière d’innovation

en vue de consolider sa posi- tion en tant qu’autorité inno- vante, agile et attractive, et ce pour disposer des ressources nécessaires à l’accompagne- ment de l’ensemble des sujets,

y compris la coopération inter- nationale. Les ressources humaines et leur qualité font ainsi partie intégrante des prio- rités stratégiques de l’Autorité à horizon 2026. ◆

Le chiffre d’affaires du secteur a atteint la barre symbolique des 60 Mds de dirhams en 2023, en développement soutenu depuis plus d’une décennie. Le TCAM (taux de croissance annuel moyen) de la branche Vie atteint 12% contre 5,5% pour la non-Vie. Au total, le secteur affiche un TCAM de 8%, bien supérieur à la croissance de l’économie marocaine. En outre, le secteur investit massivement dans l’économie et participe à son financement avec un portefeuille de placement de plus de 230 Mds de dirhams à fin décembre, investis en Bourse et en produits de taux. Le secteur a montré une bonne résilience aux différents chocs traversés depuis la pandémie et continue d’arborer une plus-value latente de 21,7 Mds de dirhams, qui a légè- rement diminué avec les changements de la courbe des taux et la volatilité de la Bourse. Mais cela constitue tout de même un matelas de sécurité indéniable pour le secteur et ses assurés. Radioscopie du secteur

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Reportage photos

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et de la consolidation de la consommation des ménages, en relation avec le repli de l’inflation et les revalorisations salariales. La réduction du taux directeur a aussi été motivée par l'amé- lioration des avoirs officiels de réserve (AOR), qui devraient continuer de croître, offrant une couverture d'environ cinq mois et demi d'importations de biens et services. Ces perspectives positives sont également soute- nues par les investissements en cours au Maroc. En terme de finances publiques, BAM anticipe une stabilisation du déficit budgétaire à 4,4% du PIB cette année, avec une réduction à 4,1% en 2025, en ligne avec l'objectif de main- tien des équilibres macroécono- miques mentionné dans la note de cadrage du projet de Loi de Finances. En somme, pour Bank Al-Maghrib, tous les critères pouvant justifier une baisse ont été remplis : retour de l'inflation vers la cible de 2%, la crois- sance économique prometteuse et la stabilité budgétaire et finan- cière assurée... Cette baisse du taux directeur marque ainsi le début d'une nouvelle phase d'assouplissement monétaire, un soutien bienvenu pour les entreprises marocaines enga- gées dans un effort d'investisse- ment colossal en vue de la CAN 2025 et de la Coupe du monde 2030. Abdellatif Jouahri a toute- fois précisé que la poursuite de cette politique accommodante dépendra de l'évolution des indicateurs macroéconomiques dans les mois à venir. ◆

 Bank Al-Maghrib a créé la surprise en annonçant une baisse de son taux directeur de 25 points de base, le ramenant ainsi à 2,75%.

croissance économique. Le wali a mis en avant une accélération prévue de la croissance, esti- mée à 4,5% en 2025, un niveau inédit depuis plusieurs années. Qui plus est, à moyen terme, les activités non agricoles devraient se raffermir à un rythme de 3,8% en 2024 et de 4,1% en 2025, à la faveur notamment des différents chantiers lancés et programmés, de la poursuite de la dynamique des activités liées au tourisme Alors que les analystes financiers prévoyaient unanimement le statu quo, la Banque centrale a déjoué tous les pronostics en abaissant son taux directeur. Une décision surprise qui n'a pas manqué de secouer les marchés financiers. Les explications de Jouahri Par Y. Seddik C Baisse surprise du taux directeur

ontre toute attente, Bank Al-Maghrib (BAM) a surpris les acteurs économiques et finan- ciers en réduisant de 25 points de base son taux directeur, désor- mais fixé à 2,75%. Une déci- sion qui rompt avec quatre réu- nions consécutives de statu quo monétaire. «Cette décision tient compte des progrès très notables en matière de retour de l'inflation à des niveaux en ligne avec l'ob- jectif de stabilité des prix et de préservation de la reprise post- covid de l'activité économique, notamment à travers le resser- rement calibré de la politique monétaire, le suivi régulier de la transmission de ses décisions, ainsi que les mesures mises en place par le gouvernement pour

soutenir le pouvoir d'achat des ménages et certaines activités économiques» , a jugé le Conseil de la Banque centrale lors de sa deuxième réunion trimestrielle. Jouahri a expliqué que cette décision unanime du Conseil de BAM repose sur plusieurs fac- teurs favorables, dont notam- ment la stabilisation de l'inflation à des niveaux compatibles avec l'objectif de stabilité des prix. Il a indiqué que le taux d'inflation devrait tomber en dessous de 2% cette année, malgré la reprise partielle de la décompensation du gaz butane. La composante sous-jacente de l'inflation, reflé- tant la tendance fondamentale des prix, a atteint en moyenne 2,1% sur les cinq premiers mois de l'année et devrait rester proche de ce niveau jusqu'à fin 2025, soit dans la cible de la Banque. L'autre argument majeur de cette décision réside aussi dans les prévisions optimistes de la

La décision surprise de Bank Al-Maghrib d'abaisser son taux direc- teur a eu un effet immédiat et positif sur la Bourse de Casablanca. L'indice Masi a enregistré une hausse significative de 2,22% quelques minutes seulement après l'annonce, déjouant les prévisions des analystes qui tablaient majoritairement sur un maintien du taux. Les secteurs de croissance et le secteur bancaire ont été les princi- paux moteurs de cette hausse. On note également la forte réaction sur le marché obligataire, avec des taux longs qui ont diminué de 20 points de base sur le compartiment secondaire au lendemain de cette annonce. Forte réaction des marchés financiers

Pour Bank Al-Maghrib, tous les critères pouvant justifier une baisse ont été remplis, en tête le retour de l’inflation vers la cible de 2%.

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Marché obligataire

sont également liées aux décisions de la Banque centrale en matière de politique monétaire. Un resserrement de cette politique pourrait entraîner une hausse des taux obligataires, tandis qu'un assouplissement pourrait les faire bais- ser. D'autres facteurs, tels que l'inflation, la croissance économique et les condi- tions du marché international, jouent également un rôle important dans l'évo- lution des taux. En somme, le marché des taux devrait connaître une relative stabilité au troisième trimestre 2024, grâce aux mesures fiscales de la LF-24 et à une gestion prudente de la dette publique. En revanche, la hausse de la dette extérieure (avec une sortie à l’inter- national confirmée par Nadia Fettah), les décisions de politique monétaire et les conditions économiques globales restent des éléments clés à surveiller. Les investisseurs doivent donc rester attentifs à ces évolutions, adapter leurs stratégies en conséquence et éviter les dérapages des taux. ◆

Vers une stabilité des taux au 3 ème trimestre

Les recettes fiscales générées à fin mai ont largement contribué à la maîtrise de l'offre en bons du Trésor. La stratégie d’endettement du Trésor permet d’alléger la pression sur le marché intérieur et de maîtriser le coût de la dette.

Par Y. Seddik M

algré une diminution récente des placements de l'État sur le mar- ché monétaire, laissant entrevoir un resserre- ment de sa trésorerie, l'offre en bons du Trésor devrait rester sous contrôle au troisième tri- mestre 2024, selon plu- sieurs analystes. Cette

les finances publiques. Ces réformes ont généré près de 4 milliards de dirhams de recettes supplémentaires pour l'État à fin mai 2024. Cette performance est attri- buable à une meilleure réalisation de l'IS, qui a atteint 47% contre 39% à la même période en 2023, ainsi qu'à une augmen- tation de la TVA intérieure, dont le taux de réalisation est passé de 42% à 49%. Malgré la réduction des placements de l'État sur le marché monétaire, ses besoins de financement restent impor- tants. Le besoin de financement brut du Trésor pour le reste de l'année 2024 est estimé à 92 Mds de DH. Ce chiffre englobe le reliquat de financement du déficit budgétaire et les arriérés du Trésor (44,3 Mds de DH), ainsi que les tombées du Trésor restantes à fin 2024 (47,9 Mds de DH). Notons qu’une nouvelle rallonge budgétaire de 14 Mds de DH a été auto- risée il y a quelques semaines pour sou- tenir les entreprises publiques face aux fluctuations des matières premières et couvrir les dépenses du dialogue social, et qui s’ajoute aux besoins annuels de financements du Trésor. Évolution de la dette publique Par ailleurs, l'évolution de la dette du Trésor est un autre aspect crucial à considérer. Les prévisions indiquent que le ratio d'endettement devrait se stabi- liser autour de 70% en 2024, avec une dette totale atteignant 1.086 Mds de DH contre 1.024 Mds de DH en 2023. Cette hausse est principalement due à l'augmentation de la dette extérieure, qui devrait passer de 264 Mds de DH en 2023 à 315 Mds de DH en 2024. Il faut dire que le Trésor opte pour une straté-

gie de financement axée sur la diversifi- cation, en privilégiant de plus en plus les financements extérieurs. Cette approche vise à alléger la pression sur le marché intérieur et à maîtriser le coût de la dette. Les perspectives des taux obligataires

anticipation repose en grande partie sur les retombées positives des mesures fis- cales introduites par la Loi de Finances 2024, qui ont considérablement amélioré les recettes de l'État. Durant cette dernière séance d’adjudi- cation du mois de juin, le Trésor s’est orienté vers le segment CMT et a sous- crit 1,9 milliard de dirhams. La levée totale du mois atteint 7,4 milliards de dirhams, soit un taux de réalisation des besoins annoncés de 73%. Ainsi, et tenant compte d’une demande modé- rée en BDT, le taux de satisfaction du mois ressort à 53%. Cette séance a été marquée par une légère hausse des taux de rendement primaires des maturités concernées par la levée, ne dépassant pas +2 pbs pour la maturité 13 semaines. Sur la courbe secondaire, une légère tendance baissière a été enregistrée, avec des variations de -1pb. Impact des mesures fiscales Les mesures fiscales mises en œuvre dans le cadre de la LF-2024, notamment la réforme de l'impôt sur les sociétés (IS) en 2023 et la refonte en profondeur de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) en 2024, ont eu un impact significatif sur

COMMUNIQUÉ

Casablanca, le 28 juin 2024

AXA CREDIT

Société Anonyme au capital de 221.916.300 de dirhams Siège social : 120-122 Avenue Hassan II - CASABLANCA RC N° 22 829 / IF : 108 48 66

L’Assemblée Générale Mixte des actionnaires de «AXA Crédit» s’est réunie le 26 juin 2024 à 10 heures au siège social de la société.

L’Assemblée Générale a approuvé les comptes de l’exercice clos au 31 décembre 2023 et les résolutions qui lui ont été soumises.

Les Etats de synthèse de «AXA Crédit» au titre de l’exercice 2023 ont été certifiés par les Commissaires Aux Comptes et publiés préalablement à la tenue de l’AGM dans le journal d’annonces légales «FINANCES NEWS».

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