FNH N° 1157 (1)

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FINANCES NEWS HEBDO / JEUDI 27 & VENDREDI 28 JUIN 2024

BOURSE & FINANCES

Nous souhaitons améliorer l’encadrement et la conduite du marché. Pour cela, nous avons besoin de processus transparents, équitables et clairs entre opérateurs.

Le point sur la SBR

L’ACAPS poursuit également le chantier normatif de SBR (Solvabilité basée sur les risques). Un chantier entamé en 2018 et que l’Autorité continue de stabiliser en multi- pliant les tests avec la profession. À ce stade, les compagnies ont effectué une troisième série de tests pour le Pilier 1, dit pilier quantitatif, et le modèle est désormais stabilisé, selon son président. Les résultats de ces tests montrent que la solvabilité du secteur passe de 3,5 dans le modèle actuel à 2,25 sous SBR, ce qui montre que la situation reste confortable pour le marché malgré les nouvelles contraintes réglementaires. Concernant le Pilier 2, lié au volet de la gouvernance, le texte est quasiment prêt. Il a fait l’objet d’une circulaire que les entreprises d’assurances utilisent déjà et elle est au niveau du ministère des Finances pour homologation. Quant au modèle Orsa (Own Risk and Solvency Assessment), il est également finalisé. «Il a été partagé avec les compagnies. Nous continuons à l’expliquer avant de l’adopter définitivement», explique Chaffai, qui conclut sur le volet SBR en indiquant qu’il y a également une étape à mener dite «d’articulation» ou comment passer de S1 à S2. Et de conclure : «Si tout se passe bien, le système SBR sera en place pour 2026 pour les comptes de 2025. Tout est étudié avec l’ensemble des parties prenantes pour que cette réglementation soit dans l’intérêt de ce secteur et qu’elle soit pérenne», insiste-t-il.

la région MENA, mais il reste drivé essentiellement par l’as- surance obligatoire. L’un des objectifs de la profession serait de mieux équiper les assurés. Côté réglementaire et pru- dentiel, Abderrahim Chaffai a rappelé la philosophie de l’Autorité : «Nous souhaitons améliorer l’encadrement et la conduite du marché. Pour cela, nous avons besoin de proces- sus transparents, équitables et clairs entre opérateurs». En outre, l’ACAPS est membre du Comité de coordination et de surveillance des risques sys- témiques avec les autres régu- lateurs du secteur financier (BAM, AMMC et ministère des Finances), et souhaite même institutionnaliser la gestion de cette typologie de risques en les inscrivant dans le code des assurances ou dans la loi rela- tive au secteur. Quant au développement du secteur, Chaffai estime que cela passe par une réduction des écarts de couverture et le soutien de la diversification de l’offre assurantielle. Côté digital, là aussi, beau- coup de chantiers sont ouverts, notamment avec la cellule Insurtech mise en place au sein de l’ACAPS, ou encore la publication de la circulaire relative à la distribution digi- tale que le secteur implémente doucement, mais sûrement. L’ACAPS a d’ailleurs accom- pagné quelques intermédiaires et compagnies dans la mise en conformité de leurs offres en ligne. Un autre chantier stratégique est relatif à la durabilité dans le secteur avec, d’une part, une partie assurantielle qui adresse les risques de transition. Et, d’autre part, une partie liée aux investissements du sec- teur appelés à être plus res-

ponsables en faisant attention aux risques physiques, de res- ponsabilité et de transition qui seront encadrés via une circu- laire. Concernant le secteur de la prévoyance sociale, l’ACAPS se penche sur une refonte du modèle de la mutualité qui devrait, selon Abderrahim Chaffai, se réinventer et adopter une nouvelle approche. Quant au chantier royal de la géné- ralisation de l’AMO, l’ACAPS accompagne les pouvoirs publics dans la mise en œuvre de ce projet d’envergure. Pour mener à bien ces chan- tiers, l’ACAPS maintiendra ses efforts en matière d’innovation

en vue de consolider sa posi- tion en tant qu’autorité inno- vante, agile et attractive, et ce pour disposer des ressources nécessaires à l’accompagne- ment de l’ensemble des sujets,

y compris la coopération inter- nationale. Les ressources humaines et leur qualité font ainsi partie intégrante des prio- rités stratégiques de l’Autorité à horizon 2026. ◆

Le chiffre d’affaires du secteur a atteint la barre symbolique des 60 Mds de dirhams en 2023, en développement soutenu depuis plus d’une décennie. Le TCAM (taux de croissance annuel moyen) de la branche Vie atteint 12% contre 5,5% pour la non-Vie. Au total, le secteur affiche un TCAM de 8%, bien supérieur à la croissance de l’économie marocaine. En outre, le secteur investit massivement dans l’économie et participe à son financement avec un portefeuille de placement de plus de 230 Mds de dirhams à fin décembre, investis en Bourse et en produits de taux. Le secteur a montré une bonne résilience aux différents chocs traversés depuis la pandémie et continue d’arborer une plus-value latente de 21,7 Mds de dirhams, qui a légè- rement diminué avec les changements de la courbe des taux et la volatilité de la Bourse. Mais cela constitue tout de même un matelas de sécurité indéniable pour le secteur et ses assurés. Radioscopie du secteur

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