FNH N° 1157 (1)

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JEUDI 27 & VENDREDI 28 JUIN 2024 / FINANCES NEWS HEBDO

ECONOMIE

sation des mécanismes de pilo- tage et de coordination au niveau régional. Pareil pour l’inefficacité, pour maints facteurs, des dispo- sitifs de démocratie participative et de la participation citoyenne et l’absence d’un système uni- fié et performant de partage et d’échange d’informations entre les acteurs de la région. Sur le plan économique ou des ressources de manière générale, toutes les parties prenantes de la régionalisation sont d’accord sur l’insuffisance des ressources humaines, techniques et finan- cières confiées aux régions. Ainsi, les collectivités territoriales de la région, un peu moins pour le conseil régional, souffrent encore de la faible performance de l’exé- cution de leurs plans d’actions, par manque de ressources, en nombre et en qualité. Cela s’ex- plique, en partie, par le manque d’attractivité du système de ges- tion des ressources humaines et la forte dépendance financière à l’État. Ajoutons à cela les fortes disparités intra- et interrégionales en matière de croissance écono- mique et d’accès aux ressources requises. Comme recommandation de solutions, je propose d’institution- naliser un cadre consultatif et de réflexion collective et continuelle, en plus des assises, pour émettre des avis concernant des mesures rectificatives ou de renforcement, en temps opportun, principale- ment dans quatre axes. D’abord, la performance de l’exercice des compétences, surtout partagées et transférées, des collectivi- tés territoriales de la région. Et puis, le renforcement des méca- nismes de pilotage, de coordi- nation et d’évaluation. Ensuite, l’amélioration des mécanismes de financement des collectivités territoriales. Et en dernier lieu, le renforcement des capacités de la région à réaliser son dévelop- pement socioéconomique suivant son propre modèle ascendant, tenant compte des spécificités de territoire régional, et par une meil- leure déclinaison des politiques et chantiers suprarégionaux de développement. ◆

 La nouvelle configuration

régionale vise un nouveau mode de gouvernance terri- toriale, confiant un véritable pouvoir exécutif d’initiative et de décision aux conseils régionaux.

lement 9 à Guelmim-Oued Noun. Le constat est le même au niveau des agrégats économiques régionaux. Les disparités écono- miques continuent à s’accentuer. En 2021, par exemple, 3 régions génèrent plus de la moitié du PIB national (58,6%), qui sont la région de Casablanca-Settat (32,2%), Rabat-Salé-Kénitra (15,9%) et Tanger-Tétouan-Al Hoceima (10,5%). Aussi, en 2021, uniquement 4 régions ont pu avoir un taux de croissance supérieur à la moyenne nationale (8%), à savoir la région de Fès-Meknès (12,7%), de Béni Mellal-Khénifra (10,4%), de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (8,7%) et de Marrakech- Safi (8,5%). Le même phénomène alarmant a été enregistré, selon les données de HCP, en termes des autres agrégats de produc- tion, de consommation et de dis- tribution de la richesse. J’attire votre attention, à ce niveau, sur les grandes potentia- lités sous-exploitées ou latentes des 12 régions, pour un déve- loppement régional durable, inclusif et équitable, malgré le fait que les profils économiques régionaux ne se ressemblent pas et que chaque région a ses propres filières de spécialité, et ses propres ressources naturelles

et construites. Dans ce cadre, j’invite le Comité stratégique de la régionalisation avancée ainsi que les participants aux deuxièmes assises, à penser une démarche concertative, centralisée ou régio- nalisée, de conception du nou- veau modèle de développement propre à chaque région, s’inscri- vant bien évidemment dans les grandes orientations du modèle national. F.N.H. : Quels sont les prin- cipaux obstacles rencon- trés dans la mise en œuvre de la régionalisation avan- cée au Maroc, et quelles solutions concrètes propo- sez-vous pour les surmon- ter ? H. E. : La réalité du terrain revêt encore des insuffisances et des obstacles quant au fonctionne- ment efficace et efficient de la régionalisation avancée. Ce sont des limites que je peux catégoriser en 3 natures différentes : limites de nature juridico-institutionnelle, limites organisationnelles ou de

gouvernance et des limites finan- cières et économiques. Au niveau juridico-institutionnel, je signale le retard dans l’adop- tion des textes législatifs et régle- mentaires définissant clairement les modalités de mise en œuvre des compétences des régions, très particulièrement les méca- nismes de l’exercice des compé- tences partagées et le transfert de compétences de l’État aux régions. Aussi, l’inexistence, au niveau territorial, d’un cadre ou structure indépendante et hors la sphère politique, d’assistance, de suivi et d’évaluation régulières des politiques régionales. Je souligne également les carences du cadre juridique et des mécanismes ins- titutionnels disponibles, jusque- là, des partenariats public-privé dans la région. «Coordination» ou plutôt «manque de coordination», ce sont les mots qui reviennent à chaque fois qu’on interroge sur les limites de gouvernance de la régionalisa- tion. Notamment, en matière d’im- plémentation et d’opérationnali-

On a constaté une augmentation de 30% du nombre de fonctionnaires de l’administration des régions entre 2008 et 2023 et une évolution financière significative de 771 MDH à 9,25 Mds de DH, la même période.

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