FNH N° 1157 (1)

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FINANCES NEWS HEBDO / JEUDI 27 & VENDREDI 28 JUIN 2024

SOCIÉTÉ

vue de lutter contre ce phé- nomène, il existe la ratifica- tion de plusieurs conventions internationales de l’Organi- sation internationale du tra- vail. Il s’agit notamment de la Convention n°138 sur l'âge minimum et la Convention n°182 sur les pires formes de travail des enfants. «Ces ratifications obligent le Maroc à adopter des mesures efficaces pour abolir le travail des enfants et les protéger contre les formes de travail les plus exploitatives. L'adhésion à ces conventions internatio- nales montre l'engagement du Maroc à respecter les normes mondiales et à améliorer les conditions de vie des enfants» , dixit Me El Kadiri Boutchich. ◆

Ces règles sont cruciales pour protéger les jeunes contre l'épuisement et pour leur per- mettre de jouir d'un équilibre travail-vie personnelle» . Il est à noter que les employeurs qui enfreignent les lois sur le travail des enfants au Maroc s'exposent à des sanctions sévères, incluant des amendes et des peines d'emprisonne- ment. «Ces sanctions sont dis- suasives et visent à renforcer le respect des lois pour pro- téger les droits des enfants. La sévérité des sanctions est un indicateur de l'importance accordée par le Maroc à la lutte contre l'exploitation des enfants» , précise le juge. Dans le cadre des efforts déployés par le Maroc en

 En 2023, parmi les 7.775.000 enfants âgés de 7 à 17 ans, 110.000 étaient engagés dans une activité économique.

En revanche, dans les zones urbaines, les services repré- sentent 51% des emplois d'en- fants, suivis par l’industrie qui emploie 28,1% d'entre eux. Danger au travail En travaillant, les enfants s'ex- posent à divers dangers variés. Selon le HCP, près de 63,3% des enfants au travail accom- plissent des travaux dange- reux, soit 69.000 enfants. Qui plus est, les enfants exer- çant dans le secteur des BTP restent les plus exposés aux dangers, avec une part de 80,8%. Cette proportion est de 79,3% dans le secteur de «l’in- dustrie» , 77,7% dans les «ser- vices» et de 53% dans «l’agri- culture, forêt et pêche». «L’emploi des enfants de moins de 15 ans est généralement interdit, sauf dans certains cas spécifiques et réglementés. Pour les enfants âgés de 15

à 18 ans, ils ne peuvent pas être employés dans des tra- vaux dangereux ou nuisibles. Le décret n° 2-04-469 du 29 décembre 2004 et l’arrêté du ministre de l'Emploi et de la Formation professionnelle n° 160-05 du 9 février 2005 précisent les types de travaux considérés comme dangereux. Cette liste détaillée de travaux interdits aux jeunes travailleurs assure une protection renfor- cée contre des formes de tra- vail qui pourraient avoir des conséquences graves sur leur santé et leur sécurité» , insiste Me El Kadiri Boutchich. Et de poursuivre : «Pour les jeunes travailleurs âgés de 15 à 18 ans, des restrictions claires sont imposées sur les heures de travail. Ils ne peuvent pas travailler plus de 10 heures par jour, et doivent bénéficier d'un repos hebdomadaire d'au moins 24 heures consécutives.

Selon Najat Anwar, plusieurs mesures doivent être mises en œuvre pour prévenir le phé- nomène du travail des enfants au Maroc, notamment : • Intensifier les campagnes de sensibilisation pour informer la société sur les dangers du travail des enfants et l'importance de respecter leurs droits. • Renforcer les lois existantes pour protéger les enfants et lutter contre leur exploitation. • Fournir aux enfants exploités un environnement sûr ainsi qu'un soutien psychologique, social et éducatif, tout en aidant leurs familles. • Encourager une coopération étroite entre le gouvernement, les ONG et d'autres parties prenantes pour une action efficace. • Orienter et éduquer les familles et les communautés sur les risques du travail des enfants et les alternatives viables pour assurer un revenu. • Améliorer l'accès à l'éducation et à la formation pour les enfants vulnérables afin de leur offrir un avenir meilleur. • Mettre en place d'un système de suivi et d'évaluation pour surveiller la persistance du travail des enfants, suivre les progrès des initiatives et apporter des améliorations conti- nues, notamment dans les zones rurales. Les recommandations de Najat Anwar, présidente de l’ONG «Touche pas à mon enfant»

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