FNH N° 1170 (1)

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FINANCES NEWS HEBDO / JEUDI 24 OCTOBRE 2024

ECONOMIE

Projet de Loi de Finances 2025

et l’esprit de concurrence. Cela nécessite des reformes struc- turantes». Les critiques de Mounib sont également partagées par d’autres députés de l’opposi- tion, qui estiment que le gou- vernement n’a pas fait preuve de créativité pour trouver des solutions innovantes capables de donner un nouveau souffle à son action, d’autant qu’il est à mi-chemin de son mandat et plusieurs de ses engagements n’ont pas été respectés. «Le PLF 2025 est nettement en deçà des aspirations des Marocains, et ce à plusieurs niveaux. Le gouvernement n’a pas suffisamment pris en considération les priorités du pays. Je me demande qu’est- ce qui a été fait pour encou- rager la bonne gouvernance ! Notre pays demeure toujours mal classé dans l’indice de per- ception de la corruption. Le dernier rapport de l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption (INPPLC) dresse un constat alarmant : le niveau de la fraude a atteint 28%. C’est un handicap majeur pour le développement et la crois- sance. Il dissuade les investis- seurs nationaux et étrangers à lancer des projets», affirme Abdellah Bouanou, chef du groupe du Parti de la justice et du développement (PJD) au Parlement. Au niveau de l’emploi, il a noté que «c’est une grande prio- rité nationale et les mesures annoncées auront peu d’effet. Le volume des investisse- ments publics a baissé, celui du secteur privé est timide car la reprise n’est pas encore bien installée. Concernant la charte de l’investissement, les décrets d’application pour les TPME et l’auto emploi ne sont pas encore promul- gués. Nous avons également constaté que dans le cadre des réformes structurelles que le gouvernement compte mener, les retraites ne sont pas évo- quées». ◆

Ils estiment qu’il n’a pas suffisamment accordé d’intérêt aux grandes priorités comme l’emploi, la lutte contre la pauvreté, le stress hydrique et les réformes structurelles. Des partis de l’opposition relèvent les insuffisances du texte

Par C. Jaidani

 L’exécutif n’a annoncé aucune mesure pour renforcer la bonne gouvernance et lutter contre la corruption.

S

uite à la présentation des grandes orientations du pro- jet de Loi de Finances 2025 à la Chambre des représentants, les partis de l’opposition n’ont pas tardé à réagir et formu- ler des critiques sur de nom- breuses dispositions du texte. Ils estiment pour la plupart que ce PLF manque de perspica- cité et ne peut pas apporter une nouvelle impulsion aux grandes priorités du Royaume, dont l’emploi, la lutte contre la pauvreté, le stress hydrique ou les réformes structurelles. «Le PLF s’inscrit dans une conjoncture économique natio-

nale et internationale compli- quée. Cela rend la réalisation de ses objectifs difficiles. Le gouvernement prétend qu’il est en train d’installer les bases de l’Etat social, alors qu’il a écar- té de nombreux programmes d’aide comme Tayssir et un million de cartables. Il a certes lancé le programme de soutien de 500 DH par ménage néces- siteux, mais dans la réalité, des milliers de familles n’en béné- ficient pas. Le HCP a dressé dernièrement un constat alar- mant sur l’élargissement de la pauvreté et de la vulnérabilité. Aussi, les inégalités sociales se sont creusées, confirmant l’échec des dispositifs mis en place pour établir une véritable justice sociale», affirme Nabila Mounib, secrétaire générale du Parti socialiste unifié (PSU). Et de poursuivre que «les

mesures prises dans ce PLF ne sont pas aptes à régler les pro- blématiques du chômage qui a atteint des niveaux inquiétants. Actuellement, il approche les 14%. On ne peut soutenir l’emploi sans évoquer l’ensei- gnement et la formation qui affichent des indicateurs peu reluisants. Nous ne sommes pas encore arrivés à maîtriser le phénomène de l’abandon scolaire» . Concernant le stress hydrique, la député a affirmé que « le pro- gramme de construction des barrages évolue à un rythme lent, et il serait impossible dans le court et le moyen terme de mobiliser suffisant d’eau pour répondre à la demande. Il faut aussi préciser que l’exécutif n’a annoncé aucune stratégie pour lutter contre la corruption, un fléau qui freine l’investissement

«Les mesures prises dans ce PLF ne sont pas aptes à régler le problème du chômage qui a atteint des niveaux inquiétants».

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