FNH N° 1170 (1)

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JEUDI 24 OCTOBRE 2024 / FINANCES NEWS HEBDO

ECONOMIE

Maroc-UE

tés. « Notre position est claire : toutes les provinces du Maroc sont marocaines, sans distinc- tion. De plus, les échanges avec l’Europe sont déficitaires; nous importons plus que nous exportons. Il est donc dans l’intérêt tant des exportateurs européens que marocains de remédier rapidement à cette situation». Concernant la recherche de nouveaux marchés alternatifs, le président de la Comader estime que l’équation est loin d’être facile, étant donné que le Maroc exporte principale- ment des produits frais. «Le Moyen-Orient, par exemple, nécessite un transport aérien, ce qui est coûteux et ne s’applique qu’à certains pro- duits à forte valeur ajoutée, comme les fruits rouges. Avec la Russie, des problèmes de paiement subsistent, et bien que l’Afrique offre un vaste marché, le Maroc se spécia- lise surtout dans les légumes», explique-t-il. Et d’ajouter : « Quant à l’Amé- rique du Nord, cela nécessite des efforts et des distances importantes. Nous travaillons activement à diversifier nos débouchés, en organisant des salons à travers le monde pour explorer de nouvelles oppor- tunités. Cependant, remplacer un client aussi important que l’Europe ne se fait pas du jour au lendemain». Benali demeure toutefois convaincu que l’Europe a un besoin crucial des produits marocains, en particulier de tomates hors saison. «En hiver, les tomates marocaines sont essentielles pour eux, car il leur est difficile de chauffer des serres, surtout avec la hausse des prix du gaz et les tensions avec la Russie. Ils n’auront d’autre choix que d’impor- ter des tomates marocaines», révèle-t-il. Une période de transition Pour sa part, Mohammed Jadri, économiste, rappelle l’exem-

Quel avenir pour les échanges commerciaux ?

La récente annulation des accords de pêche et d'agriculture entre le Maroc et l'Union européenne par la Cour de justice de l'UE ouvre une période d’incertitude qui pourrait bien redessiner les contours du commerce bilatéral entre les deux parties.

Par M. Boukhari

 En 2023, les échanges commerciaux entre le Maroc

et l’Espagne ont dépassé les 20 milliards d’euros.

L

a CJUE a récemment invalidé des accords sur l’agriculture et la pêche conclus entre le Maroc et l’UE. Cette décision suscite légitimement des inter- rogations quant à son impact sur les échanges commerciaux bilatéraux. En effet, les produits agricoles représentent une part significative des exporta- tions marocaines vers l'UE. En 2021, les exportations maro- caines de fruits et légumes vers l'Europe ont dépassé 2,5 millions de tonnes, générant des revenus estimés à plus de 2 milliards d'euros. Les tomates, les agrumes, les fraises et les olives sont parmi les principaux produits agri-

coles exportés par le Maroc vers l'UE. Par exemple, envi- ron 30% des tomates consom- mées en Europe hors saison proviennent du Maroc. L’Espagne, en particulier, reste un important client pour le Maroc. Entre juillet 2023 et juil- let 2024, les exportations maro- caines en fruits et légumes frais vers l’Espagne ont aug- menté de 10% à 698 millions d’euros, selon la Fédération espagnole des associations de producteurs et exportateurs de fruits, légumes, fleurs et plantes vivantes (FEPEX).

Confédération marocaine de l'agriculture et du développe- ment rural (Comader), affirme que «l’Espagne est notre pre- mier partenaire commercial, et l’Europe constitue notre principal marché. Cependant, nous sommes convaincus qu'il existe des solutions pour sur- monter cette situation déli- cate. Le Conseil de l’Europe, la Commission européenne et le Parlement européen sou- tiennent notre position et cherchent tous une issue à ce jugement de la CJUE». Benali juge par ailleurs qu’il est essentiel de rappeler que le Maroc et l’UE ont des trai- tés qui doivent être respec-

Diversifier les débouchés Rachid Benali, président de la

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