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FINANCES NEWS HEBDO / JEUDI 24 OCTOBRE 2024

ECONOMIE

accentue les inégalités territoriales.

preneuriale dès le plus jeune âge. Ainsi, le système éducatif et de formation professionnelle doit encourager les étudiants à envisager l'entrepreneuriat comme une voie de carrière viable, à travers des programmes de formation adaptés et un soutien accumulé aux projets innovants. Le Conseil appelle également à renforcer l'efficacité des programmes d'insertion profession-

nelle en améliorant leur attractivité et en assurant un suivi rigoureux de leur impact. Lors de sa présentation, same- di dernier, du projet de Loi de Finances 2025, la ministre de l’Economie et des Finances, Nadia Fettah, a appelé à une mobilisation accrue de l’ensemble des acteurs publics et privés pour faire baisser le taux de chômage au Maroc. La responsable gouvernementale a

mis en avant l'importance de déve- lopper des solutions de long terme, notamment à travers une politique d'in- vestissement plus inclusive et orientée vers la création d'emplois stables. Elle a également insisté sur la nécessité d'aligner les politiques publiques avec les besoins du marché, tout en soute- nant les secteurs innovants capables de générer de l'emploi. ◆

Une formation en déphasage avec les besoins du marché

Sur le plan de l'offre de travail, le rap- port souligne un désalignement persis- tant entre la formation et les besoins du marché, ce qui se traduit par de longues périodes de chômage pour les jeunes diplômés. D’ailleurs, une étude de la Banque mondiale a révélé que 11% des entreprises de 5 à 19 salariés peinent à trouver des employés dotés des compétences appropriées. «Le plus urgent à traiter est l’inadé- quation entre la formation et le mar- ché du travail : un des défis majeurs est l’écart entre les qualifications des jeunes diplômés et les compétences recherchées par les employeurs. Le système éducatif au Maroc continue de former beaucoup d’étudiants dans des filières théoriques, alors que le marché a besoin de compétences pra- tiques dans des domaines techniques. Et cette question à elle seule est sujette d’un véritable débat. On remarque aussi une faible valorisation de la for- mation professionnelle malgré les efforts fournis depuis des décennies pour l’encourager. Le Maroc a besoin d’un meilleur alignement entre les pro- grammes de formation et les besoins sectoriels spécifiques afin d'améliorer l'employabilité des jeunes», avait affir- mé l’économiste Said Tahiri, dans une interview accordée à Finances News Hebdo en septembre dernier. Insuffisance des programmes d’insertion Le cadre institutionnel présente égale- ment des faiblesses. Les programmes d'insertion professionnelle existants sont jugés insuffisants pour répondre à l'ampleur du chômage. Pour le CESE, ces programmes manquent souvent d'évaluations rigoureuses permettant de mesurer leur impact réel. Pour dynamiser l'emploi au Maroc, le CESE recommande de développer la capacité de l'économie à absorber les nouveaux arrivants sur le marché du travail. Plutôt que de s'attendre à une augmentation substantielle des effec- tifs dans les entreprises existantes, il est essentiel d'encourager l'émer- gence de nouvelles entreprises. Le CESE insiste également sur l'impor- tance de promouvoir une culture entre-

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