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FINANCES NEWS HEBDO / JEUDI 24 OCTOBRE 2024
ECONOMIE
plusieurs initiatives, dont un plan directeur pour le développement des infrastructures portuaires à l'horizon 2030, et la signature en 2017 d’un contrat de performance pour l’industrie navale. Une banque de projets a également été mise en place pour encoura- ger les investissements dans des segments clés comme la répara- tion navale et la construction de navires. Néanmoins, le CESE estime que ces mesures restent en deçà des attentes pour impulser un véri- table décollage. «Les efforts se sont concentrés sur les infrastruc- tures, mais la formation, la régle- mentation et l’attractivité pour les investisseurs ont été négligées», précise Chami. L’absence d’une stratégie publique intégrée, les difficultés d'accès au foncier, un cadre juridique et fiscal inadapté, ainsi que le manque de compé- tences locales freinent le déve- loppement du secteur. La rareté des produits financiers adaptés aux projets industriels navals, tout comme la lourdeur des procé- dures administratives sont égale- ment soulignées dans le rapport. Pour surmonter ces obstacles, le CESE recommande la mise en place d’une stratégie nationale intégrée, inspirée des modèles internationaux réussis et axée sur une approche écosystémique. Parmi les mesures proposées, on trouve le renforcement des infras- tructures portuaires, notamment à Agadir et Tan-Tan, la mise en concession du chantier naval de Casablanca, la coordination ren- forcée entre les acteurs du secteur et la création de programmes de formation spécialisés pour amé- liorer les compétences locales. Le rapport suggère également de privilégier des segments acces- sibles comme la rénovation et la maintenance des navires, avant de s’aventurer vers des projets plus ambitieux de construction. Interpellé par ce rapport, Mustapha Farès, Directeur géné- ral de l'Agence nationale des ports, a réaffirmé lors de la 2 ème édition de la JNI la volonté de dynamiser le secteur. «L’industrie
naval, tracer une feuille de route pour asseoir au moins une cible et une trajectoire pour y arriver» , a-t-il déclaré avec optimisme. Cette vision concertée pourrait- elle enfin hisser l’industrie navale marocaine à la hauteur de son potentiel ? Le chemin est encore parsemé d'embûches, mais le Maroc semble déterminé à relever le défi de l’économie bleue. ◆
Entre manque de compétitivité et dépendance aux importations, l’industrie navale reste à la traîne.
navale a encore un long chemin à parcourir par rapport à l'aéro- nautique et à l'automobile. Nous avons beaucoup de milles nau-
tiques à attraper. Grâce au rap- port du CESE, nous allons, en col- laboration avec les partenaires de l'industrie et le cluster du chantier
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