Découvrez le numéro 981 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc
Du 24 avril 2025 - 8 DH - N° 1193
PREMIER HEBDOMADAIRE DE L'INFORMATION FINANCIÈRE AU MAROC
Directeur de la publication : Fatima Ouriaghli
Assurance
Croissance
La fin des vieilles routines
La locomotive non agricole relancée
P. 8
P.39
Un secteur sous perfusion climatique AGRICULTURE
P.2/11 à 38
Groupements sanitaires territoriaux «Une rupture profonde avec l’ancien système de santé»
Emploi Cap sur les PME et les non-diplômés
Afrique Une assurance publique pour sécuriser les exportations
Entretien avec Abdelmadjid Belaïche, expert en industrie pharmaceutique
P.42
P. 46/47
P. 43
Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massira El Khadra, Casablanca - Tél. : (0522) 98.41.64/66 - Fax : (0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma
SOMMAIRE
2
FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 24 AVRIL 2025
ACTUALITÉ
Croissance : La locomotive non agricole relancée Entretien avec Elhoussaine Chellaoui : Zones logistiques, Vers un environnement industriel performant et compétitif Commerce extérieur : Une assurance publique pour sécuriser les exportations vers l’Afrique Emploi : Cap sur les PME et les non-diplômés 39 40 42 43 ECONOMIE
Editorial
3
Voyons voir : Polisario : La marque noire du terrorisme
4 6
Ça se passe au Maroc Ça se passe ailleurs
BOURSE & FINANCES
Point Bourse Hebdo : La pause Trump redonne de l’air au marché Assurance : La fin des vieilles routines Conseil de la concurrence : Des propositions pour stimuler la dynamique du marché des assu-rances Marché des capitaux : Les OPCVM maintiennent le cap malgré les incertitudes
7
Fatima Ouriaghli Directeur général, Responsable de la publication
8 9
10
L L’agriculture sous perfusion climatique
44 L'UNIVERS DES TPME
e Salon international de l’agriculture au Maroc (SIAM) a ouvert ses portes, lundi, à Meknès. Ce grand barnum agricole est à la fois vitrine technologique et agora politique où se croisent produits du terroir, tracteurs et déclarations diplomatiques. Et cette année encore, le rendez-vous tient toutes ses pro- messes, avec un Prince Héritier en ouverture pour donner le ton, plus de 1.500 exposants, 70 pays invités et des allées pleines à craquer. Le thème de cette 17 ème édition, « Agriculture et monde rural : L’eau au cœur du développement durable », est un aveu. Un Sos. Car le contexte climatique rappelle les fragilités de ce secteur, soumis à un stress hydrique sévère en raison de plusieurs années de sécheresse succes- sives. Les chiffres dévoilés par le ministre de tutelle, Ahmed El Bouari, en attestent. La campagne 2024-2025 s’annonce certes meilleure, avec 44 millions de quintaux de céréales attendus, soit un rebond de 41% par rapport à l’année de misère précédente, mais ces chiffres sont avant tout le fruit d’un miracle pluviométrique tombé en mars. Il faut dire que la météo a joué avec les nerfs des agriculteurs. Après un automne encourageant, la sécheresse s’est invitée de novembre à février, avant que mars ne déverse sa pluie, sauvant in extremis cer- taines cultures. Mais peut-on bâtir une politique agricole sur des pluies de dernière minute ? C’est toute la question. Derrière le tohu-bohu du SIAM, se cache une vérité plus rugueuse : le Maroc agricole vit sous perfusion climatique. Et cette perfusion devient capricieuse, aléatoire et de plus en plus rare. Le déficit hydrique n’est pas un aléa conjoncturel, c’est une tendance structurelle qui impose de repenser en profondeur notre modèle agricole et notre rapport à l’eau. Ce qui nécessitera de faire des arbitrages parfois douloureux. Ainsi, au-delà des discours rassurants sur la souveraineté alimentaire, il faudrait oser poser les vraies questions : doit-on continuer à semer là où l’eau ne viendra plus ou très peu ? Jusqu’à quand maintenir cer- taines cultures dans des zones devenues arides ? Doit-on et peut-on abandonner certaines cultures au profit d’autres moins consommatrices d’eau ? Le SIAM n’élude pas ces questions. On y parle goutte-à-goutte, désa- linisation, optimisation hydrique, variétés résistantes…. A l’évidence, il y a urgence à penser une agriculture marocaine plus résiliente, plus sélective et plus territorialisée. Quitte à accepter que certaines filières déclinent au profit d’autres mieux adaptées au stress hydrique. Quitte à repenser le modèle même du fellah, ce héros discret de nos cam- pagnes, souvent sacrifié entre les bulletins météo et les statistiques ministérielles. Parce qu’au final, le ciel est certes capricieux, mais il a toujours le dernier mot. u
Entretien avec Fahd Mekouar : Taxi Sahbi, La révolution numérique au service des taxis maro-cains
SPÉCIAL AGRICULTURE
11
Un million de visiteurs attendus pour la 17 ème édition Maroc-France : Un partenariat agricole multidimensionnel
46 SANTÉ
12
Entretien avec Abdelmadjid Belaïche : Groupements sanitaires territoriaux, «Une rupture profonde avec l’ancien système de santé» 48 ONEE / Electricité verte : Un brise-glace historique DEVELOPPEMENT DURABLE
14
Entretien avec Hassan Mounir : Filière sucrière, «Cosumar a fait de l’agrégation le socle de son modèle agricole» Génération Green : Vers une agriculture plus verte, plus jeune et plus connectée Campagne agricole : Le déficit hydrique plombe le secteur Agriculture et changement climatique : Adaptation ou révolution ? Entretien avec Saïd Chatibi : ANOC, «Les professionnels sont aujourd’hui appelés à repenser leurs pratiques d’élevage» Ressources non conventionnelles : Le Maroc en quête d’une agriculture durable Souveraineté alimentaire : Mythe ou objectif atteignable ? Traçabilité et labels : Les enjeux de la qualité pour les produits agricoles marocains Entretien avec Khadija Arif : ONSSA, Une approche innovante et moderne en matière de sécurité sanitaire des produits alimentaires Exportations agricoles : Préserver l’élan, affronter la norme Résilience climatique : Les activités tournées vers l’export performent Entretien avec Rachid El Azrak : Athar Investment Fund, Un fonds d’investissement au service de l’agriculture en Afrique Fertilisation : Acteur de référence du secteur, l’OCP accompagne les fellahs pour améliorer la productivité Assurance agricole : La MAMDA au cœur de la résilience agricole du Maroc AgriTech : La nouvelle révolution verte
18
20
22
24
26
27
28
30
50 HIGH-TECH
Connectivité : La fibre progresse au rythme des ambitions nationales
32
33
34
36
37
38
• Directeur des rédactions & Développement : David William • Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Youssef Seddik, Khalid Aourmi, Ibtissam Zerrouk, Désy Mbakou • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique & maquettiste : Abdelillah Chamseddine • Mise en page : Zakaria Beladal
• Assistantes de direction : Amina Khchai • Département commercial : Samira Lakbiri, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sochpress • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05 • S.A.R.L. au capital de 5.000.000,00 DH - C.N.S.S. 600 50 62 I.F. 1022303 - Patente 35770001 - ICE N° : 001526693000021
• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com
VOYONS VOIR
3
FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 24 AVRIL 2025
Polisario
La marque noire du terrorisme
I l y a des mythes qui s’effritent lentement, au fil du temps. D’autres implosent sous le poids des faits. Le front polisario appartient, sans conteste, à la seconde catégorie. Longtemps vêtu des habits séduisants du «mouvement de libération», ce groupe armé que l’Algérie couve avec parci- monie apparaît aujourd’hui pour ce qu’il est : une milice idéologique, militarisée, instrumentalisée et dangereusement connectée à des architectes du désordre hostiles à la stabilité régionale. Le dernier rapport du Hudson Institute, publié le 18 avril 2025, jette une lumière crue sur cette réali- té. Son titre est sans détour : «The Strategic Case for Designating the Polisario Front as a Foreign Terrorist Organization» (l’argument stratégique pour désigner le polisario comme organisation terroriste étrangère). Le document ne fait pas dans la demi-mesure : «le Polisario se présente comme un mouvement de lutte pour l’autodétermination. Mais en réalité, il fonctionne comme une milice déstabilisatrice impliquée dans le trafic d’armes, l’endoctrine- ment de jeunes marocains et sahraouis et alignée sur les agendas stratégiques de l’Iran, de la Russie et de la Chine ». Rappelant que «le Maroc est un allié majeur des Etats-Unis hors OTAN et un pilier de la stabilité régionale», le rapport appelle les USA à franchir une nouvelle étape après la reconnaissance officielle de la souverai- Par D. William
neté marocaine sur le Sahara : «désigner le front polisario comme organisation terroriste étrangère (Foreign Terrorist Organization – FTO)». Et aligne une liste de griefs qu’on ne saurait contester : tra- fic d’armes vers les groupes djihadistes au Sahel, collaboration avec le Hezbollah qui a formé des combattants du polisario, détournement d’aide humanitaire, enrôlement d’enfants, drones ira- niens livrés via Alger, exactions dans les camps de Tindouf... Tout y est. Même la transformation, documen- tée, d’un ancien cadre du polisario, Adnan Abou Walid al-Sahraoui, en «émir de l’Etat islamique au Grand Sahara» , responsable de l’embuscade qui a coûté la vie à quatre soldats américains au Niger. «L’infrastructure politique du polisario à Tindouf facilite depuis longtemps la radicalisation, le trafic et la mobilisation terroriste» , souligne le rapport. Pas franchement le CV d’un «mouvement Le lien entre Tindouf et Téhéran, entre milices et mollahs et entre terrorisme et séparatisme n’est plus une rumeur : c’est une réalité documentée, recoupée et désormais admise par des diplomates, des militaires et des ONG. oui , je souhaite m’abonner à cette offre spéciale pour 1 an BULLETIN D’ABONNEMENT Mon abonnement comprend : ❑ 48 numéros Finances News hebdo & 2 numéros du Hors-série. Voici mes coordonnées : ❑ M ❑ Mme ❑ Mlle Nom/Prénom : ................................................................................... Adresse : ............................................................................................ Ville : ............................. Code Postal : ............................................ Tél : ........................................ Fax : ................................................. E-mail : ............................................................................................. Mon règlement ci-joint par : ❑ Chèque bancaire ou virement bancaire à l’ordre de JMA Conseil : Banque Populaire, Agence Abdelmoumen, Compte N° 21211 580 5678 0006-Casablanca - (Maroc)
d’autodétermination». Et pourtant, que de pudeurs diplomatiques depuis cinquante ans ! Que de précautions oratoires pour ne pas heurter la susceptibilité algérienne ! Que de résolutions floues, d’interventions fuyantes et de silences commodes ! Aujourd’hui, les lignes bougent. Alors, faut-il effectivement classer le polisario comme organisation terroriste étran- gère? La réponse est posée noir sur blanc dans le rapport : «Selon la Section 219 de la Loi sur l’immigration et la nationalité, le front polisario répond aux trois critères requis pour une désigna- tion comme FTO», à savoir «organisation étran- gère, actes terroristes documentés et menace directe aux intérêts américains». Des voix occidentales, et non des moindres, abondent dans ce sens. Le congressman Joe Wilson plaide sans relâche pour une désignation du polisario comme groupe terroriste. Pour le député britannique Liam Fox, ancien ministre de la Défense, «le front polisario est un proxy de l’Iran. Les gouvernements occidentaux doivent agir rapidement pour le classer comme organisa- tion terroriste». Le rapport du Hudson Institute ne dit pas autre chose : «le front polisario est un maillon du réseau d’influence de l’Iran, de la Russie et de la Chine en Afrique du Nord et au Sahel». Pourquoi un tel acharnement soudain ? Parce que le voile se déchire. Le lien entre Tindouf et Téhéran, entre milices et mollahs et entre terro- risme et séparatisme n’est plus une rumeur : c’est une réalité documentée, recoupée et désormais admise par des diplomates, des militaires et des ONG. Dès lors, l’action du polisario alimente l’instabilité dans une région déjà minée par la présence de Wagner et par les visées hégémoniques et la duplicité géopolitique de Téhéran. Alors, oui, disons-le clairement. Le polisario n’est pas une organisation politique : c’est une milice militairement armée par Téhéran, politiquement soutenue par Alger, mais toujours habillée de cette fausse légitimité que lui confèrent quelques soutiens idéologiques à Bruxelles ou Pretoria. Et comme toute milice enracinée dans le terrorisme, il est temps de la désigner comme telle. Et qualifier le polisario d’organisation terroriste étrangère (FTO) ne serait ni un acte de provoca- tion, ni une décision symbolique. Ce serait juste appeler un chat un chat. ◆
ÇA SE PASSE AU MAROC
4
FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 24 AVRIL 2025
IPC L'inflation à 1,6% en mars sur un an
ONEE
Un plan d'équipement de 220 Mds de DH sur la période 2025-2030
L’ indice des prix à la consomma- tion (IPC) a enregis- tré, en mars dernier, une hausse de 1,6% comparativement au même mois de l'an- née précédente, selon
L e Conseil d’administration de l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) s’est réuni lundi à Rabat pour sa 8 ème session sous la prési- dence de la ministre de l’Economie et des Finances, Nadia Fettah. Cette rencontre stratégique a permis l’approbation du plan d’équipement 2025-2030 ainsi que des budgets et des plans d’actions, dans un contexte marqué par la transition énergétique et les défis liés au stress hydrique. Le Directeur général de l’ONEE, Tarik Hamane, a
le haut-commissariat au Plan (HCP). Cette évolution est la conséquence de la hausse de l'indice des produits alimentaires de 2,2% et de celui des produits non alimen- taires de 1,1%. Pour les produits non alimentaires, les variations vont d'une baisse de 2,4% pour le «Transport» à une hausse de 3,9% pour les «Restaurants et hôtels». Comparé au mois de février 2025, l'IPC a connu, en mars, une baisse de 0,3%. Cette variation est le résultat de la baisse de 0,7% de l'indice des produits alimentaires et de la stagnation de l'indice des produits non alimentaires. Les replis des produits alimentaires observées entre février et mars 2025 concernent principalement les «Viandes» avec 4,7%, le «Lait, fromage et œufs» avec 2,0%, les «Huiles et graisses» avec 1,4%, les «Poissons et fruits de mer» avec 0,3% et les «Eaux minérales, boissons rafrai- chissantes, jus de fruits et de légumes» avec 0,2%. En revanche, les prix ont augmenté de 4,9% pour les «Légumes» et de 1,7% pour les «Fruits». Pour les produits non alimentaires, la baisse a concerné principalement les prix des «Carburants» avec 1,8%. Dans ces conditions, l'indicateur d'inflation sous-jacente, qui exclut les produits à prix volatils et les produits à tarifs publics, aurait connu au cours du mois de mars 2025 une baisse de 0,6% par rapport au mois de février dernier et une hausse de 1,5% par rapport à mars 2024. ■
insisté sur la nécessité d’adapter l’action de l’Office face aux mutations profondes des secteurs de l’eau et de l’électricité. Il a mis en avant les efforts engagés pour faire face à la hausse de la demande, à la volatilité des prix des matières premières et aux exigences croissantes en matière de durabilité. Sur la période 2022-2024, l’ONEE a investi plus de 22 milliards de dirhams, avec une répartition équilibrée entre l’électricité (10,7 Mds de DH) et l’eau potable (11,3 Mds de DH). Ces efforts ont permis d’atteindre une puissance installée de 12.017 MW, dont 45,4% d’origine renouvelable, et d’accroître significativement le taux d’accès à l’eau potable en milieu rural à 98,8%. L’ONEE a aussi réalisé sept stations de dessalement d’une capacité globale de 71,5 millions de m³ par an. Pour la période 2025-2030, l’ONEE prévoit un investissement colossal de 220 milliards de dirhams, répartis entre 177 Mds de DH pour l’électricité et 43 Mds de DH pour l’eau potable, à financer à hauteur de 72% par le secteur privé. Ce plan prévoit la réalisation d’un programme de développement des capacités de production d’électricité renouvelable de 100 Mds de DH, pour une capacité de 12,5 GW, représentant 80% de la capacité additionnelle prévue pour la période 2025-2030. La réalisation de ce programme EnR (énergies renouvelables) requiert l'anticipation de solu- tions de stockage et de flexibilité à travers notamment la réalisation en 2026 de projets de systèmes de batteries (BESS), d'une capacité totale de 1.600 MWh, et d'un programme de moteurs à combustion au gaz naturel d'une capacité entre 300 et 450 MW ainsi que de la centrale Turbine à Gaz d'El Wahda de 990 MW, dont la mise en service est prévue pour début 2027. Concernant l’eau, l’objectif est de sécuriser l’approvisionnement, surtout en milieu rural, tout en augmentant la capacité de dessalement pour atteindre 63% des besoins en 2030. En conclusion, le Conseil a validé les résolutions proposées, soutenant ainsi la dynamique de transformation de l’ONEE vers un modèle plus durable, moderne et résilient. ■
Aérien : La Commission nationale tient sa troisième réunion
L a Commission nationale de l’aérien a tenu, lundi 21 avril 2025 à Rabat, sa troisième réu- nion, sous la coprésidence de Fatim-Zahra Ammor, ministre du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Économie sociale et solidaire, et de Abdessamad Kayouh, ministre du Transport et de la Logistique. Cette rencontre, tenue en présence de Hamid Bentahar, président de la Confédération nationale du tourisme, a permis de renforcer la collaboration entre les acteurs, de dresser un bilan des actions en cours et définir les actions prioritaires pour dynamiser la connectivité aérienne du Royaume. Les participants ont salué les progrès accomplis dans le cadre de la feuille de route du tourisme, avec une croissance notable des arrivées, des
nuitées et des recettes touristiques. Ces résultats positifs découlent notamment des efforts déployés pour renforcer l’offre de vols point à point et faciliter l’accès aux différentes régions du Maroc. Cette réunion a permis également de présenter les prévisions concernant la programmation des vols point à point pour les années à venir et d’étu- dier les possibilités de renforcement de l’offre aérienne sur certaines destinations. Dans ce sens, les discussions ont souligné l'importance de continuer à investir dans l’aérien et de renforcer la complémentarité entre les différentes parties prenantes pour maximiser l’impact, tout en confir- mant que l’ensemble des engagements de part et
d’autre seront tenus. Un focus particulier a été consacré à la stratégie «Aéroports 2030», dont l’objectif est d’adapter les infrastructures aux besoins futurs tout en amélio- rant l’expérience des voyageurs. Cette stratégie englobe quatre volets essentiels : l'évolution du trafic domestique, l'aménagement et l'extension des aéroports existants, la construction de nou- velles infrastructures, notamment à Casablanca, ainsi qu'un plan de transformation pour améliorer l'expérience client. Ont participé à cette réunion, le DG de l'Office national des aéroports (ONDA), le DG de l'Office national marocain du tourisme (ONMT) et les secrétaires généraux des deux ministères. ■
www.fnh.ma
Communication financière
EXERCICE DU 1 ER JANVIER AU 31 DÉCEMBRE 2024 BILAN ACTIF BILAN PASSIF
COMPTE DE PRODUITS ET CHARGES
COMPTE DE PRODUITS ET DE CHARGES (HORS TAXES) ( SUITE) (MODÈLE NORMAL)
ETAT DES SOLDES DE GESTION (E.S.G.)
ATTESTATION
ÇA SE PASSE AILLEURS
6
FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 24 AVRIL 2025
Espagne
Zone Euro
FMI
21 millions de passagers internationaux à fin mars L’ Espagne a accueilli plus de 21 millions de voya- geurs internationaux entre janvier et mars 2025, enregistrant une progression de 6,4% par rap- port à la même période en 2024. Selon les données publiées lundi par l’Institut du tourisme d’Es- pagne (Turespaña), au cours du troisième mois de l’année, le nombre de passagers internatio- naux s’est élevé à 8 millions, soit une hausse de 5,7% par rapport à mars de l’année dernière. Parmi les principaux marchés émetteurs, l’Italie s’est particuliè- rement démarquée le mois der- nier avec une croissance annuelle de 19%, devenant ainsi le troi- sième marché européen derrière le Royaume-Uni et l’Allemagne, et représentant 10,6% des arrivées, précise la même source. Le Royaume-Uni demeure en tête avec près de 1,6 million de voyageurs, soit 20% des arrivées totales en mars, en hausse de 2,3%, les îles Canaries concen- trant, à elles seules, 35,7% de ces passagers. ■
Croissance quasiment nulle de l'activité économique en avril
La croissance mondiale ramenée à 2,8% en 2025
L’ activité économique du secteur privé dans la zone Euro a faible- ment progressé en avril, la sta- bilité des achats dans le secteur manufacturier compensant un recul dans celui des services, selon l'indice PMI Flash publié mercredi par S&P Global. L'indice, calculé sur la base de sondages d'entreprises, s'élève à 50,1 contre 50,9 en mars, un niveau qui signifie toutefois une croissance quasi-nulle. Un chiffre au-dessus de la barre des 50 signale une croissance de l'activité, tandis qu'un chiffre
A yant montré des «signes de sta- bilisation» en 2024, suite à une période «prolongée et difficile» marquée par des «chocs sans précé- dent», l’économie mondiale se trouve aujourd’hui à un «tournant critique», prévient le Fonds monétaire interna- tional qui anticipe une croissance de 2,8% en 2025 et de 3% en 2026. Dans une mise à jour de ses «Perspectives de l’économie mon- diale», publiées mardi à l’occasion de ses Réunions de printemps avec la Banque mondiale, le Fonds explique ces «signes de stabilisation» par un taux d’inflation «en baisse», une «normalisa- tion» des marchés du travail vers leurs niveaux d'avant la pandémie et une croissance aux alentours de 3% ces dernières années. Le FMI note que les tarifs douaniers imposés par les Etats- Unis, et les contre-mesures prises par leurs partenaires commerciaux consti- tuent un «à eux seuls un choc négatif majeur pour la croissance». ■
en deçà reflète une contraction. « Après quatre mois consécutifs de croissance, l'activité du sec- teur des services a très légère- ment reculé en avril », ont expli- qué S&P Global et la Hamburg Commercial Bank (HCOB), par- tenaire de l'enquête auprès des entrepreneurs. « Dans le secteur manufactu- rier en revanche, la produc- tion a augmenté pour un deu- xième mois consécutif et, bien que modeste, le taux d'expan- sion a affiché son plus haut niveau depuis mai 2022 », ont-ils ajouté. ■
Ghana
L e Ghana s’est engagé à offrir des financements plus compétitifs au secteur privé à travers une révi- sion des conditions et des instruments de crédits dans le pays. Cette orientation devrait ériger le sec- teur financier en un levier d’accompa- gnement de l’économie réelle et des secteurs productifs du pays, a souligné le président ghanéen, John Dramani Mahama, lors du Kwahu Business Forum, tenu récemment à Mpraeso (est du Ghana). Dans ce sens, le Ghana lancera un fonds national de capital-risque pour soutenir les entreprises dirigées par des jeunes et des femmes, et introduira des réformes réglementaires encou- rageant les banques et les institutions financières à prêter aux entreprises privées, a-t-il affirmé. ■ Vers des réformes financières pour soutenir la croissance du secteur privé
USA
Trump souffle le chaud sur la FED et la Chine
D onald Trump a assuré mardi qu'il ne comptait pas limoger le chef de la FED et annoncé une baisse « substantielle » des droits de douane avec la Chine, soulageant ainsi les mar- chés mondiaux effrayés par ses politiques agressives.
L'espoir d'une possible désescalade des tensions entre Pékin et Washington, après la petite phrase du président américain sur les surtaxes, a fait rebondir les Bourses en Asie mercredi, de Tokyo à Hong Kong, et permis au Dollar de reprendre des couleurs. D'autant que Donald Trump a déclaré qu'il « n'avait pas l'intention » de renvoyer le président de la Banque centrale américaine, après que ses virulentes critiques contre Jerome Powell ont fait tanguer les marchés financiers. En marge d'une cérémonie à la Maison Blanche, Trump a reconnu devant la presse que les surtaxes de 145%, qu'il a lui-même imposées à Pékin, étaient « très élevées » et qu'elles allaient «baisser de façon subs- tantielle ». ■
www.fnh.ma
BOURSE & FINANCES
7
FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 24 AVRIL 2025
Point Bourse Hebdo La pause Trump redonne de l’air au marché
D Le marché s’est ressaisi cette semaine en effaçant l’ensemble des pertes subies la semaine dernière, dans un contexte d’apaisement sur le front de la guerre commerciale. onald Trump a annoncé une suspen- sion temporaire de ses hausses de droits de douane sur plusieurs pays à l’exception notable de la Chine. Une décision qui a suffi à apaiser les marchés mondiaux, et avec eux, le Masi, qui bondit de 7,3% sur la semaine, à 17.243,69 points. Plus de 60% du terrain perdu depuis le début des tensions commerciales sont ainsi récupérés. Des tensions commerciales… mais des opportunités Sur le fond, les incertitudes demeurent. Le climat commer- cial international reste instable, les déclarations contradictoires s’enchaînent, et les opérateurs n’y voient pas encore clair. Mais cer- tains émetteurs marocains en tirent déjà parti. Par Y . Seddik
Evolution de l'indice Masi depuis début mai 2024
TOP Performances
FLOP Performances
Oulmès Maroc Leasing Sanlam Maroc
Mutandis, par exemple, bénéfi- cie d’un traitement douanier plus favorable que ses concurrents asiatiques aux États-Unis. «Cela nous donne un avantage de 26 à 36% en prix», résume Adil Douiri. L’entreprise a déjà ajusté ses prix sans impacter ses volumes, et pourrait même gagner des parts de marché si les droits de douane venaient à se confirmer après les 90 jours. Même constat chez Disty Technologies, qui note un regain d’intérêt de la part des fabricants asiatiques pour le marché maro- cain. Les tensions sino-américaines les poussent à explorer d’autres
-5,17%
+23,17% +21,39%
Taqa Morocco Sonasid BMCI
Sur la semaine, aucun secteur n’a terminé dans le rouge. Le comparti- ment de l’Électricité s’est distingué, avec une hausse de 23,17%, porté par Taqa Morocco qui signe la meil- leure performance de la semaine. Suivent Sonasid (+21,39%), BMCI (+20,21%), TotalEnergies Marketing Maroc (+19,38%) et Sothema (+18,81%). Les volumes accompagnent le mouvement : plus de 2,24 milliards de dirhams ont été échangés, preuve que les investisseurs ne se contentent pas d’un rebond tech- nique. La reprise est large, appuyée, visible.
-5,06%
-1,96%
+20,21 %
débouchés. Ce repositionnement profite aux importateurs locaux, qui peuvent renégocier à leur avantage.
d’entrée intéressants, notamment sur les titres défensifs ou peu expo- sés à l’international», explique-t-il. Le Masi conserve par ailleurs une performance annuelle solide, à +16,72%. La capitalisation totale du marché dépasse désormais les 899 milliards de dirhams. Cette semaine, le marché a donc respiré. Mais le contexte global reste fragile. La volatilité n’a pas disparu, elle a seulement marqué une pause. ◆
Une lecture sélective des valorisations
Pour certains gérants, comme Abderrazak El Maghraoui de Serval Asset Management, la période actuelle reste propice à une lecture fine du marché. «Certaines valeurs ont été sanctionnées sans justifica- tion fondamentale. Il y a des points
BOURSE & FINANCES
8
FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 24 AVRIL 2025
Assurance La fin des vieilles routines
complémentaires santé, doivent adapter leur offre, leurs outils et leurs processus. Selon des esti- mations, les assureurs pourraient perdre jusqu'à 4 milliards de dirhams de primes, tandis que les courtiers verraient leurs commis- sions amputées de 400 millions de dirhams. «Nous passons d’un rôle central à un rôle complémentaire. C’est une évolution majeure dans notre modèle. Il va falloir repen- ser nos produits, nos parcours de gestion, et surtout notre valeur ajoutée pour l’assuré» , souligne notre interlocuteur qui insiste sur la nécessité de renforcer la coordina- tion avec la CNSS afin de garantir une transition fluide. «Le risque, c’est l’enchevêtrement administra- tif. L’assuré ne doit pas être péna- lisé par une double gestion mal synchronisée», note-t-il. D’ailleurs, la Fédération marocaine de l’as- surance a souligné l’urgence de renforcer la coordination avec les institutions publiques afin d’assu- rer une transition fluide, tant sur le plan administratif que contractuel. Enfin, les compagnies ne sauraient faire l’impasse sur la probléma- tique persistante de la fraude à l’assurance, en particulier dans la branche automobile. Plusieurs assureurs ont renforcé leurs dis- positifs de contrôle interne, mis en place des cellules spécialisées et mobilisé des technologies avan- cées d’analyse comportementale, basées notamment sur l’intel- ligence artificielle et le machine learning. «Les technologies de data mining nous permettent aujourd’hui de détecter des anomalies en amont, là où auparavant on n’intervenait qu’après le sinistre. Les outils sont là, mais ce sont les données qui manquent parfois. Il nous faut une mutualisation des signaux faibles au niveau sectoriel, sinon l’effort restera dispersé», estime Kaitouni. Le secteur ne manque donc pas de défis, mais il semble s’y atta- quer avec méthode, porté par une volonté collective de modernisa- tion. Mais comme le rappelle Nabil Idrissi Kaitouni, «la technologie seule ne résoudra pas tout. C’est la capacité à coopérer, à simplifier et à anticiper les ruptures qui fera la différence» . ◆
gestion, de sécuriser les flux et d’adapter leurs offres à des clien- tèles aux usages numériques de plus en plus diversifiés. L Le secteur des assurances enchaîne les chantiers d’envergure : digitalisation accélérée, réforme des pratiques tarifaires et passage au régime universel de santé (AMO)... Objectif : gagner en équité, en efficacité et en proximité avec les assurés. Par Y. Seddik Barème d’indemnisation et tarification
e secteur des assurances est en pleine mue. L’un des projets les plus avancés est la dématé- rialisation de l’attestation d’assu- rance automobile. Ce document, jusqu’ici délivré au format papier, sera bientôt remplacé par une version numérique. L’initiative, fruit d’une étroite concertation entre l’ACAPS et les compagnies d’assurances, vise une simplifica- tion administrative pour les assu- rés, une meilleure efficacité des contrôles routiers et également une réduction des coûts liés à la logistique documentaire. «La dématérialisation de l’attestation d’assurance automobile est l’un des projets les plus aboutis actuel- lement. Elle marque la fin d’un symbole administratif et ouvre la voie à une meilleure transparence des données pour les contrôles sur la voie publique», estime Nabil Idrissi Kaitouni, consultant en audit et conformité pour les assureurs. Cette réforme, attendue pour le second semestre 2025, s’inspire des meilleures pratiques interna- tionales, y compris sur le continent
africain. Elle fait écho à une volonté plus large du secteur de conjuguer performance opérationnelle et ser- vice client. En parallèle, un autre chantier numérique d’envergure arrive à maturité : la digitalisation des paiements des primes d’assurance automobile. Une plateforme multi- canale est en cours de finalisation afin de permettre aux assurés de s’acquitter de leurs cotisations via des moyens variés : en agence, en ligne, par mobile ou à travers des terminaux bancaires, tout en garantissant la sécurité des tran- sactions. «Ici, l’objectif est de nous caler sur les standards de la banque, avec une expérience fluide et sécurisée, quel que soit le canal utilisé. La technologie est prête, mais c’est surtout sur l’ac- compagnement des assurés que tout va se jouer» , confie l’expert. Cette évolution répond à une double exigence : améliorer l’ac- cessibilité aux services d’assu- rance et soutenir l’inclusion finan- cière. Elle permet également aux assureurs de réduire les coûts de
Au-delà du numérique, le secteur s’attaque aussi à des probléma- tiques structurelles, à commencer par la révision du barème d’indem- nisation en assurance automobile. Figé depuis 1984, ce barème obso- lète ne reflète plus la réalité médi- cale et juridique des dommages corporels d’aujourd’hui. Sa mise à jour, bien que techniquement complexe, est devenue inévitable. «Nous sommes face à une équa- tion délicate qui est de garantir des indemnisations justes et soute- nables, sans pour autant provoquer un choc tarifaire pour les assurés. Aujourd’hui, deux conducteurs avec des comportements radica- lement différents paient parfois la même prime. Ce n’est plus sou- tenable techniquement, ni défen- dable commercialement», précise Idrissi Kaitouni. Parallèlement, une refonte des cri- tères tarifaires est à l’étude pour permettre une tarification plus fine, davantage centrée sur les pro- fils de risque. L’objectif : renfor- cer l’équité entre assurés tout en assurant la viabilité technique du modèle économique des compa- gnies. AMO : Une nouvelle position à trouver Autre mutation d’ampleur : le basculement des assurés vers le régime universel d’Assurance maladie obligatoire (AMO), piloté par la CNSS. Les assureurs privés, désormais «cantonnés » au rôle de
Entre refonte des barèmes, virage numérique et repositionnement face à l’AMO universelle, les lignes bougent vite chez les assureurs.
www.fnh.ma
BOURSE & FINANCES
9
FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 24 AVRIL 2025
Conseil de la concurrence Des propositions pour stimuler la dynamique du marché des assurances Dans un avis rendu public à la suite d’une saisine d’office, le Conseil de la concurrence (CC) dresse un diagnostic du marché marocain de l’assurance. Par Y. Seddik
reste dominé par des produits classiques, peu adaptés à l’évolu- tion des besoins des clients. Pour y remédier, le Conseil recom- mande de développer une offre plus inclusive et digitalisée, d’ac- célérer la digitalisation du secteur et de ses canaux de distribution, et de simplifier les démarches d’ap- probation des nouveaux produits par l’ACAPS. Par ailleurs, il pointe un frein majeur au développement du mar- ché : la non-ouverture de l’assu- rance non-vie à la bancassurance. Aujourd’hui réservée à l’assurance vie, cette forme de distribution constitue pourtant un canal effi- cace. En 2021, 30% de la pro- duction d’assurance de personnes provenait de la banque-assurance. Le Conseil plaide donc pour une ouverture progressive de la non- vie aux réseaux bancaires.
4. Régulation du marché : renforcer l’indépendance
Le Conseil de la concurrence formule une série de recommandations pour corriger les déséquilibres du marché de l’assurance.
et protéger le consommateur Dernier axe d’analyse : la gouver- nance du marché et la protection des assurés. Le Conseil s’inter- roge sur la participation active des associations professionnelles aux commissions consultatives de l’ACAPS, estimant que cette proximité soulève un risque de conflit d’intérêts. Il préconise ainsi un encadrement plus strict de leur rôle, afin de préserver l’indépen- dance du régulateur. En parallèle, le Conseil tire la son- nette d’alarme sur la vulnérabi- lité du consommateur, souvent désavantagé par la complexité des contrats et un manque de lisibilité des garanties et exclu- sions. Même les assurés avertis peinent à comprendre leurs droits. Le Conseil recommande de clari- fier les contrats et les conditions de couverture, d’améliorer l’infor- mation donnée aux assurés et de renforcer leur protection juridique dans la relation contractuelle. À travers cet avis structuré, le Conseil de la concurrence formule une «feuille de route» pour un mar- ché plus ouvert, plus transparent et plus favorable à l’innovation et à la concurrence, tout en rééquili- brant la relation entre assureurs et assurés. ◆
L
e chiffre d’affaires global du secteur s’est établi à 57,5 mil- liards de dirhams en 2022, en hausse de 9,7% par rapport à 2021, traduisant une dyna- mique économique solide. Mais derrière ces performances, se cache un marché structurel- lement verrouillé. À fin 2022, 26 compagnies d’assurances opèrent dans le pays, dont 4 sociétés mutuelles, mais six acteurs captent 79% des primes émises, trois sociétés dominent 70% de l’assurance vie, et cinq entreprises concentrent 75% du segment non-vie, notam- ment l’assurance automobile, qui représente, à elle seule, près de la moitié des primes du non vie. Face à cette situation, le Conseil de la concurrence structure son analyse autour de quatre axes, chacun assorti de recomman- dations concrètes destinées à corriger les déséquilibres actuels et à relancer la dyna- mique concurrentielle.
le nombre d’acteurs reste stable, non pas en raison d’une dyna- mique naturelle, mais du fait de rapprochements capitalistiques entre sociétés. Les opérations de fusion-absorption ont contribué à figer le paysage concurrentiel, ren- forçant la concentration existante. Cette configuration empêche l’émergence de nouvelles alterna- tives pour les assurés et confère aux opérateurs historiques une position dominante difficile à chal- lenger, notamment aux assureurs dits «mixtes» (vie et non-vie). Ces derniers bénéficient d’un avantage réglementaire hérité d’avant 2006, année où la spécialisation a été imposée - sans effet rétroactif. Le Conseil appelle donc à corriger cette distorsion concurrentielle par une réforme législative.
1. Accès au marché : un double verrouillage
Le premier axe porte sur les condi- tions d’entrée sur le marché, que le Conseil juge trop restrictives. Il met en évidence un double ver- rouillage : d’une part, les condi- tions de création d’une société d’assurance sont complexes, avec des exigences réglementaires dis- suasives; d’autre part, l’accès au métier d’intermédiaire est entra- vé par des procédures lourdes, notamment l’examen profession- nel obligatoire. Dans cette optique, le Conseil recommande d’assouplir les conditions d’accès pour les nou- veaux acteurs, en allégeant les exigences réglementaires pour les compagnies et en supprimant cer- tains freins administratifs pour les intermédiaires. L’objectif : favoriser une plus grande diversité d’opéra- teurs et stimuler la concurrence. 2. Sortie du marché : une structure figée par les fusions Le Conseil observe par ailleurs que
3. Offre assurantielle : innovation bridée et bancassurance limitée
Troisième axe : la nature de l’offre proposée aux assurés, jugée insuf- fisamment innovante. Le marché
www.fnh.ma
BOURSE & FINANCES
10
FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 24 AVRIL 2025
appelle néanmoins à la prudence. Les risques exogènes restent nombreux : persistance des ten- sions commerciales, incertitudes géopolitiques, durcissement éventuel des conditions de cré- dit au niveau mondial, ou encore ralentissement de la croissance dans les pays partenaires. Autant de facteurs qui peuvent rapide- ment peser sur la liquidité et la valorisation des actifs. Mais pour l’heure, les signaux sont positifs. Le Maroc, qui mène une stra- tégie volontariste d’attractivité financière, s’offre une respiration bienvenue dans un environnement globalement tendu. «La vigueur des encours OPCVM au premier trimestre 2025 traduit une matu- rité croissante du marché maro- cain et une confiance des inves- tisseurs dans les fondamentaux locaux» , explique un gestionnaire. Elle envoie aussi un message clair, selon lui : malgré les turbulences extérieures, les capitaux maro- cains font preuve de discernement et misent sur le long terme. ◆
Les chiffres révèlent une croissance de 11,5% depuis le début de l’année, ce qui témoigne d’un maintien d'un appétit significatif pour les OPCVM.
Marché des capitaux Les OPCVM maintiennent le cap malgré les incertitudes L Dans un contexte économique marqué par une recrudescence des tensions commerciales à l’échelle mondiale, les marchés financiers marocains affichent une solide résilience. Par A. Hlimi
AMSM
Mohamed Filali élu président de l’Association marocaine des salles des marchés
a guerre commerciale, bien que source de volatilité pour la place boursière, semble n’avoir que peu entamé le moral des investisseurs institutionnels. Un constat qui se traduit clairement dans l’évo- lution récente des encours des Organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM). Les dernières données dispo- nibles, celles du 11 avril 2025, montrent que les encours glo- baux des gestionnaires d'actifs marocains se sont établis à 728 milliards de dirhams, en progres- sion de 15 milliards de dirhams sur une seule semaine, selon l'ASFIM, l'Association qui regroupe les professionnels du secteur. Mieux encore, les chiffres révèlent une croissance de 11,5% depuis le début de l’année, ce qui témoigne d’un maintien d'un appétit significatif pour les OPCVM dans un environnement pourtant peu propice à la prise de risque. Cette performance remarquable trouve son origine dans une
conjonction de deux effets : effet de collecte et effet de perfor- mance. Autrement dit, les inves- tisseurs continuent d’injecter des capitaux dans ces véhicules, tout en bénéficiant de la valorisation positive des actifs sous gestion. Toutes les catégories d’OPCVM sont concernées, signe que le mouvement est profond et trans- versal. Ce sont principalement les inves- tisseurs institutionnels - compa- gnies d’assurances, caisses de retraite, mutuelles et banques - qui alimentent cette dynamique. Contrairement à l’image d’acteurs prudents souvent accolée à ces profils, ils font aujourd’hui preuve d’un positionnement offensif mais maîtrisé, intégrant les arbi- trages de portefeuille dans une logique de moyen à long terme. Ils trouvent dans les OPCVM une réponse adaptée à la recherche de rendement dans un univers de taux modérément bas et d’oppor- tunités actions sélectives. L’intérêt
ne se limite pas aux fonds moné- taires ou obligataires, tradition- nellement plébiscités en période d’incertitude. On observe égale- ment une bonne tenue des fonds actions et diversifiés, portés par l’amélioration de certains fonda- mentaux économiques au Maroc, la détente monétaire orchestrée par Bank Al-Maghrib et l’anticipa- tion d’une normalisation progres- sive des relations commerciales à l’international. La récente reprise du marché boursier, qui a engrangé 7% de gains en une semaine, donne rai- son à ces stratégies opportunistes où les décrochages sont achetés. Même chose du côté du marché obligataire qui ne connaît pas de pression, surtout que l'Etat vient de dévoiler des besoins en forte baisse pour le mois d'avril, de quoi maintenir les rendements exigés à des niveaux bas. Pour les professionnels de la ges- tion, si cette hausse des encours reflète un certain optimisme, elle
L ' Association marocaine des salles des marchés (AMSM) a tenu son Assemblée générale élective le jeudi 17 avril 2025, marquée par l’élection à l’unanimité de Mohamed Filali, responsable Marchés des capitaux Maroc d’Attijariwafa bank, à la prési- dence du Conseil d’adminis- tration. Créée en 2018, l’AMSM est une association profession- nelle indépendante et à but non lucratif, rassemblant les principaux opérateurs du mar- ché des capitaux au Maroc. Elle regroupe 12 institutions membres et près de 200 pro- fessionnels évoluant dans les différents métiers de la finance de marché. ◆
www.fnh.ma
Page 1 Page 2 Page 3 Page 4 Page 5 Page 6 Page 7 Page 8 Page 9 Page 10 Page 11 Page 12 Page 13 Page 14 Page 15 Page 16 Page 17 Page 18 Page 19 Page 20 Page 21 Page 22 Page 23 Page 24 Page 25 Page 26 Page 27 Page 28 Page 29 Page 30 Page 31 Page 32 Page 33 Page 34 Page 35 Page 36 Page 37 Page 38 Page 39 Page 40 Page 41 Page 42 Page 43 Page 44 Page 45 Page 46 Page 47 Page 48 Page 49 Page 50 Page 51 Page 52Made with FlippingBook flipbook maker