FNH N° 1193

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FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 24 AVRIL 2025

SPÉCIAL AGRICULTURE

«Les professionnels sont aujourd’hui appelés à repenser leurs pratiques d’élevage» ANOC

dans ce contexte, une activité d’élevage rentable pour les pro- fessionnels et une production à prix raisonnable pour le consom- mateur. F.N.H. : Le Salon inter- national de l’agriculture (SIAM) a placé cette année l’eau au centre du déve- loppement durable avec le thème «Agriculture et monde rural : l’eau au cœur du développement durable». Comment l’ANOC s’inscrit-elle dans cette démarche ? S. Ch. : L’eau est en effet un élé- ment indispensable à l’agriculture et à l’élevage. Compte tenu des changements climatiques et de la rareté de cette ressource dans notre pays, le Maroc est appelé à optimiser l’utilisation de l’eau en captant au mieux les eaux pluviales et en recourant à des ressources non conventionnelles, telles que le dessalement des eaux de mer ou encore la réuti- lisation des eaux usées traitées. Cette année encore, l’ANOC par- ticipera au SIAM 2025 avec 110 éleveurs exposant plus de 400 têtes ovines et caprines sélec- tionnées parmi celles ayant les meilleures performances géné- tiques de l’année. L’ANOC assure l’animation du pôle élevage à travers l’organi- sation du concours national pour chacune de nos races locales, ainsi que de nombreuses activités visant la promotion de l’élevage et de nos races auprès du grand public. Le SIAM demeure une occasion de grande importance pour nos

L’élevage ovin et caprin marocain doit se réinventer pour survivre et prospérer. La rareté de l’eau et les aléas climatiques imposent une transformation profonde des systèmes de produc- tion pour aller vers plus de technicité, de résilience et d’innovation. Entretien avec Dr Saïd Chatibi, Directeur général de l’Association nationale ovine et caprine (ANOC).

Propos recueillis par Ibtissam Z.

2021), une inflation mondiale pro- voquant une flambée des prix des intrants (2022 – 2023), et sur- tout cinq années consécutives de sécheresse sévères ayant lour- dement affecté la production des parcours à l’échelle nationale. Ces crises cumulatives ont consi- dérablement alourdi le coût de production des ovins et caprins, compromis la capacité des éle- veurs à entretenir leurs troupeaux et entraîné une baisse du cheptel. Cette situation s’est traduite par une hausse des prix de la viande sur le marché, associée à une baisse du cheptel, créant un désé-

quilibre entre une offre réduite et une demande croissante, avec d’importantes répercussions éco- nomiques et sociales majeures. Aujourd’hui, les professionnels sont amenés à repenser leurs pra- tiques d’élevage afin d'améliorer leur efficience et leur résilience, notamment face aux aléas clima- tiques. L’enjeu est de maintenir,

Finances News Hebdo : Quels sont aujourd’hui les principaux défis aux- quels font face les éleveurs marocains dans les filières ovine et caprine ? Comment l’ANOC les accompagne- t-elle pour améliorer leur productivité, notamment en termes de qualité et de rentabilité ? Saïd Chatibi : Au cours des 5 dernières années, le secteur de l’élevage des petits ruminants a été confronté à de nombreux défis. Il s'agit des crises sanitaires (Covid-19 et fièvre aphteuse de

Dans le contexte actuel, l’objectif est de maintenir une activité d’élevage rentable pour les professionnels et une production à prix raisonnable pour le consommateur.

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