ECONOMIE
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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 24 AVRIL 2025
livraison, la diminution des coûts, l’amélioration de la qualité des services, l’adaptation à la varia- tion de la demande et des aléas des marchés, l’efficacité de l’en- treposage et de la manutention et la modernisation des infras- tructures. Elles favorisent un éco- système logistique performant, moderne et flexible contribuant à améliorer la performance globale des chaînes d’approvisionnement et à renforcer la compétitivité d’un territoire. Certaines zones logistiques au Maroc sont per- formantes et contribuent directe- ment à la compétitivité des entre- prises. Le pays dispose d’une position géographique privilégiée au détroit de Gibraltar, entre l’Afrique et l’Europe, au carrefour des routes maritimes. En consé- quence, les entreprises implan- tées dans ces zones bénéficient d’une connectivité multimodale facilitant le transit des marchan- dises et réduisant le temps et le coût de transport. En plus, il y a une tendance à faire une offre de services logistiques intégrée avec des entrepôts massifiés plutôt que plusieurs autres petits sites, car cela réduit les coûts liés aux infrastructures (loyer, entretien), au personnel et aux équipements, réduisant ainsi le gaspillage. F.N.H. : Dans quelle mesure les zones logistiques ren- forcent-elles l’attrac- tivité du Maroc pour les investisseurs étrangers, notamment dans des sec- teurs comme l’automo- bile, l’agro-industrie ou le e-commerce ? E. Ch : Nous savons bien que le Maroc a des ambitions indus- trielles très grandes qui sup- posent un savoir et savoir-faire très pointus dans des secteurs comme l’automobile, voire même l’industrie aéronautique ou navale. Cependant, il ne dispose pas encore pleinement de ces compétences. Les zones d’accé- lération industrielle, souvent cou- plées aux zones logistiques, ont permis la délocalisation d’inves- tissements directs étrangers et du transfert de ce savoir-faire, permettant au Maroc de devenir
L’AMDL s’est donnée pour objectif de réduire les coûts logistiques de 20% du PIB à 15%, en créant 70 zones dans 18 villes couvrant 3.300 ha à travers le Royaume.
dans les chaînes de valeur mon- diales.
pour booster les investissements dans les infrastructures. Ceci permettrait de relever les défis qui entravent non seulement la création et l’investissement dans les zones logistiques, mais éga- lement le développement des connexions et l’interconnexion, souvent nécessaires à leur déve- loppement et à leur attractivité. L’idée de mettre en place une plateforme informatique centrali- sée, à l’image du guichet unique des opérations d’import-export, est perçue comme une piste pro- metteuse. Un tel outil permettrait d'améliorer significativement la coordination entre les différents acteurs impliqués, de dématéria- liser les documents et d’éliminer le déplacement entre différentes administrations, palliant ainsi les retards et les inefficacités consta- tées jusqu'à présent. En somme, le hub logistique se présente tel un vaste organisme vivant, un écosystème où s’en- trelacent avec finesse infrastruc- tures, services et acteurs, tous réunis en un point stratégique. Cette symphonie orchestrée vise à fluidifier le cours incessant des marchandises, sous l’égide bien- veillante d’un cadre réglementaire propice et d’une technologie tou- jours plus novatrice. La grandeur de ce système se mesure non seulement à l’art avec lequel il réduit les coûts et accélère les délais, mais aussi à la vigueur qu’il insuffle à la compétitivité des entreprises qui s’y appuient. ◆
un hub industriel en Afrique. Des zones comme Tanger Automotive City attirent des multinationales (Renault, Yazaki, Aptiv) grâce à des infrastructures modernes, des incitations fiscales et une main-d’œuvre qualifiée, favorisant ainsi les investissements directs étrangers dans ce secteur. La proximité des zones logis- tiques avec des plateformes industrielles intégrées, des pro- cédures douanières très claires et accessibles ont permis la fluidité des flux logistiques, de faciliter la transformation, le stockage et l’exportation des produits agroa- limentaires, améliorant la com- pétitivité du secteur à l’interna- tional et attirant de plus en plus d’investisseurs étrangers. En parallèle, des zones logistiques modernes, comme Med Hub (200 ha), dédiées à la distribution, au groupage et à l’approvisionne- ment international, ont facilité la gestion des flux et l’amélioration de la disposition rapide des pro- duits sur le marché national et international. Les zones logistiques renforcent significativement l’attractivité du Maroc pour les investisseurs étrangers en offrant un environ- nement industriel et logistique performant, adapté aux besoins des secteurs stratégiques comme l’automobile, l’agro-industrie et le e-commerce. Elles constituent un levier essentiel pour la croissance économique, la création d’em- plois et l’intégration du Maroc
F.N.H. : Quels sont, selon vous, les principaux défis à relever pour accélérer le déploiement des zones logistiques régionales ? Faut-il aujourd’hui revoir le modèle de gouvernance, de financement ou encore le cadre réglementaire ? E. Ch : Malgré la volonté affi- chée par le Maroc pour dynami- ser la compétitivité logistique, le déploiement de zones logistiques régionales se heurte à une série de défis majeurs. Le principal frein demeure la présence de l’écono- mie informelle qui continue de peser sur le secteur et de bloquer l’intégrations de nouvelles infras- tructures. Pourtant, des leviers d’accéléra- tion existent. Notamment la sim- plification des procédures admi- nistratives pour fluidifier et dyna- miser la concrétisation des pro- jets. L’allègement des démarches pourraient réduire les délais et motiver l’investissement. De plus, faciliter l’acquisition de terrains stratégiquement situés à proxi- mité des grands axes à des prix raisonnables serait nécessaire
Les zones logistiques renforcent significativement l’attractivité du Maroc pour les investisseurs étrangers en offrant un environnement industriel et logistique performant.
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