CARDIO H - N°70 / JUILLET 2025
Information patient en cardiologie Dr Jérôme TAIEB 1 1. CH Aix en Provence.
POURQUOI INFORMER NOS PATIENTS ? L’article L.1111-2 du code de la santé publique stipule que « Toute personne a le droit d’être informée sur son état de santé. Cette information porte sur les différentes investiga- tions, traitements ou actions de prévention qui sont propo- sés, leur utilité, leur urgence éventuelle, leurs conséquences, les risques fréquents ou graves normalement prévisibles qu’ils comportent ainsi que sur les autres solutions possibles et sur les conséquences prévisibles en cas de refus. » « Seules l’urgence ou l’impossibilité d’informer peuvent l’en dispenser. Cette information est délivrée au cours d’un entre- tien individuel. » La loi exige donc sans ambiguïté que le patient ait compris suite à un entretien individuel quel acte programmé va être réalisé, son intérêt et les risques de sa réalisation. Outre cet aspect légal, nos patients appartiennent à la géné- ration internet et sont de plus en plus demandeurs d’expli- cations complémentaires. Cet accès à la toile est également générateur de stress et parfois de désinformation qu’il faut pouvoir corriger lors de la consultation. Inversement, une bonne information du patient augmente la confiance du pa- tient dans le corps médical et sa compliance. POURQUOI DES OUTILS D’INFORMATIONS ? Bien informer le patient doit être compatible avec la durée de nos consultations. Des supports adaptés ont été développés pour délivrer rapidement l’information en se servant d’ico- nographie et de texte officiels sans tomber dans le piège de la surinformation. Par exemple, l’objectif sera d’expliquer pour- quoi et comment se déroule une ablation de fibrillation atriale ou une coronarographie mais pas d’expliquer l’électrocardio- gramme. QUELS OUTILS SONT DISPONIBLES ? Consentements patients : Documents officiels de la société française de cardiologie (SFC) : ils expliquent les motifs et modalités des examens et décrivent les risques avec un espace pour la signature du pa- tient. Ils devraient être remis avant chaque examen. - Documents de consentements en rythmologie sur le site du groupe de rythmologie : - Documents de consentements sur le cathétérisme inter- ventionnel hémodynamique et autres informations sur les actes et la prise en charge cardiologique : Brochures illustrées : La Fédération Française de Cardiologie (FFC) édite de nom- breuses brochures d’information et les fournie sur demande : 2 livrets rédigés par les groupes de rythmologie de la SFC et du CNCH sont particulièrement utiles lors de l’implantation de pacemaker et défibrillateur. Ils répondent aux questions des patient sur la période pré, per et post implantation et sur
la vie avec la prothèse. Ces documents peuvent y être com- mandés ou directement téléchargés. Stimulateurs : Défibrillateurs implantables : Les sites internet Le site INFOCONSULT ( ) est le seul site dédié spécifiquement à l’information en consultation de rythmologie (fig1). En accès libre, Il offre schémas et vidéo animées de durée limitée inferieure à 30 secondes destinés à illustrer les commentaires du médecin. Aucun texte ni fichier audio n’y est associé. Le médecin commente les images pen- dant la consultation. Il remplace avantageusement le croquis.
Figure 1
Le site permet d’envoyer par mail depuis un serveur sécuri- sé le document officiel de la société française de cardiologie correspondant. L’horodatage du document envoyé peut po- tentiellement présenter un intérêt pour démontrer qu’une in- formation a été délivrée en cas de litige. La partie rythmologique a été évaluée par 6 centres hospita- liers français dans un questionnaire patient. Il avait été conclu à une clarté de l’information dans 100% des cas et une aide à l’acceptation de l’examen dans 88% des cas. La société MEDUVIP propose des films pédagogiques avec animation et commentaire texte et audio. Ces films de 5 mn environ sont très didactiques de grandes qualité. Ils dérivent les examens de rythmologie, d’interventionnel coronaire et de structurel. Ces films sont payants pour les centres qui sou- haitent en faire bénéficier leurs patients : Autres : Il existe également divers sites utiles à l’usage du pa- tient tels que la liste mise à jour des médicaments contre indi- qués dans le syndrome de brugada CONCLUSION L’information sur les actes interventionnels programmés n’est pas une option. Il fait partie intégrante de la consultation d’an- nonce. Des outils modernes sont disponibles pour faciliter et améliorer cette information pour le bénéfice de nos patients.
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