CARDIOH70

CARDIO H - N°70 / JUILLET 2025

En Grand Est : 24 % des cardiologues hospitaliers ont plus de 60 ans, ce qui pose la question du renouvellement générationnel. Le taux de postes vacants atteint 26,3 %, bien au-dessus de la moyenne nationale de 17,6 %. Ces chiffres témoignent d’une difficulté croissante à recru- ter et fidéliser les cardiologues dans les établissements pu- blics. Ce déficit de praticiens s’explique par plusieurs facteurs : •L’attractivité insuffisante de l’hôpital face au secteur libé- ral. •La lourdeur des contraintes horaires (gardes, astreintes). •L’insuffisance des mesures d’incitation à l’installation dans les zones sous-dotées. Cette situation complique l’organisation des soins et génère une surcharge de travail pour les équipes en place, aug- mentant ainsi le risque de burn-out et de désaffection des postes hospitaliers. 3. UNE CONSOMMATION DE SOINS EN FORTE CROISSANCE L’activité de cardiologie en Grand Est se structure autour de plusieurs segments : • Cardiologie médicale : 74 823 séjours annuels, principa- lement assurés par le CNCH (60 %). • Cardiologie interventionnelle : 68 097 séjours, avec une forte présence du secteur privé (57 %). • Rythmologie interventionnelle : 12 866 séjours, concen- trés principalement dans les CHU et établissements privés. L’insuffisance cardiaque représente un enjeu majeur de san- té publique, avec plus de 17 600 séjours annuels. La majori- té de ces hospitalisations se font au sein du CNCH (71 %), ce qui confirme son rôle central dans la prise en charge des pathologies chroniques. Le CNCH est également le premier offreur de soins pour les urgences cardiologiques. La prise en charge des pa- tients issus des urgences est majoritairement assurée par les Centres Hospitaliers (respectivement 70 % et 18 % par le CNCH et les CHU).

Cependant, l’accessibilité aux soins demeure probléma- tique pour certaines populations. En 2022, plus de 595 000 habitants de la région se situaient à plus d’une heure d’un site hospitalier disposant d’une unité de soins intensifs car- diologiques (USIC) et d’un plateau de coronarographie (Figure 6). Cette situation pose un véritable problème en termes d’équité d’accès aux soins, en particulier en cas d’ur- gence cardiovasculaire.

CONCLUSION La cardiologie en Grand Est se trouve à un tournant. Entre un vieillissement croissant de la population, une demande en soins exponentielle et une pénurie de praticiens, il est crucial d’adapter l’organisation des soins pour garantir une prise en charge optimale des patients. L’avenir passe par une meilleure coordination entre les ac- teurs de santé, des investissements dans l’innovation et des mesures incitatives pour attirer de nouveaux profession- nels dans les zones en difficulté. Seule une transformation structurelle permettra d’assurer l’équité et l’efficience du système de soins cardiologiques en Grand Est. Figure 6 : Cartographie de couverture du territoire à moins d’1 coronarographie Figure 6 : Cartographie de couverture du territoire à moins d’1h de route d’une USIC avec coronarographie

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