CARDIO H - N°70 / JUILLET 2025
Interview de Pr Atul PATHAK 1 Hypertension artérielle au congrès de l’ESH : des recommandations À la pratique Réalisée par Dr Walid AMARA 2 1. CH de Monaco. 2. Président du CNCH, CH de Montfermeil.
Regardez la vidéo !
Dr AMARA : Nous accueillons le Pr Atul PATHAL, expert en hyperten- sion artérielle. Quel est votre message principal du Congrès de l’ESH ? Pr PATHAK : Je crois que le maître mot, ce sont les recommandations. 2023, recommandations de l’ESH... 2024, recommandations de l’ESC... 2025, nous attendons les recommandations de l’American Heart Association. Je dirais donc en 3 ans : 3 recommandations . Donc bien sûr, les questions que l’on se pose : « que fait-on de ces informa- tions ? Comment les applique-t-on ? Comment les utilise-t- on ? Quel est l’impact de ces recos dans la prise en charge ? C’était bien cela le fil rouge, même s’il y a eu bien sûr de magnifiques conférences autour des nouvelles méthodes de mesure sana brassard Cuffless, beaucoup de débats, les nouveaux traitements dans l’hypertension artérielle résis- tante. Il faut savoir qu’il y a beaucoup de nouveaux acteurs qui arrivent avec des nouvelles pistes pharmacologiques, et également comment optimiser toujours la prise en charge de cette hypertension artérielle et comment optimiser son Dans ces recommandations, il est dit que l’on doit commen- cer par une bithérapie d’emblée chez la très grande majori- té des patients. Sommes-nous d’accord à ce sujet ? Pr PATHAK : Je dirais que c’est le point commun entre les recommanda- tions de l’ESH et de l’ESC : Bithérapie d’emblée pour tous. Alors, pour tous, il y a toujours des exceptions : les sujets fragiles, les sujets qui ont une pression artérielle trop basse, les sujets qui ont un risque cardiovasculaire très bas > on traitement ? Dr AMARA :
peut faire abstraction dans ces cas rares de démarrer par une bithérapie d’emblée, mais sinon, oui, c’est bithérapie d’emblée, bloqueur du système rénine associé à un inhibi- teur calcique ou à un diurétique, c’est le socle de démarrage pour les deux recommandations. Dr AMARA : Alors cette année, j’ai tout de même vu une bonne nouvelle : l’enquête FLASH que l’on fait régulièrement en France et qui montre que l’utilisation des bithérapies d’emblée a aug- menté. C’est une grande nouvelle n’est-ce pas ? Pr PATHAK : Oui, on peut « rendre quand même à César, ce qui est à Cé- sar », à savoir au Professeur GIRERD et à la Fondation de Recherche en HTA. Cette formidable prouesse de réaliser année après année ces enquêtes qui renseignent sur les ha- bitudes et la manière dont nos patients sont pris en charge. Effectivement, on voit que petit à petit, le poids des mono- thérapies baisse et le poids des bithérapies augmente , ceci est plutôt une bonne nouvelle . La mauvaise nouvelle , c’est qu’il faut voir ce qui se cache derrière cette bithérapie. Nous avons l’impression qu’il y a un échappement du contrôle tensionnel, malgré l’arrivée de ces bithérapies. L’une des explications, est probablement la baisse de prescription des diurétiques , et ça c’est impor- tant. C’est-à-dire, il y a le côté un peu spinal, bithérapie pour tous, mais il y a aussi un côté quand même de ré- flexion qui est quelle bithérapie ? Pour quel patient ? Néan- moins le signal est quand même très positif. Nous allons avoir de plus en plus de patients sous bithérapie et ceci est une bonne nouvelle. Dr AMARA : Y a-t-il des patients plus pour les diurétiques et des patients plus pour les inhibiteurs calciques ?
28
Made with FlippingBook. PDF to flipbook with ease