CARDIOH70

CARDIO H - N°70 / JUILLET 2025

Interview de Mr Thibaut SOLER 1 Comment mettre en place la télésurVeillance de l’insuffisance cardiaque À l’hÔpital Réalisée par Dr Walid AMARA 2 1. Infirmier à l’hôpital d’Avignon. 2. Président du CNCH, CH de Montfermeil.

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Dr AMARA : Vous faites donc sur les 2 paramédicaux et les 200 patients uniquement de la télésurveillance cardiaque, il n’y a pas les prothèses implantables ? Mr SOLER : Nous ne faisons pas les prothèses implantables. Nous avons vraiment deux équipes distinctes puisque c’est quand même deux mondes, deux activités et puis deux façons de prendre en charge les alertes qui sont complètement diffé- rentes, qui sont propres à chaque équipe et qui nécessite chacun de leur côté une spécialisation un peu plus appro- fondie notamment sur les prothèses pour tout ce qui va être l’analyse des données, des sites, etc tandis que sur l’in- suffisance cardiaque ce sont d’autres compétences qui sont mises à profit. Dr AMARA : Vous ne prenez donc pas vos vacances en même temps ? Mr SOLER : Tout à fait, nous essayons ! La télésurveillance n’est pas un système d’urgence, donc forcément sur les jours fériés et les weekends ou les nuits, il n’y a pas de permanence. Mais par contre en effet, c’est une organisation à prendre et donc il y a toujours un paramédical qui est sur place avec le cardio- logue de garde si jamais il y a une nécessité d’intervention médicale. Dr AMARA : Est-ce que vous avez eu du mal à obtenir du personnel au début ? Comment avez-vous démarré ? Mr SOLER : En effet ça a été un travail de longue haleine. Bien évidem- ment, on n’arrive pas du jour au lendemain sur ce profil-là, l’aide de l’ARS a été un boost énorme étant donné que ça nous a permis vraiment de pouvoir commencer sur une file active très rapidement assez conséquente. Après ça a été toute une justification de dire l’intérêt d’apporter un deuxième poste sur le gain de la file active, sur le gain au niveau de la gestion des alertes, sur la diminution du délai entre l’alerte et la gestion de celle-ci. Oui, ça a été tout un travail, un échange que ce soit avec les cadres de santé, les cadres supérieurs de santé, les cardiologues pour faire au fur à mesure des présentations en directoire, auprès de nos directions, auprès de la facturation, auprès des besoins RH qui pouvaient être présents pour justifier. Parce que l’on parle des paramédicaux, mais il peut avoir aussi un temps de secrétariat à côté.

Thibaut SOLER, infirmier, s’occupe de la télésurveillance en insuffisance cardiaque à Avignon. Mr SOLER : Voici notre expérience à l’hôpital d’Avignon : Nous avons commencé avec l’aide de l’ARS, puisqu’on a pu répondre à un appel à projet dans le but d’optimiser le parcours de l’in- suffisance cardiaque. Naturellement, la télésurveillance est apparue comme un outil qui nous semblait essentiel dans la prise en charge de ces patients en insuffisance cardiaque. Par la suite, on a pu développer cette activité, devenue même prédominante sur notre fiche de poste en tant que paramédicaux. Dr AMARA : Alors par exemple, peux-tu me dire dans votre équipe mé- dicale et paramédicale, combien il y a de docteurs ou de paramédicaux qui s’occupent de cela ? Mr SOLER : Nous avons fait le choix à l’hôpital d’Avignon que tous les cardiologues exerçant sur l’hôpital aient la possibilité d’accéder à la télésurveillance pour leurs patients. Cela re- présente 11 cardiologues. Nous avons, en plus, la chance d’avoir le Docteur Saïda CHEGGOUR, sans qui ce projet ne serait pas possible, qui s’implique énormément sur ce sujet. C’est quand même une activité qui nécessite un temps médical et un temps paramédical, les deux sont nécessaires et essentiels. Pour notre organi- sation, on a la chance d’avoir deux paramédicaux à 100 % sur l’activité pour gérer une file active de 200 patients en moyenne sur l’année.

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