CARDIO H - N°70 / JUILLET 2025
eXpansion. Donc, voir si tu as une dissection en amont ou en aval de ton stent, des critères pour savoir s’il faut traiter ou pas cette dissection. Si elle ne touche que l’inti- ma et qu’elle représente moins de 90°, pas besoin d’y tou- cher. Ensuite, la position de tes mailles, être sûr qu’il n’y ait pas de mal apposition. Pareil, là on a des critères en OCT : moins de 4 mm sur une petite distance permet de dire ça va, il n’y a pas de mal apposition significative, on peut s’arrêter là. Et enfin, l’expansion qui est importante : il faut avoir au moins 80 % d’expansion de ton stent et l’idéal c’est d’avoir plus de 90 %, sinon le stent est sous- expandu et il y a un moins bon pronostic à long terme. Dr MISCHIE : Il faut se contenter d’une très discrète et minime mal ap- position juste après la calcification, s’il s’agit d’un bour- geon calcaire et qu’on voit que le reste du stent est très bien apposé, on ne peut pas avoir un résultat parfait non plus ? Interview de Pr Yves COTTIN 1 Regards croisés sur l’actualité médico légale en 2024 Réalisée par Dr Cédric GAULTIER 2 1. CHU de Dijon. 2. Hôpital Cochin, à Paris.
Dr UHRY : Voilà c’est ça. Il faut savoir être raisonnable, il ne faut pas surtraiter les patients à cause de ce qu’on voit en imagerie. C’est pour cela que ces petits critères sont utiles et c’est je pense intéressant de les avoir à côté puisque l’on ne fait pas quand même tous les jours d’imagerie dans nos Ca- thLabs.
Dr MISCHIE : Merci Sabrina.
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tures hospitalières. Dans tous les dossiers qu’on a eu cette année à traiter ou à évaluer comme expert ou comme ac- compagnant pour les compagnies d’assurance, dans la ma- jorité des cas il y a eu des reproches, j’utilise bien le mot reproche, sur la composition de la « Heart team ». Premièrement, souvent il y a eu une discussion mais qui n’a pas été considérée comme une « Heart team » par certains experts puisque non structurée, ça c’est un premier point. Deuxièmement, qui est très important, c’est : qui compose cette « Heart team » ? On s’est retrouvé dans beaucoup de dossiers, dont un récent, où la Heart team c’était le chirur- gien qui allait faire le TAVI et le cardiologue intervention- nel. Ils faisaient la Heart team à deux... Là encore, dans la majorité des dossiers, ce n’est pas très grave. Mais je pense que structurer la « Heart team » avec des participants bien différents que sont le cardiologue traitant, des cardiologues référents, les gériatres, les anesthésistes (c’est-à-dire : est- ce que le patient peut bénéficier d’une chirurgie ou pas ?) est nécessaire pour les dossiers un peu discutables. Ce sont des éléments très importants pour la suite dans notre pratique de tous les jours. Autre élément très important qui a été souligné maintenant à nombreuses reprises, c’est que souvent la discussion, la stratégie n’est pas tracée. C’est-à-dire qu’on a choisi pour
Pr Yves COTTIN, chef de service, cardiologue à Dijon, chargé de l’organisation de CardioRisk. Dr GAULTIER : Avec l’actualité récente, nous avons eu des dossiers de plaintes à l’occasion de TAVI et à cette occasion les experts se sont interrogés sur le fonctionnement des « Heart team », que ce soit leur composition, l’organisation, la traçabilité. Yves, peux-tu nous donner ton point de vue sur ces diffé-
rents points ? Pr COTTIN :
Oui, je crois que c’est important de faire un retour pour le bénéfice de tous : le patient, les collègues et les struc-
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