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Parmi les fleurs, certaines se démarquent
par la suite un travail au gouvernement du Canada, au département de l’Agriculture. Cinq ans après, elle fait la connaissance de son mari qui fait partie, à ce moment, de l’Aviation royale du Canada, et tous deux partent s’installer à Sioux Lookout, entre Thunder Bay et Kenora, non loin de Winni- peg. Trois enfants naissent de cette union. Désirant toujours en apprendre davantage, cette assoiffée de la vie obtient son tout premier diplôme en secrétariat médical à l’âge respectable de 56 ans. En 1994, cette femme énergique prend une grande décision qui bouleversera sûre- ment le reste de sa vie : elle pose ses valises à Casselman. Toujours à l’écoute de l’autre, elle s’investit dans le bénévolat, conduit des autobus d’écoliers et, enfin, travaille pendant 30 ans pour une pharmacie. Tout doucement, elle fait connaissance avec les gens de Casselman lesquels, à leur tour, ren- contrent Aurore et la découvrent surtout. Ils ne se doutaient pas que c’était là le début d’une longue histoire d’amour. Après avoir assisté à quelques rencontres à la Légion royale canadienne de Russell, où elle était la seule femme, une idée jail- lit dans sa tête. Instaurer, à Casselman, le jour du Souvenir. «Il n’y avait pas de jour du Souvenir dans mon village et je trouvais important de se rappeler des vétérans et de souligner cette journée en leur mémoire, lance-t-elle. Je me suis renseignée à savoir s’il y avait des vétérans à Casselman et j’en ai trouvé plusieurs!» Fin octobre 1999. Elle n’a que deux se- maines pour organiser cet important évè- nement, mais qu’à cela ne tienne! Elle em- boîte donc le pas et ne fait pas les choses à moitié. Elle tient mordicus à communiquer avec le député provincial à la Chambre des communes d’alors, Don Boudria. «On m’a aussitôt dit que je n’arriverais jamais à le faire venir à Casselman parce que j’étais trop à la dernière minute», se souvient-elle. Mais c’était mal connaître cette boule d’énergie
ANNIE LAFORTUNE annie.lafortune@eap.on.ca
CASSELMAN | Voilà maintenant 13 ans qu’elle prend à cœur l’organisation du jour du Souvenir, à Casselman. Treize ans qu’elle met son âme sur la table pour honorer la mémoire des vétérans qui se sont battus pour leur pays. Comme ça, de façon gratuite. Cette dame est une figure importante non seulement pour sa com- munauté mais aussi pour tous ceux qui la côtoient. Aurore Crann. Ce nom n’est pas inconnu dans le coin. S’il l’est, c’est que certaines personnes n’ont pas encore eu la chance de rencontrer ce bout de femme qui, lorsqu’elle pose le regard sur quelqu’un, l’entoure d’un halo d’amour et de douceur pure. Née en 1938 à Ottawa, petite avant-der- nière d’une fratrie de cinq, Aurore entre dans la réserve de l’Armée canadienne à 20 ans et y reste pendant trois ans. Elle déniche OBJECTIF 2012 350 000 $
Photo Annie Lafortune
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et de cœur. En un seul coup de téléphone, le député lui confirme qu’il sera bel et bien présent au tout premier cérémonial du jour du Souvenir de Casselman. Rien de moins pour celle qui continuera d’honorer «ses vétérans», comme elle les appelle, pendant 13 années consécutives. Depuis, députés, maire, familles et vétérans se déplacent pour l’occasion. «Comme Marcel Cléroux, conseil municipal de Casselman, il n’a pas manqué un seul jour du Souvenir ici, tient- elle à préciser. Il y a eu tellement de beaux et touchants moments.» En 2008, Aurore Crann a été honorée par le gouverneur général Greg Thompson, mi- nistre des Anciens combattants, et invitée avec son ami, Gilles L’Écuyer, à un dîner à la Chambre de communes. On peut lire sur le certificat qui lui a été remis : Parmi les fleurs, certaines se démarquent. Rien de moins pour celle qui ne demande pas à la vie de faire quelque chose pour elle mais plutôt ce qu’elle peut faire pour sa propre vie. Aurore le sait, elle a trouvé le sens. Ce n’est pas un secret, chaque être a en lui ce cadeau. Cela s’appelle la bonté du cœur. Aurore Crann se dévoue, entre autres, depuis 13 ans pour « ses» vétérans. Cette dame est une figure importante non seu- lement pour sa communauté mais aussi pour tous ceux qui la côtoient.
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