FNH HD

15

ECONOMIE DU 26/27/28/29/30 MARS 2020 FINANCES NEWS HEBDO

www.fnh.ma

par classe thérapeutique adres- sée aux structures de prise en charge. Le ministère insiste aussi, entre autres, sur le respect du circuit d’approvisionnement afin de garantir la sécurité d’utilisation de ces médicaments, mais éga- lement leur gestion rationnelle. Autre point important : « toute prescription doit être réalisée sur une ordonnance nomina- tive accompagnée des informa- tions nécessaires conditionnant la délivrance de ces médica- ments », informe la circulaire. Avant que le ministère ne prenne cette décision officielle, ce comité consultatif insti- tué par le ministre de la Santé dans le cadre de l’accompa- gnement de la mise en œuvre du plan national de veille et de riposte au Covid-19, avait déjà recommandé « l’utilisation temporaire de la chloroquine et du sulfate d’hydroxychloro- quine ainsi que de l’association Lopinavir/Ritonavir hors AMM ». C’était lors de sa seconde réu- nion tenue le 20 mars, qui a porté sur le protocole thérapeu- tique,
le bilan médical à réaliser pour les patients, en dehors de la réanimation,
les critères de transfert ou d’admission en réanimation et la pertinence des tests rapides. Dans un document du minis- tère de la Santé, on peut lire, entre autres, que le protocole thérapeutique pour le traitement de première intention porte sur la chloroquine (Nivaquine) ou le sulfate d’hydroxychloroquine, en association avec l’Azithromy- cine. Soit la même combinaison faite par l’infectiologue Didier Raoult. En définitive, le Maroc a misé sur la chloroquine, même si le 20 mars la tutelle laissait entendre que ce médicament fait toujours l'objet d'essais cli- niques dans plusieurs pays afin de prouver son efficacité contre le nouveau Coronavirus. Et au cas où le médicament contenant de la chloroquine s'avérerait efficace pour traiter le Covid-19, son utilisation serait limitée aux cas admis en hôpital et selon un protocole médical approuvé par un comité scientifique national, assurait le ministère. ◆

◆ Confinement ◆ Détection des malades ◆ Protocole thérapeutique

Mohamed Lyoubi dit tout ◆ Inconnu du grand public il y a encore quelques semaines, Mohamed Lyoubi, directeur de l'Epidémiologie et de la Lutte contre les maladies au ministère de la Santé, a été propulsé sur le devant de la scène médiatique depuis le début de la crise du coronavirus, faisant régulièrement le point, à la télévi- sion, sur la situation sanitaire du Royaume. ◆ Malgré son agenda surchargé, il a accepté de répondre à nos questions et nous éclairer sur la stratégie mise en place par les autorités pour lutter le plus efficacement possible contre la propagation du virus.

à des personnes présentant des signes de présomption de maladie, lesquels signes ont été standardisés dans le cadre de ce que l'on appelle la «définition du cas possible». Le résultat étant, essentiellement, la prise en charge en confinement et l'isolement des contacts et, en aucun cas, un quelconque trai- tement spécifique. F.N.H. : Un mot sur les protocoles thé- rapeutiques envisagés éventuellement, en termes de traitement : Chloroquine, Nivaquine et Plaquenil. M. L. : Chaque pays adopte et adapte les résultats des études et essais cliniques menés à l'échelle internationale, selon son contexte épidémiologique, ses caractéristiques démo- graphiques et les spécificités de son système de Santé. Généralement, les autorités sanitaires s'ap- puient sur les recommandations d'experts dans la prise de décision se rapportant à l'adoption de mesures de santé publique, à l'organisation des soins ou aux protocoles thérapeutiques. Aussi, le ministère de la Santé marocain dis- pose d'un comité scientifique et technique des infections respiratoires aigües et de la grippe, officiellement institué et régulièrement consulté pour la gestion de cette crise. C'est justement ce comité qui a adopté le protocole thérapeu- tique en question, avec les modalités de sa prescription et de son suivi. ◆

F.N.H. : Le Maroc a testé moins de 1.000 personnes jusqu'à présent (selon nos sources). Nos capacités de dépis- tage sont-elles limitées ou est-ce un choix ? Sachant que l'OMS recom- mande d'augmenter les tests; à votre avis, peut-on les généraliser dans les régions les plus affectées ? M. L. : Les objectifs annoncés du Plan national de veille et de riposte au Covid-19, en phase 1 et 2 de l'épidémie, ont toujours été clairement annoncés : détecter précocement les cas de maladie et les prendre en charge en confine- ment afin d'éviter la propagation de l'infection. On parle bien de détection et non pas de dépistage ! Cela veut dire que l'on s'adresse

Propos recueillis par F. Z. Ouriaghli

Finances News Hebdo : Le Maroc organise une traque exemplaire contre le Covid-19. Quel est votre message aux populations après la promulgation de l'état d'urgence sanitaire ? Mohamed Lyoubi : Toutes les mesures entreprises par les pouvoirs publics seront vaines si chaque citoyen ne contribue pas: se considérer comme malade et que toutes les personnes de l'entourage sont saines et comme sain ?? et que tous les autres sont malades. Comme cela, il y aura une meilleure appréhension du risque et une meilleure obser- vance des mesures d'hygiène préconisées.

Made with FlippingBook flipbook maker