FNH N° 1121

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CULTURE

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JEUDI 14 SEPTEMBRE 2023

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En 1126, il éleva d'imposants remparts s'étendant sur neuf kilomètres, édifia un tout nouveau palais et gratifia la cité d'édi- fices d'utilité publique, tels que mosquées et fontaines. Les monuments érigés sous son règne brillèrent de par leur opulence architecturale, leur splendeur décorative, empreinte de l'influence andalouse. En 1147, lorsqu'arriva le règne des Almohades, Marrakech conserva sa pré- rogative de capitale, tout en subissant une transformation d'une ampleur sai- sissante. Avec une ambition audacieuse,

ces maîtres architectes s'attelèrent à l'embellissement des métropoles les plus prestigieuses, éradiquant au passage les vestiges de leurs adversaires. Sous la férule d'Ab- delmoumen Ben Ali, ils élèveront Marrakech au rang de capitale d'un vaste empire, amorçant une période

Outre les tombeaux saadiens et le palais Badii, le palais Bahia est également dans un état jugé «grave». Des dégâts ont été consta- tés au niveau de la structure des bâtiments : effondrements partiels et fissures.

faste pour la cité. C'est au cours de cette époque prospère que la ville s'agrandit et se métamorphosa, témoignant de l'édifi- cation grandiose de la Kasbah, un quartier royal d'envergure colossale, ainsi que de l'achèvement de la majestueuse mosquée Koutoubia. Ces travaux monumentaux façonnèrent Marrakech en une authen- tique cité impériale aux vocations mul- tiples : centre politique, bastion militaire, épicentre intellectuel, sanctuaire spirituel, carrefour commercial et artisanal. Elle se mua en un nœud vital du sud, constam- ment en relation avec le Sahara, l'Andalou- sie et le Maghreb. L'avènement des Mérinides en 1269 signi- fia un déclin pour la cité de Marrakech, qui fut alors délaissée au profit de Fès, demeurant ainsi en léthargie pen-

Il fallut attendre

l'ère de Sidi Mohammed (1757-1790) pour que la cité retrouvât sa vitalité et son impor- tance. Durant cette période, Marrakech se para de nou- veaux monu- ments, tels que le somp- tueux palais de la Bahia...

dant trois siècles. Ce ne fut que grâce à l'avènement des Saadiens que Marrakech retrouva toute sa splendeur et son prestige d'antan. Sous la férule d'Abdallah al Ghalib

Partout dan la médina, des tas de gravats.

(1554 - 1574), Marrakech retrouvera son rang de capitale. Cette résurgence éclata à nouveau après la victoire retentissante de Ksar el-Kébir sur les forces portugaises, sous l'égide du sultan Ahmed al-Mansour. Ce dernier, d'une vision sans pareille, per- pétua les ambitions architecturales de ses prédécesseurs en donnant naissance au somptueux palais El Badii et en érigeant la nécropole dynastique, entre 1562 et 1573, insufflant un nouveau souffle à la cité impériale. En 1669, sous le règne du sultan alaouite Moulay Rachid, Marrakech devint l'une de ses résidences, aux côtés de Fès, ce qui limita considérablement son rôle.

Cependant, il fallut attendre l'ère de Sidi Mohammed (1757-1790) pour que la cité retrouvât sa vitalité et son importance. Durant cette période, Marrakech se para de nouveaux monuments, tels que le somptueux palais de la Bahia, et vit l'éclo- sion de quartiers tout neufs, témoignant de sa renaissance éclatante. La Koutoubia Édifiée à la fin du XII ème siècle par les Almohades, la Koutoubia rayonne en tant que l'un des plus beaux monuments du Maroc. Le nom de cette merveille semble puiser ses origines dans le terme « kutu-

biyyun », évoquant un souk de libraires qui prospérait à proximité du site de cette majestueuse mosquée. La Koutoubia, chef-d'œuvre inestimable de l'art des Almohades, s'élève fièrement depuis le XIIe siècle sur les vestiges du palais almoravide de Ksar El Hajar, commu- nément désigné comme le «Palais des pierres», réduit en cendres par les nou- veaux maîtres de Marrakech en 1147. La Koutoubia, édifice religieux le plus célèbre de Marrakech, incarne une œuvre architecturale imposante et une profu- sion décorative, dont l'histoire se révèle tout en complexité. En réalité, il s'agit

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